Aaaaaaaaah... Putain que le Death Old School suédois ça bute... On ne le dira jamais assez. Jamais.
Et mon dieu ce que DISMEMBER ça tue. Les origines du son qui tronçonne aux côtés d'ENTOMBED/NIHILIST, la base de tout.
Bref, tout a déjà été dit donc pas la peine d'allonger connement mon introduction en radotant. Juste citer une règle d'or avec les vieux groupes de Suède : le premier album est culte, le second est une tuerie. C'est à dire un poil moins historique mais enculant à sec le précédent en toute objectivité. Et c'est autant valable pour ENTOMBED et son énormissime "Clandestine" que UNLEASHED avec "Shadows In The Deep", et GRAVE... Ouais nan on oublie pour GRAVE.
Bon tout ça pour en venir où ? "Like An Everflowing Stream" est l'album culte de DISMEMBER, portant toute une époque sur ses épaules. Mais "Indecent & Obscene" l'encule à sec. Oui c'est mon avis personnel, je sais que certains s'arrachent déjà les cheveux, mais c'est comme ça.

On ne dira pas que la recette a changé, juste qu'elle s'est bien radicalisée. D'ailleurs on garde exactement le même line-up, toujours le son du Sunlight Studio des origines qui croustille à mort, toujours aussi jouissif et ici absolument parfait. Et personnellement j'adore la pochette sauce bolognaise (Jim Morrison inside). Mais surtout, ce qui change la donne, c'est qu'on est ici en présence d'un des albums les plus bourrins et rentre-dedans du combo, et le résultat est orgasmique au possible tant ce côté excessif et décomplexé lui va comme un gant.
Et que c'est parti, qu'on lâche les chevaux dés l'énorme "Fleshless". Par plus direct, on peut même envisager de parler de Punkoïde dans la débauche de riffs gras à haute vitesse. Peut-être le morceau le plus brutal de l'album (quoique "Eviscerated (Bitch)" se défend plutôt bien) qui devient carrément dément dans sa seconde partie enchaînant les riffs appelés au panthéon du Death, avec une énergie tellement communicative que chaque écoute de l'album démarre forcément par une belle séance de mosh avec la tête en balançoire tout seul dans sa chambre, parfait morceau d'ouverture...

...Et ce n'est pas comme si c'était un cas isolé. Non sérieusement. Tous les morceaux arrachent leur maman. Tous. Toujours un riff de la mort, ça ne s'arrête jamais. Et la performance de Matti Kärki impose clairement le respect en plus de ça. Son chant assez typé Thrash poussant dans le guttural est toujours plus rageur et sincère, s'époumonant comme un forcené d'un bout à l'autre de la rondelle tout en pondant quelques refrains bien accrocheurs ("Reborn In Blasphemy"). Et vas-y que je t’enchaîne les riffs comme les mandales dans la gueule, avec un niveau de brutalité énorme mais sans la moindre forme de blasts. Non. C'est bourrin, mais Fred Estby mise avant tout sur un groove salvateur. Le voilà le mot. Groove. Poum-tchach et tapis de double en renfort de la vitesse et jeu entraînant sur les innombrables riffs qui tuent. Que vous écoutiez la tuerie "Sorrowfield" pour vous en convaincre : impossible de rester impassible, remuage de crâne obligatoire face à cette irrésistible collection de passages anthologiques.

Pas de pause, pas de temps mort, pas de baisse qualitative. Les guitares croustillent grassement, ça hurle à la mort, ça tabasse et ça reste en tête. Avec tout ce qu'il faut de finesse et de subtilité pour faire passer la débauche énergique comme un bon chibre dans le gosier d'un fan de BRING ME THE HORIZON. Que ce soit les soli extrêmement mélodiques dont le groupe a le secret sur quasi tous les morceaux, ou tout simplement les riffs qui comportent tous la patte musicale du combo (bien que les leads MAIDENesques typiques ne soient pas franchement présents ici, on reste dans le speedé gras). Et surtout le dernier titre.

Oui. "Dreaming In Red". La messe est dite. Le titre épique, phare, celui qui permet à l'album de récolter la note maximale, la création du concept de ballade Death Metal. Bon, non on ne va pas exagérer, emballer là dessus finira au tribunal sous les jets de pierre du MLF, mais voilà quoi. Les lignes de basses enivrantes du début, et surtout les passages mélodiques magnifiques (putain mais ce riff à la seconde minute, magistral tout simplement) entre plusieurs élans de pur Death Metal sanguin et lourd... Pas loin d'être le plus gros chef d’œuvre que le groupe nous ait composé avec "Override Of The Overture", oui rien que ça.

Donc oui. Pour moi, "Indecent & Obscene" est définitivement le meilleur album qu'ait pondu DISMEMBER à ce jour, d'une courte tête devant "Death Metal" et "Like An Everflowing Stream", et par là même le haut du podium en Death Old Skull Swedish Style. D'une énergie presque épuisante et communicative, enchaînant les hymnes du genre sans jamais faiblir, doté d'une production parfaite, de riffs parmi les meilleurs du genre, et en plus d'un des morceaux phares du Metal tout entier pour terminer. Que demander de plus.
Et quand la réédition par Candlelight nous offre en prime un excellent titre Bonus d'époque et une reprise de DEATH, sérieusement, que les détracteurs se pendent avec leurs cheveux, c'est tout.

Couic : Pour moi le meilleur album de mon groupe de Death suédois préféré. Besoin d'en dire plus ?