Fort d’un premier album qui avait permis aux membres de KATAKLYSM d’élargir leurs horizons musicaux, la 13ème légion revient sévir à peine trois années plus tard, pour à nouveau faire parler les armes. Du sang a cependant coulé sous les aqueducs et dorénavant, Iacono (chant) et ses lieutenants ont déposé gladius et pilum pour revêtir la toge sénatoriale.

En effet, ce second opus voit la troupe s'éloigner de l'enfer des combats et des riffs tourbeux présents sur "Romulus" (2009) pour dorénavant régner et dominer par la verve et le verbe. Par une approche orchestrale plus éclatante et grandiloquente que jamais ("The Tiberius Cliff"), EX DEO donne enfin une légitimité au terme Peplum-metal, jusqu'à présent utilisé à n'importe quelle sauce (SEPTICFLESH ? Ouatdafeuque !). Maurizio Iacono, en orateur aguerri, ne s'y trompe pas et déclame d'une folie furieuse certaine la plupart de ses interventions, exhortant ses légions à charger l'ennemi ("I, Caligula", "Teutoburg"), aux accords de riffs rutilants sachant se montrer puissants et très efficaces.

Le hic(-cætera), c'est que cette approche nouvelle des guitares, plus accrocheuse, se fait au détriment de l'imagination, les riffs ne tardant guère à tous se ressembler. D'une manière générale c'est malheureusement le sentiment qui ressort à l'écoute de ce "Caligvla" : à tout polir pour mieux briller, EX DEO a perdu les aspérités qui donnaient un cachet propre à ses compositions. Et même si l'offrande demeure efficace et agréable à l'écoute, ne nous le cachons pas, nous n'éviterons cependant pas cette immanquable impression de redite dès l'entame de la seconde moitié d'album. Malgré quelques trouvailles intéressantes par l'intermédiaire de leads convaincants ("Pollice Verso", "Along The Appian Way"), d'arpèges introductifs ("Teutoburg") et/ou de pures barres d'epicness ("Once Were Romans"), EX DEO ne s'aventure guère au-delà des frontières connues en terme de compositions.

Reste une belle brochette de guests, cette fois-ci bien mieux exploitée que sur le premier opus de nos Romains par procuration : Stefano Fiori (GRAVEWORM) et Seth Siro Anton (SEPTICFLESH) font des ravages vocaux sur leur titre respectif ("Pollice Verso", mais putain ce refrain) tandis que Mariangela Demurtas (TRISTANIA) apporte un réel vent de fraicheur par ses interventions sur "Devide Et Impera". A courir à poil dans l'atrium, puisqu'on vous le dit !

Un second album doté d'une approche très différente, donc, mais pas non plus dénué d'atouts. Le contexte a changé, certes, mais les compositions et la récente direction adoptée ne desservent en aucun cas ce nouveau concept. Bien au contraire, EX DEO donne ici l'impression d'avoir pleinement trouvé son créneau, d’où cette note similaire que je me sens devoir symboliquement arrondir à l'étoile supérieure.