Certains groupes ne sont les groupes que d’un seul album. Pas qu’ils y mettent de la mauvaise volonté, non, mais ils posent un standard du genre et sont par la suite incapables de réitérer l’exploit. C’est un peu le cas de MONTROSE, avec son premier album éponyme. C’est facile, c’est une bombe. Le genre de disque qui vous prend directement par les couilles pour ne plus les lâcher. Une trentaine de minutes à ce supplice, c’est qu’on y prend goût. Et plutôt deux fois qu’une.

C’est quoi MONTROSE ? C’est avant tout un guitariste, prénommé Ronnie, qui a joué aussi bien pour VAN MORRISON, Edgar WINTER ou BEAVER & KRAUSE et qui possédait un jeu très agressif, foncièrement Hard Rock et limite brutal pour l’époque. C’est également un frontman qui connaîtra une sacrée carrière, puisqu’il s’agit de Sammy Hagar, alors tout jeunot mais déjà capable de belles prouesses vocales. Rajoutez à cela William Church à la basse, qui a déjà joué avec Montrose au sein de SAWBUCK et de VAN MORRISON et Denny Carmassi (futur HEART et WHITESNAKE) et vous obtenez un groupe de parfaits quasi-inconnus ! Mais bon sang, ils savaient y faire pour envoyer la sauce !

Ce premier album, c’est huit bombes. Pas un titre faible, rien à jeter, nada. Pas de ballades non plus. Non monsieur, ce n’est pas le style de la maison. Non, chez MONTROSE, on balance un Hard Rock puissant et vindicatif, bien produit par Ted Templeman (qui assurera la prod du premier VAN HALEN également. Le monde est petit). Le groupe se permettait de surclasser toute concurrence US à cette époque en termes de virulence. "Rock The Nation" est à se damner, "Bad Motor Scooter" décape tout sur son passage, "Space Station #5" est un monstre qui brouille les pistes admirablement, "I Don’t Want It"… Je ne vais pas vous faire toute la liste. Écoutez le disque, point barre.

Ce disque, c’est juste un classique mésestimé du Hard Rock et du Rock du court, ne faisons pas de jaloux. Mais attention, un Hard Rock puissant, qui ne flirte pas avec le Heavy Metal, mais qui se veut terriblement fédérateur. Son impact, on le ressent aussi bien chez VAN HALEN que chez MÖTLEY CRÜE, et n’aura pas laissé indifférent un certain Steve Harris, même si la filiation entre IRON MAIDEN et MONTROSE est plus délicate à démontrer ! Bref, grand, grand disque.