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ISKALD - Shades Of Misery (2006)
Par MEFISTO le 13 Juin 2011          Consultée 1680 fois

C'est quand même soulageant de savoir qu'il existe encore des groupes de Black en Norvège, car ce pays, autrefois leader incontesté de la discipline, a perdu pas mal de plumes au profit de styles plus soft et son voisin, la Suède, les Etats-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni en ont profité. Sans oublier les pays plus marginaux du Moyen-Orient, d'Océanie ou d'Amérique du Sud/Nord, qui ont contribué à créer de nouvelles souches de Black, qui se présente dorénavant sous des formes parfois très curieuses. Cette bonne brassée de linge sale permet maintenant au monde de goûter ce genre métallique à plusieurs auges et c'est tant mieux. ISKALD représente encore plus fièrement son pays dans ce contexte et offre depuis ce premier album, "Shades Of Misery", une recette éprouvée et approuvée de Black mélodique martial mélangeant les meilleures influences locales. Vous connaissez les groupes, je ne les énumérerai pas pour une énième fois.

ISKALD, c'est Aage André Krekling à la batterie et Simon Larsen qui se farcit tout le reste du boulot. Remarquez que c'est chouette comme approche par contre ; Larsen aurait pu aisément naviguer en solitaire dans ces terres hostiles où ses riffs nous entraînent, quitte à brancher la batterie électro, mais non. Krekling apporte une dimension authentique à la musique lourde et noire, bien que très mélodique, d'ISKALD. Et nul besoin d'être un initié pour différencier un drum en boîte d'une vraie batterie qui détonne. On aime entendre et sentir les peaux se faire marteler, la grosse caisse se faire doublement mitrailler et les cymbales scintiller et mettre le point d'exclamation sur tout l'environnement sonore que cet instrument trop souvent ignoré peut instaurer. Oui, ISKALD est le "real deal", il est Norvégien et assume ses racines bien tendues, qui commencent quand même à vieillir. Mais il injecte juste assez de vitamines épiques et brutales sur "Shades Of Misery" pour les faire resplendir.

Bien sûr, on n'évite pas les faiblesses studio des albums de départ : la prod' est pas mal, le mix surtout, mais l'album suivant foutra davantage la pâtée et fera oublier ce son primal en hommage aux formations disparues ou dépérissantes. Mais les multiples passages atmosphériques (au piano surtout) évoquant la guerre, la tristesse, les Vikings (encore eux) et les grands espaces enneigés feront sans doute oublier les quelques accrocs techniques chez les amateurs de musique faisant voleter les neurones aux quatre vents.

Je ne saurais isoler une pièce ou un riff tant l'album est homogène. Certes, il y a des montagnes russes, des morceaux plus rentre-dedans où Krekling semble branché sur la dynamo et de plus longues odyssées durant lesquelles Larsen peut laisser libre cours à son imagination, mais ce qui frappe le plus est ce décor grisâtre collant parfaitement au titre et à l'imagerie de l'univers d'ISKALD. Ça ne réinvente strictement rien, ça poursuit une longue et glorieuse tradition de grattage nordique austère et haineux, de hurlements bestiaux et de mélodies accrocheuses. C'est tout ça et bien plus à la fois, dont une basse qui surprend par sa rondeur, des effets de guitare et de voix assez intéressants et un aplomb certain. Pour une formation débutante, ça dépote.

L'homogénéité qui fait la force de ce "Shade Of Misery" est aussi son plus grand ennui, aussi ces airs mélancoliques et belliqueux peuvent-ils emmerder un peu à la longue. Même après de nombreuses écoutes échelonnées sur un long laps de temps, ce sentiment ne meurt toujours pas. Dommage, mais pas tant que ça, car ISKALD a rempli haut-la-main sa mission, celle de commencer une carrière que je lui souhaite prolifique sur un succès.

Note : 3,5/5.

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- Aage André Krekling (batterie)
- Simon Larsen (le reste)


1. Hymn Of Desolation
2. The Shadowland
3. Eden
4. Lokes Dans
5. Da Gjallarhorn Song
6. Pesten
7. Shades Of Misery
8. Warriors Of The Northern Twilight
9. When Hell Freezes Over



             



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