Ce terrible ouragan Katrina n'aura de cesse de hanter la mémoire collective des américains en générale, celle des natifs de la Nouvelle Orléans en particulier.
Ce véritable traumatisme reposant sur une catastrophe naturelle à la base (les erreurs humaines amplifieront le drame par la suite...) est à la source de l'existence même d'ARSON ANTHEM... En effet, ce "petit" groupe provient de cette fameuse scène NOLA. Allez, faites un effort, vous savez bien, tous ces groupes que l'on cite dès que l'on parle de cette ville : DOWN, EYEHATEGOD, CROWBAR... On retrouve d'ailleurs toujours des membres communs ou des échanges de membres entre ces derniers.
Ce n'est pas par hasard que je vous parle une nouvelle fois de tout ce beau monde car on peut ajouter à la liste de ces groupes désormais ARSON ANTHEM. Il suffit de regarder le line up ! Phil Anselmo (PANTERA, DOWN, SUPERJOINT RITUAL), Mike IX Williams (EYEHATEGOD), Hank Williams III (batterie mais chanteur de country à la base !) et Collin Yeo (basse). Et oui, encore ce bon vieux Phil, qui ne compte plus désormais le nombre de groupe qu'il a soit formé soit avec lequel il a collaboré !
Mais que vient faire Katrina dans toute cette histoire ?
C'est le dénominateur commun, le catalyseur : Mike a perdu son appart' au cours de cet ouragan (pillage ? Incendie ? A vérifier...) et est venu se réfugier chez Phil. Ils ont passé des heures à écouter les bons vieux groupes de Hardcore (entre autre, je vous passe les détails du reste de leurs occupations...), a jammer et les bœufs entre potes ont suivi... Ce qui devait arriver, arriva : on se regarde entre buddy, on décide de capter l'essence, l'énergie de ces prestations et on se donne un nom... ARSON ANTHEM ! En 6 jours à Houston les 8 titres de cet EP sont dans la boite !

Ce premier essai, sobrement intitulé "Arson Anthem" est un condensé d'immédiateté, de franc et total hommage à ces tous premiers albums de Punk Hardcore, condensé en moins de... 11 minutes !
Vous avez bien lu ! On oscille entre 34 secondes jusqu'à l'interminable "Wreaked Like Clockwork" qui frôle la minute et 51 secondes !!!!
Alors bien évidemment les écoutes s'enchaînent et on se fixe rapidement un avis, of course, trop facile avec une galette comme cela... Sauf que non ! Bien au contraire.
A peine avez vous digéré un titre que l'album reprend quasiment.
En outre, dès "Year Ot The Fork", le ton est donné : le chant est des plus hardcore en effet ! Mike hurle à s'en damner, ce qui aura pour effet d'en rebuter un paquet à mon humble avis. On est saturé sur "Hammer Them Out" !
Pourtant, avec "Bunker Life", c'est autrement plus efficace et plaisant.

Anselmo voulait aller loin, envoyer la sauce profondément, il n'a pas à se plaindre : le jeu est des plus minimalistes aussi bien à la gratte (notre lascar est loin d'être réputé pour ses talents en la matière) que pour la section rythmique, la batterie étant ultra simpliste (mode bourrinage modèle du genre).
Mais on comprend vite (ou pas !) que ce n'est pas ici le propos : un côté direct, immédiat qui se fait au détriment de la production (gerbante) et de la rigueur musicale. On retrouve les fondamentaux : des riffs épileptiques entrecoupés de break à la construction intéressante. Rien de plus, rien de moins. Vitesse, furie, immédiateté. Vlan, c'est dit, c'est fait.

Un EP sans prétention au final (distribué par Philou himself sur son label, il était d'ailleurs possible de l'y trouver d'après mes toutes dernières infos) mais qui laisse entrevoir une certaine forme de sincérité dans le projet : une absence de prise de tête, une occasion de se faire du bien entre potes.
Je reste parfaitement conscient de certains pourront ne pas y comprendre grand chose à l'écoute de cet O.V.N.I musical. Je ne pourrais pas leur en vouloir, l'épreuve étant très particulière !

J'attends maintenant un véritable LP... La suite très vite donc !