Recherche avancée       Liste groupes



      
DARK METAL  |  E.P

Commentaires (9)
Lexique black metal
L' auteur
Acheter Cet E.P
 


ALBUMS STUDIO

1985 1 To Mega Therion
1987 1 Into The Pandemonium
1988 1 Cold Lake
1990 1 Vanity/Nemesis
2006 7 Monotheist

E.P

1984 2 Morbid Tales
1985 1 Emperor's Return

COMPILATIONS

1992 Parched With Thirst Am I And D...
 

- Style : Saligia
- Membre : Tar Pond
- Style + Membre : Hellhammer, Triptykon, Triumph Of Death

CELTIC FROST - Morbid Tales (1984)
Par ERWIN le 15 Avril 2010          Consultée 1539 fois

C’est au sein bienveillant de la Suisse neutre et chocolatée qu’un des plus influents groupes de heavy metal a vu le jour. En 1982 à Zurich les frères Fischer fondent HAMMERHEAD, qui devient rapidement HELLHAMMER, mythique combo de garage qui sort en 2 ans les démos contenant les premières nauséabondes effluves de métal extrême. Pétri de heavy, Thomas, 18 ans est l’âme du groupe, ses amours le portent à l’écoute constante de MOTORHEAD, de RAVEN et bien sur du SABBATH noir, pierre angulaire du métal lourd. Les frères vont rapidement se séparer et l’inquiétant Martin Stricker intègre le groupe alors qu’il n’a que 16 ans. Le mix des personnalités fortes et ambitieuses de nos deux jeunes adolescents va provoquer sur "Triumph Of Death" les résonances chaotiques des premiers accords de black et de death. Thomas décide de rapidement saborder HELLHAMMER qui ne véhicule pas l’image adéquate, et c’est à deux que les Suisses vont créer le groupe qui va leur faire connaître la gloire. Martin trouve Celtic, Thomas Frost. Thomas Warrior, et Martin Ain, de leurs noms de scène, président à la création du gigantesque CELTIC FROST. C’est dans ces conditions que leur premier effort vinylique- un EP d’alors- voit le jour.

L'opus légendaire débute par un titre moyen. En effet, le bridge de "Into The Crypt Of Rays" a toujours eu le don de m’irriter, le fâcheux contretemps du refrain montre à quel point les suisses sont jeunes. Mais le défrichement de terres inconnues n’est pas une sinécure et le solo de guitare de Thomas, totalement déjanté n’est-il pas révélateur de cet été d’esprit ? Finalement, le but est d’attirer l’attention, de choquer. Dans ce sens c’est réussi. Et l’auditeur ne va pas lâcher le disque malgré des défauts évidents, car il pressent confusément la naissance de quelque chose de plus grand.
Et la patience est récompensée, car l’alchimie prend corps dès l’audition de "Visions Of Mortality", certainement le morceau ultime de l’album. Tout en tâtonnant, Thomas et Martin ont trouvé la voie. La rythmique en béton armé du morceau laisse pantois d’admiration. Nous avons là les prémices de tous les genres extrêmes. Les structures « mélangées » des grandes influences des petits suisses donnent cette improbable texture faite de bric et de broc, mais d’où seront extraits des pans entiers de black et de death Metal. Cela pourra vous sembler confus et maladroit…. Ca l’est…Mais la vision est belle et bien là, et cela tombe bien, elle se nomme "Visions Of Mortality"… Comme prélude à des genres musicaux on a vu pire entrée en matière.
"Dethroned Emperor" propose un riff d’introduction écrasant sur laquelle Fischer place sa voix de la manière la plus désagréable possible, l’ambiance est torve, le son suintant les pires tourments de l’humanité. Et quand arrive le diabolique refrain, l’adrénaline va parcourir votre corps telle une onde de choc titanesque. La structure même du morceau en fait l’ancêtre de tous les groupes de Black métal , écoutez plutôt "Beyond The North Wave" d’IMMORTAL, "The Claws Of Time" de DARKTHRONE ou "To The Death Head’s True" de MARDUK, nous baignons dans la fusion des éléments créateurs du Black Metal.

"Morbid Tales" est sans doute encore très Heavy Metal, même si certains bridges continuent d’apporter des sensations extrêmement noirâtres. Quelle claque dans la gueule de tous ceux qui pensaient que MOTORHEAD et consorts faisaient la musique la plus violente qui soit…Voilà que deux petits suisses envoient ce phénoménal message au monde entier. Le flambeau et les étendards de l’extrême viennent d’être levés. "Procreation" continue dans ce même état d’esprit, où malsanité jongle avec dérangement. On ne compte pas les tentatives originales : ainsi la voix féminine de "Return To The Eve", les rythmiques parfois trashy parfois carrément death.

Dire que Martin a 16 ans lors de l’enregistrement de ce qui est alors un simple EP. Son look est déjà des plus travaillé, puisqu’il impose les prémices du corpse paint –Il n’en est bien sur pas l’inventeur ! — à son entourage Zurichois. Le phénomène va se répandre comme une traînée de poudre – Sans blague ? - à travers toute l’Europe et va trouver dans les royaumes scandinaves un écrin de choix pour ses futurs développements. Un look porté à son paroxysme par les deux suisses, qui se complètent remarquablement : à Thomas l’aspect agressif, la laideur, le sang, cuirs et clous, à Martin les éléments plus esthétiques, plus éthérés, les grandes capes noires et l’aspect vampire maléfique qui sera tellement repris par ses fils spirituels - voyez plutôt Isahn -.

Et comment passer sous silence l’invraisemblable ambiance qui se dégage de la "Danse Macabre" ? Cette voix maladive sous tendue par une guitare en droite ligne issue des sept portes de l’enfer. Pas de doutes, nous assistons là à la première messe noire du Black metal. Des fausses notes de piano aux chants à l’envers susurrés dans une langue démoniaque, tout y est. Quel beau morceau repoussoir pour tous les parents du monde entier en cette belle année 84 !!
« Que veux-faire dans la vie mon fils ?
- Je serai sataniste ! ».
C’est dit, on ne reviendra pas dessus. Et l’ensemble a une gueule terrible.

C’est un batteur de session, Stephen Priestly, qui tient le tambourin sur l’album. Son look ne faisant pas le poids face à ceux des deux monstres sacrés que sont Thomas et Martin, il n’intégrera jamais véritablement le groupe, et sera vite remplacé par le musculeux Reed Saint Mark, à la frappe colossale, et qui permettra au groupe d’acquérir une réelle base rythmique, ainsi qu’un complément efficace à un look très rodé. Car admettons-le : si les deux sacripans zurichois sont bien loin d’être des musiciens irréprochables, ils sont beaux comme des camions tout neufs dans leurs fringues de blackeux dégénérés.

Voila comment naît une légende !
La suite est connue de tous, elle se nomme "To Mega Therion" puis "Into The Pandemonium".
CELTIC FROST n’avait pas fini d’influencer les générations.

A lire aussi en BLACK METAL par ERWIN :


DRUDKH
A Furrow Cut Short (2015)
DRUDKH rises !

(+ 1 kro-express)



SKÁLMÖLD
Börn Loka (2012)
Fiers vikings


Marquez et partagez




 
   POSSOPO

 
   DARK BEAGLE
   ERWIN

 
   (3 chroniques)



- Thomas Gabriel Warrior (chant, guitare)
- Martin Eric Ain (basse)
- Stephen Priestly (batterie)


1. Into The Crypts Of Rays
2. Visions Of Mortality
3. Procreation (of The Wicked)
4. Return To The Eve
5. Danse Macabre
6. Nocturnal Fear



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod