Recherche avancée       Liste groupes



      
FUNERAL-DOOM / ATMO  |  STUDIO

Commentaires (2)
Questions / Réponses (1 / 3)
Lexique doom metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


ALBUMS STUDIO

2000 1 Shades Of....
2001 2 Angels Of Distress
2004 1 Illusion's Play
2015 1 Monotony Fields

COMPILATIONS

2005 Shape Of Despair
 

- Style : Doom:vs, Colosseum, Skepticism
- Membre : The Mist And The Morning Dew, Diablerie, Amorphis, Ajattara, Korpiklaani, Barathrum, Soulgrind, Throes Of Dawn, Thy Serpent, Impaled Nazarene, Finntroll
- Style + Membre : Rapture, Clouds
 

 Facebook (632)
 Bandcamp (692)
 Site Officiel (718)

SHAPE OF DESPAIR - Monotony Fields (2015)
Par WËN le 8 Janvier 2016          Consultée 4464 fois

2005. Lorsqu’au crépuscule de l’été finlandais, le tant accablé qu’accablant sextet de SHAPE OF DESPAIR, profitant des dernières tiédeurs d’un soleil blafard avant de s’engoncer plus avant dans les tourments hivernaux, nous présentait une compilation éponyme rythmée de quelques raretés et de réarrangements divers ; nous étions quelques-uns à ne pas donner cher de l'avenir de la formation et d'acquiescer stoïquement aux constatations de MOX, quant aux fortes émanations de sapin qui se dégageaient de l’objet. Peu rassasiés de l'unique composition originale et réellement digne d’intérêt à se mettre sous la dent, force était d'avouer que nous nous attendions tout de même à plus conséquent en guise de célébration des dix années de méfaits de la bête (si tant est, bien sûr, que célébrer quoique ce soit dans cet univers glauque et sordide qu’est celui du Funeral-doom, ait réellement un sens). Car en cette courte décade, le vénéneux orchestre, mortuaire rejeton de THERGOTHON et de SKEPTICISM, a su hanter comme il se doit les ternes et lugubres plaines finlandaises. Sur les traces de ses grands aïeuls - mais en nous présentant tout de même une physionomie plus languissante - la froide entité, en trois opus d’une lourdeur sans équivoque mais jamais dénués d’une certaine grâce tissée à même de lancinantes guitares et renforcée par cette dualité vocale proposée par le couple Koskinen (Pasi et Natalie), a su pour le moins s’accaparer son territoire. Son dernier LP en date, "Illusion’s Play" (2004), marquant une nette cassure par rapport à ses deux précédents travaux, voyait une approche atmosphérique plus prononcée se tailler la part du lion, tandis que les tempi, s'enhardissant, prenaient par contre du poil de la bête. Déconcertant pour quelques-uns de ses suivants les plus acharnés, rafraîchissant pour d’autres, cet ultime opus pouvait en effet laisser dubitatif sur la future orientation du groupe.

Puis paru cette sus-citée et suspicieuse compilation. Ni une ni deux, le monstre, engourdi, pénétrait alors en une longue phase d’hibernation, laissant à ses membres le loisir de vaquer à d’autres occupations (IMPALED NAZARENE, FINTROLL et DEPRESSED MODE notamment). Rideau. Il fallut patienter jusqu’à 2010 pour que la bête commence à s’agiter dans son sommeil, au gré de quelques légers soubresauts discographiques. Un EP d’abord, en 2010, puis un split avec BEFORE THE RAIN l’année suivante (le voyant revisiter le répertoire de LYCIA, formation Darkwave/Atmo de son état au style finalement assez proche). Outre un nouveau chanteur (Henri Koivula, de THROES OF DAWN), ces deux ronronnements, présentant des titres étonnement courts pour du SoD et plus ambiants que jamais (surtout la reprise), ne trouvèrent que peu d'échos dans la presse, personne ne s'attendant réellement à l'éveil du pachyderme finlandais. Et pourtant, 10 ans après son ultime grondement, le voici ragaillardi. Piaffant du fond de la caverne Season Of Mist, paré de ses plus attrayants atours (cette pochette, dans la lignée des récentes rééditions), le voilà prêt pour son grand retour !

Le premier titre ("Reaching The Innermost"), par sa longue et instrumentale introduction, prend le temps de placer le décor, recouvrant d'une morne brume les partitions du combo … Rien ne presse, une douce monotonie dont le groupe semble ici si facilement se faire l'avocat s'installe, confortable dans sa routine de riffs et de nappes. Les éléments caractéristiques de sa funéraire besogne sont au rendez-vous. Les guitares se montrent parfois mélodiques à en mourir, tandis que le duo de chant étale son savoir-faire, entre un growl d'outre-tombe et les litanies féminines qui concluent cette première dizaine de minutes en un final a capella empreint d'une beauté toute fantomatique. Revenant lentement d'entre les morts SHAPE OF DESPAIR prend bien garde à ne point heurter qui que ce soit préférant, en une lancinante et profonde désespérance, jouer la carte de la docilité à celle de l'agressivité.

C'est même, passé ce premier contact, le principal constat qui ressort de ces "Champs De La Monotonie" à savoir que les dernières expérimentations du groupe ne furent pas de vains coups d'essai, ce dernier s'obstinant là dans le tout atmosphérique, laissant plus que jamais une large place aux claviers dorénavant omniprésents. Les guitares lorsqu'elles ne broient pas tout ce qui leur passe à portée de manche, se veulent elles aussi légèrement plus mélodiques qu'à leur habitude. Mais là ou l'alchimie du controversé "Illusion's Play" réveillait les morts en allant caresser nos instincts les plus Doom-death sur quelques accélérations et tempi plus appuyés, la frileuse formation se montre ici bien moins aventureuse. Et nous ne pourrons qu'amèrement le constater. Car si l'orchestre nous livre ici quelques splendides perles atmosphériques ("Reaching The Innermost", le lumineux "Descending Inner Night" et sa resucée "The Distant Dream Of Life") il nous faut malheureusement avouer que bien "vite", l'agréable ennui de la première moitié de disque se meut (pour ne pas dire se meurt) en un ressassage définitivement stérile de riffs et de nappes, par simple manque de variations. Ainsi, la suite que l'on aurait préférée plus fertile se décline en une litanie spectrale sans grande surprise. Ni splendeur. Confortable dans son désespoir, tout au plus. Bref, rien de bien neuf sous le permafrost. Ci et là une lead de guitare ou des orchestrations plus poussées nous feront tendre l'oreille ("In Longing"), mais après dix ans d'attente, comment s'en contenter ?

Certes, si célérité et rapidité d'exécution ne sont pas l'apanage du style, en revanche, tenir en haleine l'auditeur et l'oppresser sous des chapes de dépression sonore en sont les poncifs même. Poncifs qui se dessinent subrepticement à travers la morosité ambiante, mais que la bête finlandaise ne fait ici qu'effleurer (l'introduction de "The Blank Journey", sa batterie aussi) préférant se vautrer en des eaux mornes et stagnantes. Le titre éponyme, un comble, s’avoue être une purge sans nom, ou rien ne se passe. La pauvre Natalie Koskinen, l’ange en détresse de cette galette, trop souvent reléguée à des complaintes monocordes en arrière-plan, par leur excessive répétitivité, en deviendrait presque urticante. A l'inverse, remarquons que lorsque cette dernière troque ses mélopées pour un chant grave et tragique ("The Blank Journey", "Descending Inner Night"), les compositions gagnent prestement en intérêt.

Qu’ajouter ? SHAPE OF DESPAIR, avec ses chants monotones, ne nous fait ici ni rêver ni cauchemarder, encore moins vibrer (à de rares exceptions près). A part cette cruelle sensation de déjà-vu qui parcourt l'œuvre passé sa première moitié, rien n'est pourtant ici hors de propos ou mal amené, le résultat étant même plutôt bien produit (en termes d'enregistrement). Seulement, côté composition, la répétition à outrance des riffs, des complaintes vocales et la surenchère (palliative ?) de claviers passent bien mal. Et 75 minutes à ce rythme (si l'on compte la relecture de "Written In My Scars" pour la version vinyle), c'est long, beaucoup trop long. SoD, en sa prime jeunesse, nous a assurément proposé plus intense. D'où ce "Monotony Fields" qui, malgré l’attente avérée, nous oblige à le placer au banc des déceptions de l'année. Certes, le groupe nous propose peut être son album le plus envoûtant, mais malheureusement et assez ironiquement, sans doute aussi celui qui peine le plus à convaincre.

A lire aussi en DOOM METAL par WËN :


The FLIGHT OF SLEIPNIR
Eventide (2021)
Un disque dont vous êtes le héraut




The FLIGHT OF SLEIPNIR
Skadi (2017)
La reine déneige


Marquez et partagez




 
   WËN

 
   BIONIC2802

 
   (2 chroniques)



- Henri Koivula (chant)
- Natalie Koskinen (chant)
- Tomi Ullgrén (guitare)
- Jarno Salomaa (guitare, claviers)
- Sami Uusitalo (basse)
- Samu Ruotsalainen (batterie)


1. Reaching The Innermost
2. Monotony Fields
3. Descending Inner Night
4. The Distant Dream Of Life
5. Withdrawn
6. In Longing
7. The Blank Journey
8. Written In My Scars (bonustrack)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod