AMBERIAN DAWN avait habitué ses fans à pondre avec la régularité d'une montre suisse une galette tous les ans.
Le désespoir a du les frapper l'année dernière quand ces derniers n'ont pas eu le droit à leur dose habituelle !
Il faut bien reconnaître que ce rythme effréné était tout de même inquiétant et risquait de vider le groupe de son mojo avant l'heure... J'en vois déjà certains au fond de la salle qui ricanent, à juste titre, tant le groupe est systématiquement comparé à NIGHTWISH, et ce, depuis ses débuts.

Alors après 3 premiers albums de Power Speed Metal Symphonique et une année de "travail" supplémentaire, que deviennent les finlandais d'AMBERIAN DAWN ?

Indéniablement, le groupe a tenté de se détacher de son statut de suiveur/NIGHTWISH like...
Attention, je ne parle pas de révolution. Non, juste de petits indices, deci, delà, qui viennent étayer notre sentiment. De toute façon, en commençant par remplacer la moitié du line-up, on pouvait déjà y voir un certain signe plus ou moins fort en ce sens. Et je vous parle ainsi de l'arrivée de la section rythmique entière de mes ex-chouchous de NORTHER en la présence de Jukka Koskinen (également WINTERSUN entre autre) et Heikki Saari (NAILDOWN, FORCE MAJEURE itou), de retour (il avait déjà martelé les fûts sur "River Of Tuoni", le premier album du groupe), complétée par de Kimmo Korhonen (guitare, WALTARI, HELION).
Bref, il ne restait à un moment que Heidi au chant, Tuomas et Kasperi (guitares). 50/50, mon bon Jean Pierre...

Pour autant, tant de sang neuf ne veut pas dire de la nouveauté à tous les étages. Mais tout de même, on était parfaitement en droit de s'attendre à tout : "pas de vague et on continue ainsi" ou bien "on en profite pour évoluer".
AMBERIAN DAWN botte en touche : la voix de Heidi fait toujours mouche, mais nous rappelle à nos bons souvenirs de Tarja.
"Guardian", la ballade mélancolique et lacrymale, ne peut qu'entrer en comparaison avec le NIGHTWISH période "Once", sans véritablement rivaliser.

Pourtant, les nappes de claviers, les arrangements et les soli tout au long de ce "Circus Black" sont propres, carrés et plaisants.
La voix de Heidi n'est pas prise en défaut. Les musiciens sont en retrait, comme le veut malheureusement trop souvent le genre, au profit du chant lyrique.
On note des chœurs dès le title track (globalement réussi et entrainant), puissants (masculins), qui offrent une belle densité au morceau, mais contrebalancés par ce petit riff lead un poil énervant à la longue. Heureusement que les soli font leur petit effet !
Ces derniers sont vraiment réussis et donnent à l'ensemble un côté plus pêchu, évitant de tomber dans une routine presque quasi inévitable. "Crimson Flower" offre ainsi des battles claviers/guitares désormais un classique des Scandinaves (CHILDREN OF BODOM et NORTHER en tête dans le principe).
A ce titre, j'aime beaucoup ce "The Rivalry Between Good And Evil", instrumental qui fait mouche car exécuté avec technicité et bourré de feeling. On pourra dire que tout ceci était dispensable à l'écoute du talent certes indéniable des gratteux, mais il n'y a pas de mal à se faire du bien.
L'intro speedée et le solo de "Fight" sont une réussite, "Letter" s'en tire aussi bien. Il est dommage que l'insupportable "I Share With You This Dream" vienne plomber l'ambiance avec ce duo raté et ce refrain pénible...

Pour cet album, le chanteur Timo Kotipelto (STRATOVARIUS) et le claviériste Jens Johansson (STRATOVARIUS, DIO, Yngwie Malmsteen's Rising Force) apparaissent en guest respectivement sur "Cold Kiss" (premier single de ce "Circus Black", assez classique, à la vidéo presque risible...) et sur "Crimson Flower" (c'est sur ce dernier morceau que Jens Johansson y interprète un solo de clavier).

AMBERIAN DAWN en se renouvelant à 50% ne s'en laisse pas compter et nous ressert ce qu'il sait faire, avec maitrise et application. 40 minutes de Power Metal Sympho qui ne casse pas trois pattes à un canard mais qui saura régaler les amateurs du genre, à n'en pas douter... A condition qu'ils ne soient pas trop regardant à la fois sur la concurrence féroce dans le genre et sur la discographie du groupe qui semble ronronner...

Note réelle : 2,5/5.