Le cas ZUUL FX est à n’y rien comprendre. A cet instant, le seul album du combo francilien chroniqué dans nos pages est "Live Free Or Die" datant de 2007. Qu’importe le contenu négatif de celle-ci, ZUUL FX, en activité depuis 2003 ou 2004 (les sources diffèrent), a déjà produit trois albums studios. Le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe du vocaliste Steeve Petit ne laisse pas indifférent. Il semblerait aussi, pour aller dans le sens du vieil adage que "Nul n’est prophète en son Pays". De par le fait, ZUUL FX, peine dans nos contrées à fédérer les masses mais jouit d’une bonne renommée en Allemagne comme en Angleterre. Certains voyant en lui le "fer de lance" du Metal français, d’autres (comme Canard), une pâle copie de groupes ricains qui mouline dans le vide. C’est donc avec un grand intérêt que je me suis plongé dans ce troisième album "The Torture Never Stop". Donc je laisse aux détracteurs le soin de retourner le titre de l’album à l’encontre de ses géniteurs.

Premier constat, il est vrai que plusieurs écoutes ne suffisent pas à différencier ZUUL FX de ses illustres modèles américains. De MACHINE HEAD (tout le monde en convient) en passant par tout ce qu’a pu produire la fratrie Cavalera, PANTERA, FEAR FACTORY, (j’en passe) et même KORN ou Marilyn Manson ("Bipolar Confuision"). Du ricain surproduit !!!! De façon honnête et limitée, Steeve et son guitariste Karim réussissent un bel exploit en produisant seuls leur galette. Certains arrangements d’ambiance s’inspirent des codes de la musique de films d’horreur, un peu à la manière d’un ROB ZOMBIE. Ce que confirment les paroles, les illustrations et certaines typographies.

Le chant de Steeve "Zuul" Petit est aussi puissant que polymorphe dans les mélodies, sans convenir à tous les coups ("Devil Son Vs Sexy Witch" est une grosse plantade). Cependant, le groupe ne fait pas dans la dentelle, plutôt adepte de la grosse maille. L’intro de "I Want To Kill You Like They Do" et son ambiance lourde contrebalancée par un thème au piano, la méchante surenchère de décibels se fait avec "The Maze" qui propose un break mid tempo avant d’enfoncer le clou dans un déluge de hurlements et de percussions. Pour "Beat The Crap Out" les influences brésiliennes nuisent a l’originalité mais n’en restent pas moins motivées par une rage extraordinaire alors que la mélodie vocale insérée en milieu de titre se rapproche de l’école "Kornienne". "Dancing Around Death", dont la construction est basée sur l’alternance chant saturé et chant clair mélodique, ne produit pas l’effet attendu puisque trop entendu !!! Clément, la brute épaisse derrière les fûts, s’acquitte du job et brille sur toutes les parties de batterie, usant et abusant du trigg, petite tricherie technique pour un résultat bluffant. Pour les fans d’Aurel, le précédent batteur du groupe, sachez qu’il officie à présent chez SUPERFIZ, dans un registre metal plus soft mais dans lequel il transpire beaucoup. "The Torture Never Stops", dernière production en date, sent autant la rage que la redondance d’un bout à l’autre du disque malgré un savoir-faire évident.

Une maîtrise impressionnante, une envie d’en découdre communicative mais un vrai problème de personnalité. ZUUL FX est à n’en pas douter un groupe de scène énorme qui n’a pas encore livré l’album de sa carrière mais que l’on attend de pied ferme compte tenu de ses capacités. A ce stade, un ingénieur du son extérieur au groupe serait une bonne idée pour franchir un palier supplémentaire.

Note : 2,5/5.