Avec ENSIFERUM, chaque album a son lot d'hymnes. Les trois premiers opus étaient très bons et l'arrivée de Petri a pour moi profité au groupe. Après des changements de line-up et des sorties bonnes mais sans atteindre l'excellence des trois premiers albums, ENSIFERUM revient en 2020 avec un nouveau membre, Pekka Montin, au poste de claviériste et de chanteur, une arrivée qui va clairement changer la donne.

Parce que oui, du chant clair il y en a depuis les débuts d'ENSIFERUM et oui c'était son point faible. Ce n'était pas toujours qualitatif même si globalement ça passait. Le groupe rabat donc toutes les cartes et la voix très aigüe de Pekka Montin amène une nouvelle fraîcheur dans les compositions. Certains lui reprocheront d'être trop présent par moment mais forces est de constater que le vocaliste excelle dans son domaine. Certains titres sont clairement écrits pour lui et il le rend bien. Et ne vous inquiétez pas, Petri Lindroos est toujours là, toujours aussi hargneux et efficace.

Epique est le mot qui me vient quand je pense à cet album. Quand j'écoute cet album, je m'imagine voguant sur une mer déchaînée à la découverte de terres inconnues. Comment ne pas hurler le refrain fédérateur de "Run From The Crushing Tide" ? (Pekka et ses envolées aigües est impérial) Comment ne pas headbanger sur "Rum, Women, Victory" ou sur "For Sirens" ? La force de cet album est clairement l'alternance des vocalistes, insérée brillamment dans la musique du groupe. Egalement, dans les moments forts de l'opus, je suis obligé de citer "One With The Sea", power-ballade épique avec un Pekka sobre et efficace.

Le groupe n'a pas non plus perdu son côté folklorique avec l'excellente "Andromeda" et les très bonnes lignes de guitare de Markus Toivonen ou également la plus légère "Midsummer Magic", un moment de détente avec ses notes celtiques avant de se prendre un final d'anthologie avec l'épique "Cold Northland (Väinämöinen Pt. III").

L'album s'écoute d'une traite sans aucun souci grâce à sa courte durée (43 minutes) et grâce à une qualité de composition qui ne décroît pas tout au long de l'écoute. Le nouveau virage du groupe ne plaira pas à tout le monde, c'est certain. Personnellement, je vois ça comme une évolution positive, l'alternance des chanteurs est bien amenée. Petri assure toujours autant et Pekka amène un vent de fraîcheur bienvenu (*). Hâte d'entendre la suite !

Note réelle : 4,5/5.

(*) la prestation du groupe à l'occasion du Hellfest From Home a prouvé deux choses : Pekka assure grave et les titres de "Thalahassic" passent bien l'épreuve du live.