Fichtre, diantre, ce n’était donc pas qu’un coup de bol ! En découvrant "A Journey Told Through Fire" en cette fin 2023, je suis tombé éperdument amoureux de SWORN et de sa capacité à nous émouvoir et à nous remuer dans tous les sens avec son Black Mélodique à souhait, porté par l’imparable tube "Calamity Sea". Si vous ne l’avez pas encore fait, jetez-vous dessus, il figurera sans aucun doute dans un certain nombre de tops de l’année. Du coup, je me plonge dans la discographie antérieure, et je me reprends cette même claque, de celles que n’auraient pas reniées Bud Spencer ou Ragnar le Breton, pour rester plus contemporain et paraître moins "vieux con".

La musique présente dans "Dark Stars And Eternity" est d’une grande qualité, objectivement. Plus intéressant encore, elle l’est également subjectivement, tant elle coche toutes les cases de ce que j’apprécie tant dans ce registre. Si j’avais rencontré SWORN plus tôt, je l’aurais sans doute inclus dans ma Sept-Liste de Black pour ceux qui n’aiment pas le Black.

Commençons par les composantes obscures, à aucun moment trahies par son géniteur. Rythmiquement, c’est assez parfait : l’enchaînement des blasts avec les séances de double-pédale est astucieusement équilibré avec des passages plus atmosphériques, imprégnant les ambiances ciselées au couteau, renforcées par du tremolo picking qui sied bien au teint blafard des hurluberlus pratiquant d’ordinaire les sombres arts. Tout cela est équilibré à la perfection, une singulière dimension maudite émergeant du chant désespéré de Max Wilson. Je lui trouve ce même côté écorché et mélancolique, dans une certaine mesure, que l’ami Mikael Stanne (DARK TRANQUILLITY).

Et puis il y a ces leads de guitares, entêtantes mélodies souvent harmonisées, qui font décoller le disque vers des niveaux que peu de groupes atteignent un jour. Franchement inspirées, elles apportent un cachet dingue à l’ensemble, déclinant tout l’arsenal offert par des années d’expérimentations, du Heavy Metal au Melodeath : tapping, arpèges, licks reprenant des thèmes chantés tout en les twistant, tierces à gogo, et j’en passe et des meilleures. Elles apportent ce souffle épique qui vient se marier avec la noirceur et l’aspect glacial du Black, dans une osmose, un orgasme auditif inouï.

J’avais hésité à coller un 5/5 à son successeur. Sur l’ensemble des deux, cela sera donc pour "Dark Stars And Eternity", mais cela aurait aussi bien pu tomber sur "A Journey Told Through Fire". Amateurs de Black ou pas, ne passez pas à côté de SWORN, vous le regretteriez sans même le savoir.

Note réelle : 4,5/5.