Long, lourd, lent: pachydermique. Tout est dit … non, bien sûr ! Y a la manière de créer et justement SHAPE OF DESPAIR sait y faire.

Alors oui, les riffs sont répétitifs et tournent en rond à perte de vue si ce n’est que ceux-ci sont construits de façon à canaliser notre écoute non pas sur la répétition mais sur l’émotion ressentie et son pouvoir de séduction irrésistible pour ceux qui aiment et s’imprègnent d’un funeral doom comme pas deux.

Cette deuxième réalisation du groupe montre l’évolution d’un genre qui n’est pas si confiné que cela. Ils le prouveront par la suite avec l'hypnotisant « Illusion’s play ». La voix masculine est écrasante par sa lenteur d’expression et sa détermination à propager la désolation partout où elle se pose. Contrecarrée par le chant plaintif et néanmoins savoureux d’une dame (qu’on imagine seule, épleurée et, allons-y, très certainement suicidaire avec cependant une ravissante robe longue … noire évidemment) … hum, bref, ça suinte la tristesse et la mort tout simplement !

5 titres dont le plus court fait un peu plus de 6 minutes … imaginez donc le plus long ? Le double de temps et même plus ! C’est pas ça l’important. « Angels Of Distress » est captivant voire relaxant et, à mes conduits auditifs, des plus beaux dans le style. Les synthés ont une grande responsabilité dans les plages ambiantes mais s’effacent - à tout le moins deviennent discrets - dès que les autres membres du groupe se (re-)mettent à jouer.