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THRASH METAL  |  STUDIO

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1985 2 Seven Churches
1986 Beyond The Gates
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POSSESSED - Seven Churches (1985)
Par T-RAY le 3 Avril 2019          Consultée 1399 fois

VENOM a beau être le père de l'expression “Black Metal”, il n'en a jamais pratiqué le moins du monde. Quant à POSSESSED, le groupe américain a beau être le géniteur du terme “Death Metal” grâce au titre de sa première Démo, il n'a jamais véritablement joué la musique que le genre est devenu. Notez bien : devenu. Mais il s'en est toutefois approché incomparablement plus près que VENOM ne s'est lui-même approché de ce qu'est devenu le Black Metal dix ans après la naissance du terme. Il faut dire que l'explosion du Death Metal n'attendrait pas dix piges pour avoir lieu, elle. En effet, moins de deux ans après la sortie de "Seven Churches", DEATH déboulait avec "Scream Bloody Gore", NECROPHAGIA avec "Season Of The Dead", et le carnage pouvait commencer. D'autres se joindraient bien vite à la curée, de façon officielle après avoir joué les défricheurs dans l'underground, comme Chuck Schuldiner l'avait lui-même fait avec MANTAS, sa précédente formation, après avoir entendu les premiers enregistrements de… POSSESSED !

En cette année 1985, POSSESSED était le Death Metal. Même si, fondamentalement, il est resté sur des bases Thrash Metal. Mais quel Thrash, mes amis ! Une musique d'une furie jamais entendue avant lui, d'une agressivité de tous les instants, ou presque, et dont beaucoup de traits préfigurent en grande partie le Death Metal, le vrai, celui-ci que l'on identifiera comme tel sans jamais se méprendre. Pêle-mêle, citons les vocaux déshumanisés de Jeff Becerra, véritable pionnier en matière de voix extrêmes, les grondements de basse du même Becerra, autrement plus rudes que chez les autres vedettes du Thrash, les patterns de batterie de Mike Sus, rapides et meurtriers comme jamais auparavant, l'extrême distorsion des soli de guitare, la complexité des riffs et de l'enchaînement savamment orchestré des parties de gratte du duo Torrao/Lalonde, qui n'avaient alors pas leur pareil pour transpercer l'auditoire à coups de tremolo picking... Et ce goût général pour la dissonance ! Bref : une recette inédite, quoique s'appuyant encore sur des ingrédients essentiellement Thrash.

Ce pont entre deux rives de l'Histoire du Metal, Thrash et Death, se matérialise souvent de façon bien concrète sur "Seven Churches", renforcé par la production hyper rêche de Randy Burns. On peut raisonnablement parler de Thrash/Death, par moments, lorsque l'on veut qualifier certains passages de ce premier opus studio de POSSESSED, même si ce mélange des genres n'acquerra de légitimité que quelques années plus tard. C'est flagrant sur le dément "Evil Warriors", qui ne tient pas en place trente secondes. Ou sur un morceau tel que "Satan's Curse", dont le riff de base est éminemment Thrash mais que l'enchaînement des riffs suivants ainsi que les ruptures de rythme fréquentes amènent plus près de ce que l'on entendra bien vite sur les premiers albums de Death Metal. En 1985, c'était du sport que de jouer cette musique, mais c'en était aussi de l'écouter : les amateurs de Thrash Bay Area qui ont posé l'oreille sur l'objet en pensant trouver un équivalent de ce qui se faisait alors de plus extrême dans leur genre de prédilection ont dû faire des bonds…

... Avant de se mettre à headbanguer sévère ! Imaginez un peu : le "Reign In Blood" des gaillards de SLAYER ne devait paraître qu'un an plus tard ! Et, déjà, quatre de leurs compatriotes – des gars de leur coin, en plus – faisaient plus bruyant et plus brut qu'eux, tout juste sortis d'un "Hell Awaits" bien plus policé. C'est à se demander pourquoi c’est "Reign In Blood" qui a fini par décrocher le titre d'album le plus violent de l'Histoire (à l'époque) alors que, douze mois plus tôt, POSSESSED avait sorti "Seven Churches". C'est vrai ça, pourquoi ? Peut-être parce que "Seven Churches" n'est pas aussi radical dans sa démarche, parce qu'il est plus long, plus décousu aussi, moins conçu comme l'expression ultime d'un genre musical. La preuve : il ouvre déjà la voie vers un au-delà, le Death Metal. Alors qu'avec "Reign In Blood", SLAYER devait cadenasser le Thrash pour de bon et s'assurer que personne ne ferait plus rien d’aussi excessif dans le genre.

Plus long et plus décousu, oui, "Seven Churches" l'est assurément. La durée de ses morceaux – la moitié des dix titres flirtent avec les quatre minutes où les dépassent allègrement – n'aide pas forcément à rester attentif tout du long, surtout lorsque l'ambiance est à l'agression permanente. Ainsi, la Face B de l'album en pâtit quelque peu et le risque de décrocher est bien réel, la faute à des titres moins fous, moins révolutionnaires. Comme "Holy Hell", trop étiré et trop basiquement Speed/Thrash par rapport aux autres morceaux, plus furieux, ainsi que "Twisted Minds", avec lequel il partage bon nombre de traits. Ici, la basse, qui apparaît pourtant si méchante ailleurs, donne davantage l'impression de soutenir un Thrash encore très marqué par la N.W.O.B.H.M. Excusons les membres de POSSESSED : l'âge d'or de la Nouvelle Vague du Heavy Metal Britannique était encore d'actualité au moment où sortait "Seven Churches".

Ce qui n'etait pas encore d'actu, en revanche, ce sont ces purs moments de violence blasphématoire et de Proto Death Metal qui garnissent l'énigmatique "Fallen Angel". Ce sont ces déferlantes qui s'abattent sans répit sur l'auditeur sur la première moitié de "Burning In Hell" et sur son assaut final. C'est l'inextinguible violence du morceau-titre et de ses montées et descentes de gamme qui n'ont plus rien d'harmonieux mais relèvent plutôt d'un sentiment d'aliénation, offrant la sensation d'être victime d'un vertige permanent. C'est évidemment la furieuse dissonance et le tremolo picking frénétique de "The Exorcist", morceau-phare de l'album, sans qui il ne serait peut-être pas aussi connu ni révéré aujourd'hui. Parce qu'il fallait bien un coup de pouce de la Pop Culture, tendance horrifique, pour propulser "Seven Churches" sur la voie du culte ! Mais heureusement, les musiciens qui formaient alors le quartette ont su faire le nécessaire pour ancrer définitivement dans les mémoires des dévots du Metal Extrême ce véritable opus charnière dans l'Histoire du Thrash ET du Death. Amen.

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   (3 chroniques)



- Jeff Becerra (basse, chant)
- Mike Torrao (guitare)
- Larry Lalonde (guitare)
- Mike Sus (batterie)


1. The Exorcist
2. Pentagram
3. Burning In Hell
4. Evil Warriors
5. Seven Churches
6. Satan's Curse
7. Holy Hell
8. Twisted Minds
9. Fallen Angel
10. Death Metal



             



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