Nous voilà purs. Nettoyés. "Salvation" nous a délivrés et c'est le cas de le dire. Le temps est passé depuis, l'eau a coulé, le sable a tourbillonné, les rides se sont creusées... De la blancheur éclatante du précédent opus, il ne reste qu'un sépia. Le bâton aveuglant de Gandalf a laissé place à la théière en nacre. Le blanc cassé a remplacé celui d'Omo, plus blanc que blanc.

C'est triste, que voulez-vous que je vous dise. CULT OF LUNA, qui jusque là impliquait l'auditeur dans sa musique, ne fait ici que regarder son nombril. Se perdant dans des paysages Post Rock de supermarchés, les Suédois se retrouvent malheureusement bien vite catalogués de mauvais nostalgiques. La musique qui tourne quand il pleut, la tête appuyée contre les carreaux de ton petit deux pièces. Elle coule, roule sur vous, mais peu de moments font vraiment mouche... Bien entendu ces voix chaudes de "Marching To The Heartbeats" et "And With Her Came The Birds" me font toujours ce petit pincement au cœur, mais comme n'importe quelle chanson épurée avec une belle voix le fait à la base, après tout. Bien entendu il y a de bons éléments, comme les mélodies baladeuses de "Thirtyfour" ou le final de "Dim" (mais deux minutes sur douze, bon... c'est un peu avare).

En fin de compte, on fait le tri, et au milieu de ce contenu bien lisse et souvent mal amené, on retient "Back To Chapel Town" pour son travail sur les textures. Véritable mille-feuille musical, à la fois croquant et moelleux. Le reste glisse comme sur une peau de bébé. À écouter les jours de brouillard. Et encore, si t'as paumé tes rondelles Post Rock.


The wind blew all sand away. Faceless people that walked astray.