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PORNGRIND  |  STUDIO

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2000 Opus(Sy) VI
2002 Sadoschismo
2004 Egoleech

COCK AND BALL TORTURE - Opus(sy) Vi (2000)
Par DARK MORUE le 25 Mai 2011          Consultée 3883 fois

Bon, faut pas se leurrer, COCK AND BALL TORTURE doit être le groupe culte le plus mauvais de l'histoire de la musique.
Culte ? Ben oui quand même. Quand on créé un courant musical, on est forcément culte. Ici on a donc le quasi-géniteur du Porngrind. Assez maigre quand même vu qu'au fond, le Porngrind c'est juste une redite du Goregrind mais avec une imagerie encore plus ridicule. M'enfin, y'a de subtiles différences. Moins de blasts, plus de groove, encore plus de chiottes dans la voix, des pochettes "plus cradingue tu meurs", et des titres de morceaux encore plus rigolos.
Après un "EP/Démo/minialbum/on s'en fout" portant le nom stupidement génial de "Cock Tales", COCK AND BALL TORTURE nous livre donc son premier véritable full-lenght en 2000. Hé bien, moi qui ait découvert le combo avec... absolument tout le reste, je peux vous dire que j'ai quand même été vachement surpris. Parce que quand on a l'habitude des étrons qui suivront, un album honnête cela fait plaisir à entendre...

Ben ouais, quand on connaît le groupe de grind sous prozac que le futur nous réserve, on est quand même moyennement enthousiaste. Et BAM, mange toi "Anal Sex Terror" dans tes dents. Titre d'ouverture juste parfait pour un groupe de cette trempe, riff dodu et groovesque, plutôt rapide, production enfin adéquate, moins cradingue et plus ronde que sur "Cock Tales" et bien plus puissante que pour le nettement moins réussi "Sadoschismo". Cette fois ça en jette.
Et aussi, caractéristique de CBT, les vocaux.
Alors, que ceux qui supportent pas le pitch shifter sortent. On a ici une jolie alternance entre des vocaux gras sûrement inhalés assez sangliesques apportant pas mal de groove à la musique, et une voix de chasse d'eau relativement ignoble et dégoulinante, genre "déjà étouffé dans sa gerbe fécale". Miam.

Bon, connaissant à peu près les metalleux rageurs pseudo-éclectiques, je suis sûr qu'une bonne moitié des lecteurs ont déjà explosé leur plafond avec leur boîte crânienne (ou l'inverse) à la simple vue du mot « groove » dans une chronique de metal, et, encore pire, de Deathgrind crassos.
Donc nan, c'est pas du Swing, c'est pas de la Funk, c'est un autre type de groove. Celui qui donne envie de se déhancher avec la grâce d'un hippopotame en glissant ses pieds sur une flaque de gerbe. Twister dans ses chiottes, se rouler par terre couvert de morve avec un sourire béat. Enfin vous voyez. Ça donne envie de bouger violemment tout en restant super crade quoi. Pas particulièrement envie de claquer des doigts ni de taper des pieds au rythme des blasts, juste un headbang frénétique communicatif couplé à une belle danse à la con. Goregroove. Grind quoi. Voilà, la leçon est terminée, si vous êtes pas d'accord lynchez moi, et pis de toute façon je m'en fou. Na.

