Avant de parler de la musique il me faut parler du processing vocal abominable avec un melodyne qu’on a visiblement laissé au stagiaire. Pour la défense du stagiaire, il semblerait qu'en live et au naturel ça ne soit pas toujours ça non plus. Reste que le premier couplet de "Downtown" me donne envie de me flinguer, à la limite assumez et faites vous un effet Bladee ça sera toujours affreux mais au moins ça sera rigolo.

Qu’est-ce qui s’est passé depuis “Mana”, qui, curieusement, fonctionnait quand même en partie par le charisme vocal de Gabriel Franco ? Le reste de la musique n’a pas trop changé : toujours des gens qui ont récupéré trois riffs de SISTERS OF MERCY pour agrémenter un Heavy qui essaye vraiment très très fort d’être tubesque, pour le meilleur comme pour le pire. Et sur “Mana” c’était pas si mal ! Malgré un côté très rigide et des riffs qu’on ne retiendra pas dans le top 20 des meilleurs riffs de 2019 on avait quand même l’accroche indéniable de “Nightfall” pour nous entraîner sur une série de chansons avec suffisamment de hooks pour se laisser écouter pendant quarante minutes.

Mais sur “Strength”, tout s’effondre. Dès que Franco ouvre la bouche je sors systématiquement de la piste (“Why” - cas d’école) et je passe le reste du temps à observer froidement un songwriting qui n’a que très rarement quelque chose de vraiment consistant à m’offrir.

Quelques bons leads ok, et ensuite ? Où sont les riffs agiles du Heavy Metal ? Où sont les langueurs hypnotiques du Rock Gothique ? Pourquoi les refrains me rappellent le Punk de scene kids ? Pourquoi pas juste écouter les SISTERS OF MERCY en fait - mais encore plus écouter “Juju”, le meilleur album du Rock Gothique de l’univers. Pardon ? Le chanteur a décidé d’écouter un deuxième groupe Goth dans sa vie et il s’est mis à HEROES DEL SILENCIO ? Et bien grand bien lui en fasse, vous n'aurez qu’à écouter ça aussi.