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ELECTRO/INDUS/METAL  |  STUDIO

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1999 Fazium One
2001 The Dekta Release
2003 Replika
2006 Palingenesy

DIVISION ALPHA - Replika (2003)
Par DARK MORUE le 23 Juin 2011          Consultée 3829 fois

Ça y est, c'est la merde. L'intelligence artificielle a pris corps et porte même maintenant le nom de Replika, et élaboré un virus olfactif qui transforme tout infecté en drone, semblant d'humain obéissant corps et âme aux pulsions destructrices de l'entité annihilatrice tout juste née. La guerre démarre, les massacres mettent Psykron à feu et à sang pendant que le gouvernement, l'Absolute, tente de contrôler tout ce joyeux bordel... Bonne chance aux survivants s'il y en a...

DIVISION ALPHA a signé une métamorphose. Au départ à l'état larvaire primitif, puis enfermé dans une solide carapace afin d'en ressortir plus fort et brillant de mille feux. Oui, "Replika" est l'album de la consécration. Une personnalité affirmée, toute forme d'influences externes tuées dans l’œuf, et un style musical sans véritables équivalents.
L'histoire prend ici un tournant décisif. La guerre promise a éclaté, maintenant, on se démerde. Et la radicalisation se prolonge dans le style pratiqué, pur hybride pour le coup, exactement au point d’équilibre de l’électronique, de l'industriel et du Metal.
Le début de l'album surprend. Les cinq premiers morceaux comprennent en tout et pour tout trois interludes électroïdes, consistant uniquement en une mise en place des événements futurs.
Ainsi, "Inside Replika" nous fait faire un bond en arrière la première fois que son riff « industrielectronique » nous accueille. Assez hostile et agressif dans ses sonorités, le titre n'en reste pas moins efficace et développe une richesse sonore époustouflante, se faisant paradoxalement de moins en moins agressif pour nos tympans au fur et à mesure que les murs de guitares en prennent possession. Enivrante présentation de l'entité machiavélique, animée désormais d'un semblant de vie mécanique, qui montre ensuite ses crocs sur "Intenebrity", marchant inexorablement sur la progéniture presque sans défense de Psykron.

Car si la première écoute n'est que peu concluante vu l'impression de simili-linéarité et de déstructuration totale de l'album, "Replika" est une oeuvre qui demande à être lue. Sacrifiant toute accessibilité devant son concept, cet opus se doit d'être vécu. Et à partir de "The Kelin's Call", les événements sont vus par les yeux des pauvres humains victimes de leur technologie, plongés dans une guerre interne à deux doigts du déchirement civil involontaire. Le morceau sus-nommé est une brillante réussite, à mi-chemin entre beauté gothique et épique martial, au refrain brandi comme un étendard contre les troupes de Replika. Les armées marcheront à l'encontre vers une guerre frontale. Mais dès "Shields Of Flesh", on comprend que tout est perdu. Les affrontements ne sont qu'un bain de sang des plus vains, la bataille contre les frères et proches possédés tenant de la torture psychologique. Replika domine et semble invincible. Les affrontements font rage, l'humanité décadente donne tout ce qu'elle a, mais il n'y a aucune chance de victoire. Le gouvernement en activité donne de faux espoirs ("Propaganda"), toute tentative de percée pour aboutir à la destruction du maître des pantins restant vaine. L'homme est écrasé par la machine. On ne se bat plus pour la victoire mais pour la survie désormais.

Et c'est ainsi que la fuite s'organise. Toutes les troupes décimées, les drones déambulent dans les rues désertes de Megolan. Mais une lueur d'espoir semble s'afficher par le biais du saxophone incongru de "The Last Breath", avant d'être totalement annihilé par le fardeau suintant de la peine des survivants par le mur de guitares d'une lourdeur cataclysmique de "The Exodus". Un messager serait capable de les guider vers une vie meilleure ? Un dernier regard vers la cité en flammes (le lancinant "Burning Metropolis") avant de s'enfoncer dans un dédale de couloirs, forcés de se cacher et de vivre en animal pour éviter la mort brutale engendrée par une éventuelle rencontre avec un drone. Vivre sa vie en totale suspension... Mais "The Troubling Ascent" semble nous ramener vers la lumière, de par son refrain des plus fédérateurs, qui nous prend droit aux tripes et nous contraint d'avancer dans le noir, le cœur au poing. Un espoir pour les rares rescapés ?... La suite au prochain album...

