K.K. Warslut fait partie de la catégorie des connards talentueux. C'est comme ça, on aurait préféré qu'il soit sympa et fréquentable ou alors que sa musique soit de la merde mais malheureusement c'est un connard et sa musique est excellente. Je vous dis ça d'entrée de jeu pour que vous ne soyez pas pris au dépourvu, si vous aimez vos musiciens propres sur eux je ne vous reproche rien mais vous feriez mieux de partir maintenant, quitte à manquer des riffs qui tuent et un des meilleurs albums de Black Thrash. Quoi "sex, drugs and bestial" ? Oui, heu, si on veut.

"Cold Steel" présente un D666 direct, musculeux, compact, toujours prêt à niquer des mères tenait-il à souligner. Même s'il parvient à caser deux trois moments plus épiques ("The Calling", "Cold Steel") ou contemplatifs ("Shadow"), sans lesquels le groupe ne serait pas ce qu'il est, il n'a pas le temps pour un "Genesis To Genocide" ou un "Lone Wolf Winter". On a que trente-cinq minutes pour casser le plus de dents possibles : le disque démarre directement sur un riff excellent et il ne met que trente-neuf secondes à en arriver à refrain emblématique de la facette la plus décérébrée du groupe.

Il est à ce moment déjà trop tard. Vous êtes foutus. Vous allez devoir passer le reste de votre vie à rappeler à chaque fois que, bien sur KK est un connard c'est vrai quand même, avant de pouvoir parler de D666. Vous allez devoir faire un effort pour parler d'AURA NOIR ou de DESASTER (*) quand on vous demande si vous écoutez du Black Thrash. Vous allez devoir vous passer de la musique faite par des gens bien avant de réécouter "Raped" en espérant que personne ne regarde votre téléphone.

Ou alors vous reposerez le disque et oublierez le groupe. C'est possible, ça c'est déjà vu. Mais cela serait aucun doute une faute bien plus grave, une erreur impardonnable... un péché capital.

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(*) Parenthèse pour préciser que je n'ai rien contre ces groupes en particulier, et peut-être même que je parlerais de "Black Thrash Attack" si j'ai pas la flemme.