J’étais parti jouer chez un ami à RagnaRöck (un espèce de Guitar Hero avec des tambours vikings en VR), truffé de titres à dominance Power / Folk, et v’la-t’y pas que je vois en scrollant ces bons vieux briscards de KORPIKLAANI. J’explique à mon pote un peu extrinsèque au domaine que c’est un groupe rigolo, dispensant des concerts dansants où tout le monde se met assis par terre pour justement imiter une galère, les festivaliers mimant les rames, l’esprit bon enfant, tout ça tout ça.

Hormis son air un peu médusé à la limite de me croire, j’ai eu l’évocation qu’une bonne partie de la disco des Finlandais avait été traitée sur NIME, et que c’était pas franchement dithyrambique. Je trouvais ça un peu sévère, et je me suis donc empressé de réécouter au pif "Karkelo", histoire de voir si ma mémoire nostalgique me jouait encore des tours.

Eh ben, le "Karkelo", il est LONG. Cinquante minutes au compteur, arrrrgggh… Et pourtant au cours de la première demi-heure, je le trouvais vache le Volthord, car ça chantonne, ça guinche, ça sautille… C’est entraînant, et l’hymne "Vodka", clandestinement connu de tous tel un plaisir honteux y joue un grand rôle… C’est simple, il se serait arrêté à "Bring Us Pints Of Beer", ça aurait valu trois étoiles solides. Sauf que derrière il y a encore cinq autres morceaux pénibles, aux faux-airs ritualistes et aux chants claniques forcés par Jonne, qui nous laissent agoniser vingt bonnes minutes supplémentaires.

C’est vraiment dommage car à défaut d’avoir un album d’anthologie (on en est quand même loin, la légèreté dans les compositions et la nonchalance étant palpables), il aurait pu être beaucoup plus digeste, et serait facilement passé en ambiance de fond s’il avait été plus succinct.

A la place on se contentera de passer "Vodka" en boucle en soirée pour rigoler (et saouler tout le monde, c’est le cas de le dire), et de taire la partie "musique traditionnelle", car soyons francs, le look de trolls de la forêt c’est une chose, mais les bouteilles de Jäger ou de Tequila elles ne poussent pas dans les arbres que je sache, donc ne soyons pas dupes !

Pour conclure sur une note positive, on va dire que c’est une énième ode à la picole, et que c’est elle qui réunit les peuples depuis des millénaires, aimons-nous les uns les autres, blablabla, et pour les citer :

"Drinking is good for you !"

Hâte d’avoir les trente-six prochains albums avec comme futurs cantiques "Ricard", "Troussepinette", "Pineau", ad lib.

Note réelle : 2,5/5, bah ouais, vu que la moitié est bien !

Morceaux préférés : "Vodka", "Kultanainen", "Juodaan Viinaa".