Vous l'aurez compris, "Replika" est un album hors du commun dont l'histoire particulièrement travaillée guide la musique plus qu'elle ne l'illuste. Mais d'un point de vue essentiellement sonore, outre le fait que le concept soit servi à merveille et toujours pertinemment, le groupe a passé le cap du 3e album, réputé pour apporter la maturité, avec brio.
Les partis stylistiques sont clairement pris : métissage intense. Les proportions électro/indus/metal sont équivalentes comme dit plus haut. En effet, les guitares sortent désormais très rarement de leurs gonds ("The Exodus" bien sûr, mais également la particulièrement virulente "Suspended Lives", plus frontale et MINISTRY-like) et servent avant tout de filtre agressif et percussif aux multiples arrangements, ce qui tranche avec ce que le combo proposait jusque là. Maintenant, tous ces arrangements et nappes de synthé fourmillent, bourdonnent, s'enlacent et forment des motifs mémorables à défaut de vraiment parler de mélodies ("Setting The Pawns", "Shields Of Flesh", "The Last Breath") dans une veine purement industrielle mais pas dans le sens bruitiste du terme.
Non, les mélodies, y'a le chant pour ça. Bon sang, le travail vocal est ici tout simplement hallucinant. On s'attache désormais aux humains, donc les enchevêtrements sont naturellement plus charnels et dépouillés. Et c'est la claque assurée. Chant à deux qui passe par toutes les intonations possibles, passant de la peur haletante la plus poignante à de géniales mélodies qui se gravent dans le crâne sans sauter les filtres paranoïaques tournoyants (le refrain de "Suspended Lives") et tous les effets possibles et imaginables dans le seul but de briser toute forme de redondance.

Fort de tous ces atouts, le travail de composition est également à la hauteur. Dans le sens que le concept est suivi à la lettre et illustré le mieux possible, autant dans les tonalités que le graphisme (cette image de cité en flammes dans le livret, brrr), mais aussi que les morceaux pris individuellement sont d'une accroche folle. C'est simple : absolument tous les refrains se gravent dans le crâne une fois qu'on a prêté attention à leur construction. Mention spéciale au triste "Shields Of Flesh", toujours à la plus qu'efficace "The Exodus", et bien évidemment à la bouffée d'air pur "The Troubling Ascent". Pile à mi-chemin entre son ambiance urbaine funèbre et le méga-catchy de luxe. Rien à redire, cet alliage inoxydable tend à hausser considérablement la durée de vie de l'album, qui apparaît aux premier abords épineux et indigeste, mais se révèle aussi léger dans sa structuration que lourd et pesant dans notre esprit malmené...

Oh, j'oubliais. On a même un CD bonus ! Avec une grosse dizaines de remix des premiers albums par le groupe et SUP, un titre inédit particulièrement sulfureux (cette basse !) et une reprise de KRAFTWERK live terrible. Ils se sont pas foutu de notre gueule...

Que dire de plus ? Le sommet discographique d'une formation tombée dans l'oubli, une alchimie parfaite entre le direct et l'insinueux qui nous retourne comme un gant. Prenant, enivrant, à part. Non, "Replika" n'est pas un album facile. Quelques écoutes de mise en condition sont nécessaires à l'appréhension. Mais une fois solidement ancré, dur dur de s'en séparer...
Et dire que l'album suivant est quasi aussi bon, bien qu'il n'ait rien à voir...

Jugement humain : nous ne sommes rien devant la machine. Prosternez-vous devant les flammes de Psykron. Amen.

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   DARK MORUE

 
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- Frederic Fievez (chant, guitare, basse, programmation)
- Phillipe Reinhalter (chant, guitare, basse, programmation)


1. Enslaving Codification...
2. Inside Replika
3. March Of The Drones
4. Intenebrity
5. C-wo's Condemnation
6. The Kelin's Call
7. Shield Of Flesh
8. Propaganda
9. Setting The Pawns
10. Revelation
11. The Last Breath
12. The Exodus
13. Burning Metropolis
14. Suspended Lives
15. The Troubling Ascent
16. Reconstruction



             



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