A ce jour, voici sur Nightfall la première chronique du groupe PENDRAGON. A vous d’en juger l’absurdité.

Actif depuis 1978, le groupe ZEUS PENDRAGON décide de réduire son patronyme pour faire plus joli sur les t-shirts. PENDRAGON perdure donc mais n’offrira son premier véritable album que dix ans plus tard, "Kow Tow" en 1988 (à l’exception de l'album "The Jewel" (1985)). Déjà, le groupe de rock neo progressif anglais se distingue radicalement des groupes issus de la même scène musicale que lui, PALLAS et MARILLION en tête de ligne. Hors du diktat du business et créativement sur un nuage qui leur permet d’expérimenter à loisir et de créer un univers atmosphérique totalement différent de ce qui a cours. Neuvième album du combo, "Passion" se veut le digne successeur de "Pure"(2008), dont l’évolution lorgnait (toute proportion gardée) vers le Metal et surtout une tonalité musicale plus aérienne, vive et colorée. Contre toute attente, "Passion" rajoute une pièce au puzzle. Les fans du groupe sont habitués à voir changer la donne à chaque album et cette fois encore, PENDRAGON crée la surprise.

Dans la parfaite lignée de son prédécesseur, "Passion" enfonce le clou et offre cette fois une musique lumineuse où les réminiscences "métalliques" se font de plus en plus éparses, nuancées et maîtrisées. L’inépuisable Nick Barrett, trente ans de carrière au compteur, compositeur, "maître-à-penser" et accessoirement chanteur et guitariste du quatuor, dépasse encore une fois et pour le plus grand plaisir de ses fans les limites de son univers.

Sept titres, quatre pièces maîtresses de plus de cinq minutes et deux morceaux épiques fleuves de plus de dix minutes. PENDRAGON offre un voyage musical à peu de frais pour presque une heure d’écoute.
La galette débute par un "Passion" aux réminiscences claviers/guitare rappelant fortement FAITH NO MORE période "Angel Dust" et dont le break final lorgne méchamment sur un tique à la DEFTONES. Il n’empêche que le talent d’exécution des musiciens est assez puissant pour surpasser ces modernes références afin de se les approprier. Dans un registre plus atmosphérique et toutes machines dehors, PENDRAGON délivre un "Empathy", de onze minutes aux mélodies et ambiances léchées. Phrasé hip-hop résolument moderne côtoie piano et orchestrations classiques pour un résultat majestueux. L’intro menaçante aux arrangements bruitistes de "Feeding Frenzy" lance la machine à un rythme supérieur, toujours aérienne et mélodique, la guitare semble vouloir prendre le dessus sur les multiples changements d’horizons qu’emprunte le groupe. Un poil plus "floydien", "This Green And Pleasant Land", pièce maîtresse de 13 minutes, convie son monde dans la tradition sucrée anglaise. Guitare 80’s, chœurs féminins et refrain FM répétés à l’envie. Rien n’est jamais linéaire chez PENDRAGON et malgré le champ lexical "qui fait peur" employé ici, le groupe séduit et surprend par d’incessantes interventions toujours justes.

Une fois vaut la coutume, dans lignée du Flamand Rose, PENDRAGON ponctue son "It’s Just A Matter Of No Getting Caught" d’interventions "jingle-istiques" des séries de S-F noir et blanc de notre enfance. Exercice sympathique pour ce qui est le morceau le plus convenu de l’album proche de l’électro hype contemporaine. "Skara Brae", ambiance lourde et spatiale, démontre une nouvelle fois le talent des Anglais, prenant parfois la forme d’un dialogue, électrique, électronique et acoustique. Pièce finale de ce nouvel opus de PENDRAGON, "Your Black Heart" met les guitares un poil à gauche pour une ambiance majoritairement pianistique et des mélodies vocales inspirées de... PINK FLOYD.

PINK FLOYD étant mort, j’ai envie de dire VIVE PENDRAGON !!!!!