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BLACK METAL  |  E.P

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2012 1994
 

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- Style + Membre : Peste Noire, Mortifera, Sombre Chemin, Gravenoire

GLACIATION - 1994 (2012)
Par DOLORÈS le 24 Décembre 2012          Consultée 5200 fois

1994, grand cru, dirait l'autre. Retour dans le passé, que s'est-il passé en 1994 ? La pochette plutôt... originale, nous aide à nous souvenir. "Hvis Lyset Tar Oss" de BURZUM dans un premier temps. "De Mysteriis Dom Sathanas" par MAYHEM, ou encore "In The Nightside Eclipse" d'EMPEROR. Cette addition de noms reconnus n'est franchement pas ma tasse de thé. Bien que largement inspirée de ceux-ci – on est alors face à un hommage presque évident - la musique de GLACIATION m'apparaît plus mystérieuse et fascinante.

Premier mystère : l'anonymat du groupe. Pas de site, rien qui prouverait l'identité des musiciens. J'ai assez apprécié de voir à quel point les Blackeux ont pu faire les commères, leurs pronostics et annoncer des formations improbables sur le net. Les gros amateurs de Black français n'auront pourtant pas de mal à trouver la vérité parmi toutes les rumeurs. Seul contact entre le groupe et l'auditeur, des vidéos. Une première qui a dévoilé un morceau. Et une seconde, un trailer énigmatique qui dévoile un peu plus de la musique et aussi le déroulement de l'atelier couture qui a mené à l'artwork. Certains ont trouvé ça ridicule, cette petite séance de piercing pour un résultat qui aurait été facile sur photoshop. Personnellement, j'aime bien l'idée et le résultat, la manière de le réaliser m'importe vraiment peu.

Revenons aux influences du groupe : True Black poussiéreux et culte. C'est bien ça qu'on retrouve sur le morceau "1994", avec en bonus une bonne production, quelque chose de clair et net. Ça frappe, ça crache. Ça suit exactement les compositions, en fait. Parce que non, avec "1994" on n'est pas juste à se prendre du vent dans la gueule en plein hiver. Ça déferle comme une tempête de neige entre deux averses de grêle. La comparaison n'est pas vraiment exagérée, c'est foudroyant, une violence glaciale de maître. C'est subtil, fin, et précis, comme un dessin d'artiste à l'encre de chine sur un support blanc comme la neige, ou le passage d'un scalpel par un bon chirurgien. On a beau avoir un doute sur les membres que cachent ces morceaux, on devine pourtant qu'on écoute quelque chose qui n'est pas de l'amateurisme. Au niveau de la technique, ça ravive quelques souvenirs d'un lointain "Mother North", sur quelques passages. Avec un peu plus de vivant, une voix qui miaule et hurle à la fois. Bref, quelque chose de glacial. Les passages plus lents m'ont cependant rappelé MISERERE LUMINIS, sur le jeu de batterie discret et le son des guitares. Bien que le groupe québécois et GLACIATION aient quelques points communs (le choix de la langue française par exemple), ils diffèrent cependant sur un niveau. Certes "1994" transporte comme on l'aime, mais les émotions restent presque imperceptibles. On est face à quelque chose de froid, mais vide de sentiments. Il y a la destruction, le néant, mais si on frissonne ce n'est qu'à cause de l'ambiance glaciale.

C'est sur ce point que GLACIATION lasse, la composition et le Black traditionnel, tout ça c'est maîtrisé, mais il manque quelque chose qui nous donne envie d'y revenir, de goûter à nouveau à ce froid, et on n'y arrive pas parce qu'il n'y a pas grand chose d'extraordinaire ou qui nous touche directement. Certes, il y a des initiatives. Des riffs un peu folkloriques à la PESTE NOIRE, un interlude ambiant, un bout d'interview de l'écrivain Céline : encore un retour dans le passé. Ouais, sinon on a quand même un vrai côté PESTE NOIRE dans l'utilisation de la voix à partir du morceau "Glaciation", l'ajout de guitares sèches, les petits côtés folkloriques et malsains, et même dans les semblants de paroles accessibles sur le net.

Troisième titre, "Eus (Notre Rechute)", fait des surpris ou des heureux. Après quelque chose très Black Old School, retour aux sources et hommage aux 90s, on a une bonne partie qui sonne très moderne avec les tendances Post-Black-Shoegaze-Depressive-Folk. Quelque chose de très serein, toujours froid, mais calme cette fois-ci.

En fait, on ne comprend pas grand chose, je ne suis pas la première et sans doute pas la dernière. Il restera de gros mystères autour de cette sortie, un prétendu hommage aux vieilles et bonnes années du Black, avec finalement de gros échos au système moderne du style. Je ne vais pas m'avancer en pensant à un espèce de gros "troll" ou de Black à Trends si vous voulez (démarche "on n'a pas de site, on est anonymes, on ne dira pas qui on est" avec une sortie chez No Contact), mais on peut s'attendre à vraiment tout quand on ne sait même pas à qui on a affaire.

Au-delà de l'incompréhension, et de la confrontation traditionnel/moderne, on a là quelque chose qui, sans sortir du lot, nous monte un ensemble (assez réduit, seulement trois morceaux) de qualité. La maîtrise est là, même si je regrette personnellement un manque d'émotion venant de quelque chose d'aussi froid (comme a pu le faire MISERERE LUMINIS, ou LUNAR AURORA comme premier exemple qui me vient). Dommage aussi, que le morceau qui nous étonne et qui reste le meilleur, le plus abouti, et le plus entraînant soit celui qu'on a déjà pu entendre et découvrir sur le net avant la sortie de l'EP. Les trois pistes sont plaisantes, autant quand on aime le vieux True Black que les sonorités plus modernes du style. Au-dessus de la plupart des sorties françaises récentes. Mais pas à la hauteur, par rapport à la connaissance qu'on a des formations Black de notre pays.

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   DOLORÈS

 
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- Lychar (guitare)
- Hugo Moerman (claviers)
- François Duguest (guitare, basse)
- Valnoir (vocaux)
- Jean Deflandre (batterie)


1. 1994
2. Glaciation
3. Eus (notre Rechute)



             



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