Recherche avancée       Liste groupes



      
CYBER/ELECTRO METAL  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1999 Fazium One
2001 The Dekta Release
2003 Replika
2006 Palingenesy

DIVISION ALPHA - Palingenesy (2006)
Par DARK MORUE le 27 Juin 2011          Consultée 2757 fois

Euh, bon, pour cette fois je commencerais pas par raconter le concept vu que là c'est tellement capillotracté qu'on y pige plus grand-chose. Ça parle renaissance, redécouverte, Enter The Matrix avec nous les gardiens de l'univers, bref, m'est passé par-dessus. Dommage de clore la tétralogie en braquant son récit dans des recoins inattendus mais pas franchement bandants. Donc du coup, on se concentre sur la musique uniquement et on fait fi de ce qu'elle raconte, ce qui n'est pas forcément plus mal.

Alors, après un "Replika" en tous points merveilleux, on attendait la DIVISION ALPHA au tournant. Un second opus dans la même veine aurait été particulièrement risqué et casse-gueule. Eh ben on souffle un grand coup, ce "Palingenesy" n'a strictement rien à voir avec son aîné et est même l'album le plus ambitieux et varié du combo. Masquée sous une slipcase blanche sobre, la véritable cover bardée d'éclairs bleus nous en dit long sur les intentions du duo : s'affirmer définitivement après le cap de la maturité, et tenter de marquer d'un monceau de limaille criarde le milieu dans lequel il est parvenu à s'ancrer petit à petit. Pari relevé haut-la-main.

Dans ma chronique d'"Imago", l'épilogue mentionnait cet album. Effectivement on sent d'office le travail d'une des têtes pensantes de cette œuvre au sein de SUP. A peine le CD enfourné dans la platine que "From Below" déboule et surprend. Fini l'électro à tout bout-de-champ, on revient à un noyau dur axé sur les guitares, certes tranchantes mais surtout rutilantes et parfaitement lustrées, trempées dans un bain chromé au zéro absolu. Axé sur un riff urgent, un tempo effréné et des mélodies vocales enlevées et pleines de fougue, ce premier contact nous offre une bouffée d'air glacé des plus jouissives, épique et avec justement une fin toute en nappes de synthé futuristes accompagnées du travail sur les voix irréprochable et porteur d'émotions typique de la Division.
Un regain d'efficacité frontale et de conviction qui fait plaisir et augure du meilleur.
Mais après avoir ouvert sur un terrain inattendu, le groupe est ici loin de jouer la carte de la facilité et ne cesse de bifurquer, atteignant tour à tour tous ses extrêmes. Ainsi "The Void" est le morceau le plus atmosphérique proposé jusque là, pièce électronique déjà morte agitée d'étincelles et d'électrochocs métalliques. Et toujours une sacrée réussite.
Et c'est également sur cette « nouvelle génération » que le duo nous sert ses efforts les plus violents, à savoir "Instinct" et "Zero Traces" ; débutant toutes deux en dancefloor fluo avant d'embrayer pour du blast et un riff bourrin à la KMFDM pour le premier, et une accélération aiguisée et menaçante au refrain growlé pour le second.

Contrasté, aventureux, on met les petits plats dans les grands et on se donne à fond. Le tout servi par une production impeccable, inorganique et froide au possible, presque artificielle mais pas surfaite, réussissant à tout de même humaniser la boîte à rythme alors que le reste de l'orchestre joue dans le style le plus cybernétique possible, c'est dire ! Et la prouesse vocale est réitérée également. En véritables caméléons de SUP sur certaines lignes (le fulgurant et épique "Genezium") tout en regagnant en agressivité (une "Zero Traces" des plus létales) sans oublier une science de la mélodie qui se grave dans le crâne (tous les titres, et encore plus "Twelve Mirrors", ma petite préférée avec ses relents new-wave scintillants et son refrain à tomber). Le travail sur l’électronique est toujours aussi riche et énorme mais est cette fois relégué au second rang, le noyau dur est ici forgé d'acier trempé pas encore décongelé que la légion d'arrangements ne vient que faire briller encore plus, ne prenant le devant de la scène qu'en de rares occasions.

Cependant, il faut signaler que l'album accuse une sévère chute pour la doublette "Existing Connections" - "Intra-Polarity" qui constitue un sacré ventre mou et passe sans qu'on s'en rende compte ; mais tout revient dans le droit chemin sans casse dès le titre suivant. Les deux derniers titres sont également assez à part mais sont eux totalement réussis. Car on arrive ici à la conclusion de toute la tétralogie, à l'épilogue des Faziums. Et là où la pièce la précédant était pleine d'espoir et de positivité, "Termination" annihile toute bonne humeur dans de lourdes chapes de guitares et de chuchotements sous une atmosphère schizophrénique et cauchemardesque. A s'en pisser dessus tout seul dans le noir. Mais l'instrumental éponyme final ("Imago" es-tu là?) nous permet de quitter Psykron plus en douceur, faisant office de générique de fin dans une grande tradition cinématographique (Carpenter ne l'aurait pas renié), nous offrant même un caméo d'un autre survivant du projet Dekta...

L’offrande finale de la DIVISION ALPHA est un album rêvé. Varié, accrocheur mais personnel, pur produit Holy Records dans le bon sens du terme, il marque également la fin d'une saga SF remarquable, le groupe ne donnant plus signe de vie depuis maintenant 5 ans... Le voyage sur Psykron vaut la peine d'être vécu, et après avoir exploré ses tunnels dévastés, la vision de sa surface est des plus rafraîchissantes et plaisantes. Plus simple d'accès mais passant bien l'épreuve du temps, ce "Palingenesy" est la porte de sortie la plus parfaite qui soit. Et s'il serait incohérent de débuter par la fin de l'histoire, je pourrais pourtant le conseiller à tout néophyte désireux de découvrir une formation parmi les plus touchantes de la scène française...

L'heure du Bilan : ultime opus nous offrant bien au-delà de nos espérances, qui saura gagner une place dans le cœur de quiconque tentera de s'aventurer sous la surface de Psykron...

A lire aussi en METAL INDUS par DARK MORUE :


SAMAEL
Eternal (1999)
15 ans plus tard, toujours en avance

(+ 2 kros-express)



PAVILLON ROUGE
Solmeth Pervitine (2011)
Fils du vent et du soleil !


Marquez et partagez




 
   DARK MORUE

 
  N/A



- Phillipe Reinhalter (chant, guitare, programmation)
- Frederic Fievez (chant, basse, programmation)


1. From Below
2. The Void
3. Instinct
4. Existing Connections
5. Intra-polarity
6. Genezium
7. Zero Traces
8. Twelve Mirrors
9. Termination
10. Palingenesy



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod