Si j'ai toujours été plutôt friand de SEPTIC FLESH plutôt que de SEPTICFLESH, avec ses boîtes à rythme, ses guitares grésillantes et planantes et ses vocaux fantomatiques rehaussés par ceux mystiques de Nathalie Rassoulis, il faut tout de même s'accorder sur le fait que "The Great Mass" a achevé la mue Death Symphonique entrevue sur "Communion". En un album, SEPTICFLESH a redéfini presque tous ses fondamentaux et délivré un chef d'œuvre, que "Titan" n'est absolument pas en mesure de concurrencer.

Il était prévisible que "Titan" serait moins bon que "The Great Mass" mais peut-être pas qu'il manquerait de sens à ce point. SEPTICFLESH reprend les éléments du huitième opus en poussant tous les potards… Et a bâclé la composition, pourtant l'élément primordial pour que sa musique prenne sa dimension horrifique et épique. Et pourtant on sent qu'il voudrait presque devenir catchy ("Titan").

L'utilisation des différents éléments mis en exergue depuis la reformation du groupe et le choix d'entrer de plain-pied dans le Death abrasif allié à des orchestrations démentielles ne suffit pas à donner de la bonne musique. Les compos de "Titan" partent dans tous les sens, sans ligne directrice, si ce n'est qu'en de rares occasions, parvenant dans ces moments-là à rappeler à l'auditeur que c'est bien le même artiste qui a engendré "The Great Mass". Mais des titres comme "War In Heaven" (moins catastrophique que ce qu'en pensait la Morue), "Burn" (malgré le solo splendide qui entrebâille la porte du SEPTIC FLESH des nineties) ou "Dogma" qui pour le coup est un galimatias de plans totalement incompréhensible où SEPTICFLESH nous vend ses expérimentations en direct, sont symptomatiques du manque de cohésion de "Titan".

Du côté des points positifs, on peut observer le soin apporté à l'écriture des parties orchestrales et la qualité de leur prise de son, qui montrent s'il était encore nécessaire le talent formidable de Christos ; on est parfois carrément dans de la B.O. de blockbuster hollywoodien, RHAPSODY peut retourner se coucher, il n'y a aucun autre groupe de Metal qui maîtrise cet art comme le fait SEPTICFLESH (et pourtant FELSHGOD APOCALYPSE…).

Et quand les planètes s'alignent, ça donne "Prototype" ou encore un "Prometheus" monstrueux, à n'en pas douter le meilleur titre de l'album. De quoi ne pas désespérer pour la suite.