SVART CROWN était un groupe que je ne connaissais que de nom. La formation du sud-est de notre Gaule (Nice) jouit d'une petite réputation de rouleau-compresseur. Faut dire aussi qu'en PACA, on aime la brutalité metallique sous toutes ses formes ! Cet ''Ages of Decay'' je l'ai donc évité un moment. Car SVART CROWN est vraiment un bourrin de première, un gros coup de pied dans les roustons auquel on ne s'y attend pas. Il n'y a qu'à écouter les pistes de leur Myspace : http://www.myspace.com/svartcrown/. Rupture Music ne s'y est pas trompé en produisant leur missile. SVART CROWN a un pied dans le Death, un dans le Black plus diverses influences plus à la mode que je n'aurais pas cru pouvoir ressentir dans un tel groupe. BEHEMOTH, MORBID ANGEL, DARKTHRONE, SLAYER, DEICIDE voire CHIMAIRA, vous connaissez sûrement... Voilà les locomotives auxquelles ressemble le plus notre SVART CROWN (http://www.svartcrown.com/).

Néanmoins, le mélange est bien fait. SVART CROWN, s'il remue habilement dans son chaudron les genres extrêmes dans son fond de sauce Death Metal, il se fait quand même parfois bien malsain – le côté Black Metal/Blackened Death Metal ressort alors de plus belle. Et les deux genres sont intimement liés dans ''Ages of Decay'' – d'une manière que les Bordelais d'OTARGOS n'ont plus su le faire, sitôt leur premier full-length dépassé... SVART CROWN possède un son puissant mais glissant et collant. Et puis, ses riffs ont ce petit truc pestilentiel pas très sain... Même sur un ''Burning Messiah'' très BEHEMOTHien (les Polonais sont certainement la première référence majeure de SVART CROWN). Toutefois on peut saluer SVART CROWN pour son talent à la digestion des genres, voire des styles.

Néanmoins, si SVART CROWN s'impose direct avec ses gros sabots et entre en scène aux côtés des pointures du genre, ces trop grandes influences sont parfois pénibles. SVART CROWN a comme qui dirait, « le cul entre deux chaises ». Pourtant, ''Ages of Decay'' s'ouvre sur un instrumental d'Intro, ''Open the Graves of Time'', qui fait certainement partie des meilleures intros que je n'ai jamais entendues. Elle est pourtant toute simple – mais quelle PUTAIN d'ambiance mes amis ! Puis c'est la boucherie tout au long des trois quarts d'heure suivants (la calme et acoustique ante-pénultième ''Onward to the Slaughter'' n'est là que pour mieux sauter sur le monstrueux ''Apocalyptic Triumph''... Et là, c'est le fameux mélange détaillé ci-dessus qui prend le relais. Et là, on appréciera ou pas. On ne pourra nullement reprocher à la horde niçoise de faire une salade sans la moindre saveur, ce serait faux je l'ai dis : il y a ce truc "crade" dans leur metal extrême qui trifouille les boyaux avec un malin plaisir. En revanche on pourra reprocher au groupe de trop tendre vers leurs "idôles", de trop vouloir leur ressembler.

Certes SVART CROWN se pose un peu – comme BLACK FLAME en Italie – comme le BEHEMOTH français avec cet ''Ages of Decay'' qui fait mal aux cervicales... et au cul ! Sur scène ça doit même "avoiner" sévère et SVART CROWN ne peut QUE rallier tous ceux qui aiment headbanguer... Formé en 2004, SVART CROWN cumule déjà les qualités le prédestinant à siéger avec les Grands et remplit fort bien son rôle de terrassier de l'extrême. Mais s'il est un excellent cuisinier, SVART CROWN ressemble un peu trop à son chef "cuisto" qui le forme en apprentissage : et ça c'est vraiment dommage. Les oreilles appréciant les groupes cités dans le premier paragraphe, ou encore OTARGOS, NIRNAETH, BALROG/AOSOTH, BLACK FLAME adoreront. Ceux qui aiment headbanguer également ! ''Ages of Decay'' est quand même une putain de bombe !!