J'ai parfois du mal à me persuader qu'il y a une différence si stricte que cela entre les « suiveurs » et les « clones ». Il paraîtrait que le premier est toujours supérieur au second en terme de qualité. Pourtant, un clone, c'est pas une copie 'exacte', parfaite (d'après Star Trek hein) ?
Dans ce cas, tout clone devrait être 'au moins' aussi bon que son modèle (je dis "au moins" parce que dans "Machines qui rêve" de Spirou il est vachement mieux le clone), et le suiveur serait euh... à la traîne !(?)

Ce n'est pas forcément le cas non plus, et j'ai aujourd'hui du mal à saisir la pertinence d'une telle différenciation. Parce que le groupe que j'ai là, c'est du NIGHTWISH.
Pas du pseudo-NIGHTWISH, mais du NIGHTWISH. Un truc qui suit, un truc qui copie.
Du plagiat pur et dur, mais pas grossier pour autant.

Le finlandais AMBERIAN DAWN a compris les ficelles de composition de son grand frère (ah tiens, « grand frère », donc ce sont aussi des suiveurs non ?), et les ont assimilées point par point. Du Heavy très mélodique avec une prod soyeuse mais sachant garder la gratte sur le devant de la scène, un chant lyrique charmeur et révérencieux, des accords de claviers suivant les guitares rythmiques, des riffs pleins de finesses et accrochant la corde sensible... oui, on a à peu près tout ce qui ferait un album de NIGHTWISH dans sa période Wishmaster ou peut-être plus Century Child, car AMBERIAN DAWN délivre un album avec des tempos qui n'appellent pas au profond sommeil.

Lorsqu'on entend les quelques mugissements sur « Lullaby », on pense aussi à EPICA, mais que pendant quelques secondes.

Et on a le temps d'apprécier un début d'album d'une classe pas possible, avec l'incontournable morceau éponyme en tête de file (refrain génial quoi !). Dommage que la gentille ballade « My Only Star », malgré tout le professionnalisme dont elle fait preuve, plonge dès lors l'album dans une redite qui ne nous fera pas arrêter la chaîne hi-fi, mais qui ne renouvellera pas le 'déjà-vu Nightwishien' tout à fait exquis des premiers morceaux.
Peut-être le langoureux « Sunrise » remonte-t-il le niveau ?

On s'en fout, comme je l'ai déjà dit (enfin je crois), la première période de NIGHTWISH me donne une impression de naturel, la simplicité mélodique qui croule sous l'évidence, et on n'arrive qu'à saisir le mot « beauté », à défaut d'avoir mieux.
A partir du moment où un groupe me sert avec talent quelques poussières de « beauté » telle que NIGHTWISH l'avait définie sur Wishmaster (et partiellement perdue à partir de Once), je ne peux m'empêcher de réserver à la galette un suffrage positif.

C'était comme ça pour le solo de Tarja, et ce sera pareil pour ce premier album d' AMBERIAN DAWN.

Donc peu importe si ça renifle l'esbroufe, c'est beau, et ça mérite l'attention. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut apprécier un de ses albums à la mode sans hurler au scandale, ni tous les jours que le metal au féminin paraît si pro et délicat. Alors merde, AMBERIAN DAWN, ça vaut le coup, quoi ! Tout fan de NIGHTWISH qui ne trouve pas un certain charme à des morceaux comme « Lullaby », « River of Tuoni » ou « Valkyries » n'est forcément qu'un dangereux fanatique ou un sourd.

Qui dira que la Finlande tourne en rond aura sans doute raison pour le coup.
Mais admettons-le, c'est un très joli rond.