Le premier album des Suédois était une bourrasque, une tempête de sable rugueuse mais salvatrice, le genre d'aventure dont on ressort avec toujours le sentiment d'avoir rêvé, à demi conscient, en dehors du réel. Un opus complet, qui se suffit à lui même, sans fioritures et qui surprend à tous les coups. Sur "The Beyond", CULT OF LUNA impose de plus en plus sa manière de jouer et s'éloigne ici totalement de NEUROSIS, si tant est qu'ils aient été vraiment proches des Américains un jour.

Les riffs balaient encore large, déversant leurs âpres sonorités, pendant que la basse nous martèle plus que jamais la tronche, appuyant chaque note comme si c'était la dernière. Cognant, percutant immuablement l'auditeur, déposant l'empreinte de son passage à chaque seconde. Ce second effort s'inscrit dans la pure lignée de son prédécesseur : puissance, impact et profondeur de champ servent une tristesse hargneuse qui, sans forcément frapper l'auditeur oublieux, n'a pas oublié, elle, d'avoir de grosses balloches. "The Beyond" est lourd et fait sentir le poids de la fatalité qui plane sur vous.

Plus urbain en un sens, plus métallique et au final plus terre-à-terre, on a ici une galette remplie de moments géniaux, avec toujours cette science de la pesanteur, du furieux désespoir, du tragique. Quelque chose qui t'alourdit les épaules pour mieux te libérer par la suite. CULT OF LUNA n'est pas mort... pas encore.


Hear the echoes of the ceremonial doom