"J'attends maintenant un véritable LP... La suite très vite donc !" …

Si on prend par le menu les attentes formulées en guise de conclusion dans ma kronique précédente de l'E.P, il faut y voir :
- la volonté de voir le groupe perdurer et concrétiser les espoirs tout juste présentés, sur un nombre de pistes plus conséquents.
- l'impatience de voir naître ce produit dans un format LP dans un calendrier plutôt plaisant !

Une équation assez simple en somme sauf que la variable inconnue est Phil Anselmo ! Le mec qui a un planning aussi chargé que vide. On se dit qu'il ne fout pas grand-chose et vlan, le vlatipa qui se pointe avec un nouveau énième trip/concept/combo/format pour nous en foutre plein la tronche.
Je vous passe donc le topo sur le groupe, je l'ai fait en long, en large et en travers précédemment et le retour à la gratte de Anselmo (que je connaissais dans ce secteur et je persiste, ne m'a jamais vraiment foutu les poils pour autant).

"Insecurity Notoriety" est donc ce produit tant attendu par votre serviteur.
Il est temps de le passer à la moulinette, pour voir effectivement si le contrat stipulé plus haut est rempli dans le moindre de ses grossiers points !
- Retour rapide ? 2008-2010. Mouai, honnête pour le combo vu le timing de ses membres.
- On passe donc ici à 17 titres ! Ouah ! Mortel ! … Pour une durée de 31 minutes tout au plus soit en moyenne moins de 2 minutes par morceaux !

BA OUI LES MECS, C'EST TOUJOURS AUTANT DU PUNK HARDCORE notre ARSON ANTHEM !!!

C'est du "direct", du "sans concession", "straigt to your face" : tout ce que les américains avaient laissé transpirer jusqu'alors vous explose littéralement à la tronche. Les riffs sont minimalistes, certes, mais du efficacité sans nom : sur un "Foul Pride" par exemple, les breaks énormeux vous pètent les dents avec des passages mid tempo, sorte de remonté à la surface pour tenter de respirer avant de vous refaire choper par un putain de Grand Blanc qui vous entraîne vers le fond, sans aucun scrupule.
Hank William claque son kit comme un possédé ("Isolation Militia") tout comme Mike qui éructe ses lyrics comme un putain de damné !
C'est bien simple : il est quasi impossible de relever la tête et de regarder réellement les titres des morceaux ! Tel un taureau, on contracte les muscles du cou et on headbangue dans tous les sens sur les speederies punk hardcore qui déferlent dans tous les sens.
Pas une minute de répits : un concentré d'énergie à l'état pur. On visualise parfaitement les mecs en studio, tous réunis en rond, balançant la sauce pour une capture en one shot !
Si la construction est minimaliste de prime abord (logique vu le genre), ARSON ANTHEM prend tout le monde à revers en nous servant un Hardcore des plus virils et tout autant malin. Entendez par là que la première approche quelque peu "éreintante" mais pas "fatigante" fait place à un sentiment de bien être, de défouloir et d'apaisement, tout ceci en même temps !

Ce qui me fait sans doute le plus plaisir ? C'est que bien évidemment j'ai pensé à pas mal de références dans le genre mais surtout à mes membres de SUICIDAL TENDENCIES bizarrement ! Bon ça !

C'est finalement ce gimmick à la guitare (break lead quasi systématique) qui donne la trame de construction de cette galette en mode "mitraillette" : une série de balles qui fusent dans tous les sens, parfois au dépend de la rigueur mais souvent à profit dans l'immédiateté du truc.
Que c'est bon de se prendre dans la gueule une telle gifle, sans prise de tête, sans volonté de "sonner bancable" ou je ne sais quoi. Il n'est en effet pas question ici de vous parler de prod' propre (on sent que les efforts ont été portés ailleurs !) mais n'allez pas penser pour autant que on est dans le truc "garage", totalement roots ou amateurs ! Non, non, vraiment vous faites fausse route et vous risquez de vous en vouloir !
Vous l'aurez donc saisi : ARSON ANTHEM enfonce le clou et réussit son coup ! Voilà donc un premier L.P aussi tranchant qu'un couteau de boucher et cinglant comme un coup de fouet. Bim, vous allez en redemander !