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DEATH/DOOM EXPéRIMENTAL  |  STUDIO

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- Membre : Cenotaph, Incantation
 

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The CHASM - Procreation Of The Inner Temple (1994)
Par DARK MORUE le 28 Novembre 2012          Consultée 3282 fois

Aller, c'est parti pour une rétrospective sur un pilier du Death Metal, monstre sacré aux albums cultes multiples, qu'au final pas grand monde ne connaît. Eh oui, je vous ai fait chier avec DEEDS OF FLESH et INCANTATION, maintenant c'est au tour de THE CHASM de squatter la page d'accueil à intervalles réguliers. Oui je sais, vous avez déjà vu le nom quelque part, sorte de gros Death élitiste à tiroirs occulte toussa, mais pour la plupart d'entre vous, vous en savez pas beaucoup plus, et le fait que les albums pré-2004 soient des plus hardcores à la procuration aide pas. Alors commençons par le commencement, et ce, dès le début du démarrage.

Nous sommes en 1992. Mexique. Daniel Corchado, frontman attitré du bon gros combo de Death Metal gras CENOTAPH quitte le groupe après un album mémorable. Le style bas du front typique ne lui correspond pas, le monsieur a une vision du Death Metal toute autre, bien plus personnelle et étrange. Le voilà qui s'entoure de quelques camarades dont vous vous fichez totalement du nom (excepté Antonio Leon qui reste encore à l'heure actuelle le batteur attitré de notre cher Daniel), nous balance une première démo en 1993, et voilà un premier effort studio en 1994. Premier d'une belle série, posant les bases du style mais encore hésitant et pas toujours des plus excitants...

Bref, on voit que toute la bonne volonté du monde y est mise et que ça a été la galère pour ces petits Mexicains. Rien que voir deux bassistes crédités à l'enregistrement qui s'est déroulé en deux fois en dit long. Et donc. Autant tailler dans le lard tout de suite : quel visage a THE CHASM à ses tous débuts ? C'est kvlt as fuck, bien possédé, particulier. Pas mal de peuple en adoration devant ce premier album. Mais moi je n'aime pas. Mais alors pas du tout. Et le fait de connaître la suite ne fait que tirer une autre balle dans le pied de cette œuvre fort originale mais pas franchement agréable.
Comment dire... On a affaire ici à une sorte de Death Metal qui tire du côté Black/Doom de la force (?), et est rarement véritablement violent. Toujours dégoulinant de passages purement ambiancés et cotonneux, mélopées atmosphériques, cosmiques, qu'on tente d'invoquer un Grand Ancien confortablement installé dans un énorme coussin avec un grand cru au creux de la paume.

Déjà, là où ça pèche : la production. Bon je sais faut pas trop casser, c'est un problème de moyens mis en œuvre... Mais purée, la puissance est définitivement absente. Les guitares ont vraiment un sale son, totalement éclipsées par une batterie molle et un chant polymorphe au mixage totalement aléatoire. Bref, tout ça est encore amplement pardonnable vu que ça reste clair et nous plonge même dans un climat froid et nébuleux au possible. Les longues plages instrumentales, les mélodies lancinantes atypiques et uniques... Tout comme la performance vocale de notre Corchado, totalement possédé. Niveau ambiance c'est le top. Sauf qu'on s'emmerde grave.
Oui, d'accord, des morceaux de la trempe des deux semi-tueries de l'album, "A Dream Of An Astral Spectrum" et "Confession And A Strange Anxiety", on croise pas ça tous les jours. Pourquoi semi ? Parce que dès que ça tente de se la jouer agressif, c'est assez poussif et exaspérant. Le premier cité est carrément pénible jusqu'au cap des 3 minutes, où là par contre on se fait enchaîner entre mélodies uniques, solo étrange absolument dément qui fait décoller le tout sans trop redescendre jusqu'à la fin. Car c'est bien le tissage d'atmosphères d'un occultisme bizarre qui fait ici la force de THE CHASM. Invocation de divinités animales un paysage lunaire bleuté. Et c'est justement sur ce plan là que le deuxième morceau cité fait très fort, en mettant de côté toute forme d'attaques frontales pour se concentrer sur l'atmosphère, et mon dieu que c'est réussi tant les trouvailles sonores fourmillent.

Mais voilà, ça gave. C'est bien beau tout ça mais l'objet dans son entièreté est tellement mou qu'on en a vite marre. Alors oui, la constante qualitative est toujours importante, on a même quelques passages speedés un minimum réussis ("Honoris Lux Infinitus" dans sa seconde moitié) mais wolala que ça a mal vieilli... Cet espèce de Death Metal totalement hybride expérimental sonnait presque visionnaire, mais là tout de suite maintenant, l’absence de mordant, le côté composé avec un trop-plein d'enthousiasme résultant en un enchaînement illogique de plans n'ayant pas grand chose à foutre ensemble, totalement le cul entre deux chaises, et surtout l'esprit élitiste et fermé à mort fausse complètement le plaisir d'écoute. Reste que ce n'est quand même pas suffisant pour faire oublier bon nombre de passages glorieux qui auraient parfaitement pu élever au rang de chef d’œuvre un album plus constant et abouti.

Alors pour synthétiser, on trouve quoi dans le tout premier THE CHASM ? Des mélodies magnifiques, une ambiance lunaire Lovecraftienne, le tout salement handicapés par une plastique semblant totalement aléatoire. Très bon pour faire planer, relativement chiant en tant que Death Metal pur, écrit bizarrement et produit façon cheap. Le constat est au final assez amer tant il est dur de s'enquiller ce premier effort. On a juste l'impression de se bouffer un album de Death à destination des fans de Black Atmo. Aller courage les gars, plus que 4 ans avant la consécration...

Groz'yeux : un premier effort des plus étranges, posant quelques bases pour la suite, mais n'ayant absolument pas résisté au temps qui passe...

2,5/5.

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   DARK MORUE

 
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- Daniel Corchado (chant, guitare)
- Antonio Leon (batterie)
- Luis Antonio Ramos (guitare)
- Luis Martinez (basse)
- Rodolfo Riveron (basse)


1. Conqueror Of The Mourningstar
2. A Dream Of An Astral Spectrum
3. Confessions And A Strange Anxiety
4. Honoris Lux Infinitus
5. Day Of Liberation
6. The Lonely Walker
7. *the Cosmos Within
8. *stair To Aspiration



             



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