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- Style + Membre : Rammstein

EMIGRATE - Emigrate (2007)
Par DARK BEAGLE le 11 Août 2019          Consultée 918 fois

RAMMSTEIN aura connu la gloire assez rapidement, avec son Metal Indus aux consonances très martiales, évoluant rapidement, s’affinant de disque en disque pour atteindre une certaine maturité sur "Mutter", encore coupable de titres agressifs à l’influence MINISTRY à peine dissimulée ("Links 2 3 4") et capables de sonorités différentes ("Mein Herz Brennt"). Parmi les musiciens, Richard Kruspe est l’un des artisans du son du groupe. Outre une consommation de cigarettes qui le rapproche de Michael Weikath, il va également commencer à développer une volonté de tout contrôler au sein de RAMMSTEIN qui ne va pas forcément plaire aux autres, d’où la naissance de tensions. C’est à ce moment que Kruspe va réfléchir à un projet en solo, où il serait le seul maître à bord. Du temps va passer, "Reise Reise" va sortir, encore plus posé par moments, puis "Rosenrot" et avec lui le déclin va s’amorcer.

Richard va en profiter pour former EMIGRATE en 2005 et accoucher d’un premier album éponyme en 2007. Il y a déjà un fait qui biaise la perception que l’on peut avoir de cet album : il est co-produit par Jacob Hellner, qui produit RAMMSTEIN depuis les débuts. Alors forcément, il n’y a pas de grosses surprises au niveau du son, ni même quant au style pratiqué, nous reconnaissons tout de suite la guitare de Kruspe. Le morceau-titre, qui ouvre, est tout sauf une surprise, tellement cela ressemble à une chute de studio de son projet principal. Le phrasé de la guitare ne trompe pas, la rythmique est carrée, efficace juste ce qu’il lui faut pour apporter une dynamique intéressante, les effets Electro/Indus sont quant à eux plus légers dans la puissance et sonnent différemment. Et il y a le chant.

Nous attendons tellement un timbre grave à la Till Lindemann que nous sommes forcément déçus. La voix de Richard, nous la connaissions déjà parce qu’il fait les chœurs sur les albums de RAMMSTEIN. Mais ici, elle se retrouve souvent trafiquée. Et surtout, Kruspe chante en anglais. Pour les fans de RAMMSTEIN, cela peut sembler absurde. La langue allemande faisait l’originalité, ou plutôt, donnait un pouvoir de séduction à RAMMSTEIN, parce que cette scène typiquement teutonne s’exportait finalement assez mal passé les Berlinois, OOMPH! et éventuellement MEGAHERZ. En adoptant l’anglais, Kruspe va tout simplement devenir banal. Bien entendu, s’il avait opté pour l’allemand, les critiques auraient fusé également, comme quoi il vit sur ses acquis. Mais c’est déjà ce qu’il fait ! Musicalement, du moins.

Richard va recycler certains riffs, certaines ambiances qu’il a déjà pu développer au sein de R+. Nous retrouvons ainsi des sonorités proches de "Steim Um Steim" sur "In My Tears" par exemple. Mais comparativement, c’est bien vers "Reise Reise" ou "Rosenrot" que lorgne ce premier essai de EMIGRATE. Heureusement, Kruspe va aussi sortir des sentiers battus et aller parcourir des chemins sur lesquels nous ne l’attendons pas vraiment. Dans "New York City", où il nous parle de sa relation avec la ville, il va adopter un aspect plus Rock’N’Roll qui lui réussit plutôt bien, où il chante également de façon plus naturelle. Mais globalement, il faut bien convenir que cet album est terriblement moyen et que, justement, sans ces riffs reconnaissables entre mille, on ne retiendrait pas grand-chose de tout cela.

Que rajouter d’autre ? Ce premier album solo n’est pas si horrible que cela. Il faut bien admettre que cela s'écoute. Oh, il ne donne pas forcément envie d'y revenir, mais il fait passer le temps et nous pouvons même nous surprendre à fredonner une mélodie tirée de ces compositions à la fois familières et étrangères. Il lui manque une originalité, c’est certain. Il se veut définitivement mainstream et quelque part c’est dommage parce que cela le prive d’une bonne part du mordant qu’il aurait pu avoir. Et parfois on féliciterait presque les autres membres de RAMMSTEIN d’ouvrir leur gueule et de lui dire que certains morceaux, il peut se les garder. Ah oui et bien sûr, il y a onze titres sur cette galette qui aurait pu être amputée d’un bon tiers. Manque de pot, Richard ne rehaussera pas tant que cela le niveau au moment d’aborder "Liebe Ist Für Alle Da"…

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   (2 chroniques)



- Richard Z. Kruspe (chant, guitare)
- Arnaud Giroux (basse)
- Henka Johansson (batterie)
- Olsen Involtini (guitare)


1. Emigrate
2. Wake Up
3. My World
4. Let Me Break
5. In My Tears
6. Babe
7. New York City
8. Resolution
9. Temptation
10. This Is What
11. You Can't Get Enough



             



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