Oh là là, oh là là... Le mal aimé, je suis le mal aimé ! Après le départ impromptu de John Frusciante, grandiose successeur du non moins grandiose et très regretté Hillel Slovak, les RHCP avaient tenté le coup avec Arik Marshall sur quelques dates, histoire de remettre la machine en marche, sans succès. L'album du doute, de la perdition des repères, où tout est à refaire ou presque, et j'adore ça... Dave navarro embauché sur le tard, les dissensions internes, le dysfonctionnement. Kiedis à nouveau perdu, s’engouffrant une fois de plus dans la drogue. Là je ne cautionne pas mais chacun est libre de ses faits et gestes...

"One Hot Minute" est une suite illogique au "Blood Sugar Sex Magic", totalement désappropriée avec ses compositions torturées et triturées comme jamais, un album dont ne sont pas fiers ses membres actuels, à l'exception de Chad peut-être, trop inhabituel dans sa conception, pour le moins erratique. Mésentente musicale entendue entre Navarro et le reste du groupe, sans parler des addictions plus ou moins cachées du chanteur et du guitariste... "Problem" disaient les SEX PISTOLS, effectivement...

Pour autant, le disque tue, pourvu de disparités qui le rendent attachant. A mi-chemin entre un Heavy-Métal presque assumé, en témoignent "Warped" et "One Big Mob", et les plus consensuels et très réussis "Coffee Shop" et "Falling Into Grace", sources de conflits à coup sûr...
Toutefois, on sait qui sont les patrons, et les escapades funky que sont "Walkabouts" et "Transcending" sont l’œuvre de Flea et de Kiedis, pourfendeurs de l'héritage Red Hot...

Au final, un album qui fût cauchemardesque à réaliser pour ses détenteurs, mais aussi jubilatoire pour le fan et l'amateur de Musique quelque peu exigeant.