Donc, c'est bien joli tout cela, mais on en est qu'au premier titre. L'album souffre quand même d'une assez grosse linéarité que sa durée carrément trop longue (45 minutes bordel, pour un truc aussi statique ça le fait vraiment pas) fait bien ressortir. Parce que tout ça ne reste qu'un savant assemblage d’accélérations et ralentissements, une alternance de blasts pas vraiment rapides mais loin d'être lents et de passages gras du bide au riff épais sur fond de rythme entraînant du batteur. Annoncé d'emblée comme ça, cela fait mal et coupe l’enthousiasme à la moitié des auditeurs potentiels. Mais faut le dire d'office : c'est pas un chef d’œuvre, c'est pas l'album du siècle, c'est considéré culte uniquement pour son statut novateur et pas franchement sa qualité intrinsèque.
Pourtant cette galette regorge de passages super sympa. Ma préférence va bien évidement aux titres les plus rapides qui scotchent carrément avec leurs blasts vachement puissant ("Lesbian Duo Dildo Fuck", "Spank Me", "Anal Sex Terror"). Faut dire que le batteur est pas un manche. Un jeu un minimum varié et aéré qui fait plaisir à entendre. Sacré groove dans la frappe, bonnes blastouilles, beau boulot, de loin celui qui s'en sort le mieux en fait.
Mais les gratteux sont pas non plus mauvais. Enfin, techniquement c'est globalement pauvre mais les riffs sont toujours super accrocheurs et charnus. On remue la tête d'un bout à l'autre de l'album quoi, une gouaille touchante en somme. Et pis merde, "King Anus III", "Fist Fuck Family" ou "Panda Penis" donnent sacrément la pèche. Bien évidement ce riffing efficace, simplet, groovy et fun est l'attraction principale de l'album, et la raison numéro 1 que n'importe qui aurait de se le procurer. Parce qu'au fond, le pseudo-chant rajouté par dessus, au bout de 10 minutes on l'entend carrément plus. Toujours là mais tellement inutile qu'on y prête plus la moindre attention. Juste une sorte de couche huileuse ajoutée, un vernis qui fait briller/suinter un peu plus mais vraiment pas essentiel du tout. C'est bien torché, ça fait tripper à première vue, mais une fois qu'on y est un peu habitué on en a plus rien à branler.

Usine à riffs qui donne la pèche avec une bonne couche de crasse poisseuse ? Ce serait oublier l'atmosphère en grand partie fun de l'objet. Là où "Sadoschismo" se donne des airs de Snuff Movie, "Opussy" se la joue Porno des années 70 joué par des obèses autistes Roumains. Pas d'atmosphère glauque à l'horizon, juste de la joie et de la bonne humeur. En témoignent les quelques samples débiles profonds ("King Anus III", heureux les simples d'esprit... Ou encore le "WE ARE THE FISTFUCK FAMILY" hurlé avec une voix cartoonesque sur le titre du même nom) ou les tires de morceaux plus rigolos que dégueulasses ("Torture'lini Ball'o'nese", "Anna'n'ass, ouarf, super evil tout cela), ainsi que la pochette plutôt soft en fait. Non, rien à dire, juste un bon petit album sans prétention joué avec conviction et qui ne cherche pas à se donner des grands airs. CBT sait pertinemment que tout cela ne vole pas bien haut, alors on joue les modestes. Et cette fois, cela fonctionne.

Alors, au final ? Le sommet discographique d'un groupe au statut de culte incontestable. Groovy, fun, grassouillet, décomplexé et bas du front, un bon petit CD de Porngrind light à s'écouter de temps en temps quand on cherche autre chose que du blast pour se remonter le moral. Et pis, faut pas oublier, pas de CBT, pas de ROMPEPROP, DESTRUCTIVE EXPLOSION OF ANAL GARGLAND et tous ces autres combos de poètes tchèques que nous chérissons tant. Alors respect. Et vénération obligatoire sur leur premier et dernier album dans lequel il est possible de prendre un minimum de plaisir à l'écoute... Personne ne dirait non à une courte séance de dandinement cradingue avec un sourire béat de trisomique qui découvre la branlette. P'tet pas pendant 45 minutes, mais à petite dose, ça le fait bien.

Phrase : Pour une fois que l'écoute est pas une Torture, vaut mieux en profiter...

3,5/5.

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   DARK MORUE

 
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- Tobias Augustin (chant, guitare, basse)
- Timo Pahlke (chant, basse)
- Sascha Pahlke (batterie)


1. Anal Sex Terror
2. Candy Teen Pussy Pleasers
3. Faekal Fatal
4. Anna'n'ass
5. Fat Sex Mama
6. Spunky Monkey
7. King Anus Iii
8. Big Tit Slappers
9. Lesbian Duo Dildo Fuck
10. Spank Me - Fuck Me - Fill Me
11. Rosetta Twist
12. Panda Penis
13. Koala Cunt
14. Bi-bee
15. Anal Lilly Pissing Chick
16. Fist Fuck Family
17. Torture'lini Ball'o'nese
18. Important Impotence
19. Juicy Lucy
20. Vulvurine Cooze Blues
21. Whorrorbitch



             



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