"La Sanie des Siècles", sans doute l'album majeur de PESTE NOIRE, sans doute le monument de Black français qu'on avait attendu depuis bien longtemps. Pas si 'trve' que ça, car habité par l'acoustique, par la mélodie, et pourtant crade comme pas deux crapauds dans la mare grouillante de l'underground européen.

Un crapaud qui ne se voudra jamais Prince.
Un crapaud qui a cette voix aussi maladive que ridicule, un crapaud qui réussit à la fois à massacrer joyeusement la métrique du plus grand poème noir français ("Spleen") tout en parvenant à le magnifier. L'essence du noir. PESTE NOIRE a tout compris. Pas seulement Famine d'ailleurs : cet instant de pur bonheur poisseux qu'est "Deuil Angoisseux (christine De Pisan, 1362-1431)" porte davantage l'emprunte de Neige.

Vilain et poétique, froid, chaotique et touchant, PESTE NOIRE fait une boule de neige d'idées noires, de haine poussiéreuse et d'émotions presque rassurantes.
Grand.