Les RED HOT CHILI PEPPERS et moi, ce n’est pas une histoire facile. Je ne me reconnais pas dans ces gars, je ne goûte pas à tous leurs délires et en plus, je n’ai pas connu le groupe avec "Blood Sugar Sex Magik" comme ceux de ma génération. Nope. Mais avec le premier opus qui m’a grave vacciné contre les Piments Rouges. Puis je suis tombé sur le clip… étrange… de "Aeroplane" à la télé et ça m’a fait chier. Ça m’a fait chier que ce soit les RED HOT parce que j’avais beaucoup aimé. Un copain avait acheté l’album et me l’avait prêté. Et oui, ça m’a fait chier. Fait chier que ça me plaise autant.

Ce disque est plus facile d’accès que ses prédécesseurs (ah ça, les dix-sept titres de "BSSM", faut se les enquiller. Et je n’évoque même pas les deux premiers albums de la formation tellement c’est indécent), moins ouvertement Funky, plus sombre également, la guitare de Dave Navarro est dantesque, les soli sont impeccables et Kiedis continue de chanter faux par moments, mais il le fait bien ici. C’est difficile à expliquer, mais je suis complètement en phase avec ce disque que j’écoute toujours avec beaucoup de plaisir.

Outre "Aeroplane" qui provoque toujours autant de bonheur à son écoute, de nombreux titres sur cette galette méritent que l’on se penche dessus. "Warped", "Deep Kick", "My Friends" – ballade étonnement émouvante, toute en simplicité – ou encore "Pea" pour ne citer que ceux-là. Le groupe parvient à composer avec la personnalité de Navarro, qui propose des choses très différentes où l’on retrouve parfois l’ombre de JANE’S ADDICTION. Ça expérimente, ça muscle le propos et ça devient foutrement excitant.

Surtout que les RED HOT ne trahissent pas leur son pour autant. La paire Flea/Chad Smith délivre toujours un groove à déboîter le fémur d’une personne âgée tant il est irrésistible, une grande force de cet album. Ce n’est plus aussi claquant peut-être, mais les lignes de basses sont toujours aussi créatives et la batterie tout simplement monstrueuse, avec un kit assez restreint : le mec sait juste manier les baguettes et coordonner son jeu au pied pour être une référence totale en la matière. Hum… à me relire on croirait que je suis fan…

Mais voilà, ce disque, doté d’une pochette magnifique qui tranche complètement avec les précédentes et qui reste, à mes yeux, la plus belle que le groupe ait eu, est une épreuve de force pour les fans qui ne sont absolument pas en terrain connu et qui découvrent un nouvel univers, toujours dense, assez exigeant, qui ne correspond pas à grand-chose d’autre au final et qui demande du temps pour être pleinement apprécié. Pour ma part, une heure qui passe très bien, même si personnellement j’aurais sacrifié le dernier titre, mais ça se zappe sans soucis.

"One Hot Minute", c’est ma véritable porte d’entrée dans l’univers des RED HOT CHILI PEPPERS, formation que je n’affectionne pas particulièrement, mais que j’apprécie tout de même un peu plus aujourd’hui. Rien de ce qu’ils aient pu faire par la suite – ou précédemment – ne me parlera de la même façon, ne m’emballera de la même manière, ou alors à des degrés moindres. Pour ma part, les RED HOT sont un grand groupe sur cet album et je regrette toujours qu’ils ne soient pas allés plus loin avec Dave Navarro à la guitare.