Quand j’ai eu 14 ans, on m’a offert une compilation de Punk. Au milieu des autres objets, cela faisait un peu tache avec ses couleurs criardes et son épingle à nourrice insérée dans le boîtier du CD. Mais elle est bien cool cette compil’, je la possède toujours et je la fais toujours tourner. Mais à l’époque, la présence des affreux RED HOT dessus m’avait fait tiquer. Connaissant déjà le premier album, qui m’avait vacciné pendant des années contre ce groupe, mais je devais bien admettre que "Catholic School Girls Rules" dépotait bien comme il faut.

Le temps passe et je finis par dompter la bête et de temps en temps, j’achète un disque des RED HOT histoire de satisfaire ma fibre complétiste. Tombant sur ce "Freaky Styley" à la pochette encore une fois peu inspirante, je constate que "Catholic School Girls Rules" figure dessus et ni une ni deux, je décide d’en faire l’acquisition. Notez que le gag réside dans mon ignorance totale du contenu de cette galette, qui fut encore une fois source de mécontentement, voire d’incompréhension (qui reste le sentiment qui prédomine le plus concernant les PEPPEERS sur les trois premiers albums qui n’ont pas vraiment fait carrière d’ailleurs).

En revanche, la production est ici plutôt clinquante. George Clinton, ce n’est pas n’importe qui et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a dompté le son du groupe, qui sonne ici plus Funk que jamais, avec cette basse très en avant, servie par un Flea omniprésent. Les RED HOT vont chercher des sons proches de la Motown, en les adaptant au clinquant des années 80, plus Funky que jamais. Aussi le tout apparait comme étant bien mieux écrit que sur l’opus précédent, plus juste, plus réfléchi, tout en conservant une bonne (grosse) dose de folie.

En témoigne cette reprise des METERS, "Hollywood (Africa)", qui tient bien le rythme sur une cadence chaloupée. Kiedis ne fait malheureusement pas de merveilles derrière le micro. C’est correct, mais cela manque de technique, voire de puissance sur certains points et il peine parfois à faire jaillir l’émotion quand elle devrait pointer le bout de son nez. Il se montrera plus à son avantage sur les passages les plus Keupons, réservés à la fin d’album justement, sur des pièces très courtes où le groupe justement n’a pas le temps de se disperser.

La guitare reste cependant à un niveau audible et se montre plus intéressante d’un point de vue strictement mélodique sur ce disque. Hillel Slovak avait un style un peu particulier et assez versatile qui commençait à prendre de l’ampleur ici. Ce n’est pas encore Byzance, mais le groupe commençait à avoir une patte, un style qui commençait à lui convenir. Pas de quoi sauter au plafond, certes, mais la travail de sape allait commencer. Il faudra encore être très patient pour finalement percer.


Une curiosité historique, mais pas un grand disque.

Note réelle : 2,5/5