Avec "Codex Omega", SEPTICFLESH montre qu'il sait où il va. Après un "Titan" douteux malgré une volonté de pousser encore plus loin son utilisation de l'orchestre, la formation hellène parvient à joindre le meilleur des deux mondes. Il ressemble en fait un peu à "Communion" dans ce sens.

Sur ce nouveau disque, SEPTICFLESH a davantage affûté ses compositions, arrêté d'utiliser le chant clair de Sotiris n'importe comment ("Our Church, Below The Sea"), et a effectivement bénéficié de ce côté superproduction Hollywoodienne qu'il est parvenu à atteindre dans ses orchestrations. J'invite d'ailleurs les amateurs à écouter les mix orchestraux fournis en bonus pour constater que Christos sait doser les effets, ne surchargeant jamais inutilement la mule, tout en étant par moments capable de concurrencer un TWO STEPS FROM HELL ("The Gospels Of Fear").

Le mix de Jens Bogren est aussi là pour finir d'équilibrer le tout, même si je commence d'une certaine façon à me lasser de ce son un peu standardisé qu'il donne à beaucoup de groupes, en particulier en ce qui concerne la basse-batterie. Mais là n'est pas le principal intérêt de "Codex Omega" qui met l'accent sur les contrastes ("The Gospels Of Fear") en misant beaucoup sur les effets de masse pour accentuer ses ambiances ("Portrait Of A Headless Man", "Faceless Queen"). On observera aussi le retour bienvenu des riffs, qui servent bien mieux la voix de dragon de Spiros, certes massive mais linéaire.

De plus, "Codex Omega" opte pour un crescendo continu sur l'ensemble de l'opus. Si les premières mesures tentent d'instaurer une ambiance Goth que le groupe a bien du mal à retrouver aujourd'hui, l'accent est mis d'emblée sur la puissance de feu ("3rd Testament", qui sembler réchapper de "The Great Mass"), comme si le groupe voulait donner l'impression de ne pas se faire rattraper par EX DEO et consorts, ce qui était à mon avis l'une des plus grosses erreurs de "Titan".

Ici SEPTICFLESH retrouve toute la maîtrise de son Death Symphonique, livrant un album beaucoup plus abouti que son prédécesseur, même s'il lui manque, je trouve, l'aura d'un "Communion" ou d'un "The Great Mass".