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BRUTAL DEATH EXPERIMENTAL  |  STUDIO

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NEOANDERTALS - Neanderthals Were Master Butchers (2007)
Par DARK MORUE le 19 Mai 2011          Consultée 3157 fois

Oh, un groupe d'Estonie. Pas fiché du tout tiens. C'est clair qu'en principe, les pays de l'Est sont assez réputés pour leur fleurissement de groupes de pagan-viking-folk-nazi (éventuellement Metal). Aussi, quand on se choppe à l'aveuglette un truc qui vient d'Estonie (ce qui n'arrive absolument jamais car il faut quand même être complètement con), si c'est un CD (ben oui quand même) et que c'est du Metal, alors ça sera du pagan. Sauf si on a vraiment pas de chance (enfin ça dépend des personnes évidemment) et qu'on se ramasse le premier méfait de NEOANDERTALS, qui pratique du Brutal Death assez en phase avec le nom du groupe.

Bon, NEOANDERTALS, je crois que la messe est dite. Si vous n'avez pas déjà fui à l'évocation du mot «brutal» placé à côté du «death», ben sachez qu'il est encore temps de le faire, parce qu'en réalité c'est encore pire.
Déjà présentations (c'est chiant mais obligatoire, mouahaha).
NEOANDERTALS, groupe qui nous vient de l'Est, qui est un duo, qui a sorti une démo avant cet album et vient tout juste d'en sortir un nouveau.
Alors, je disais que c'est un duo, et ça va avoir une importance majeure d'un point de vue strictement musical.
Le groupe est donc, sur cet album, constitué de Roland Seer à la batterie, et de Rain Pohlak (si si, il est Estonien) à la basse et au micro.
Ah. Un truc qui flash. Non, vous avez pas remarqué ?
Pas de guitare. Ça promet...
Là, on se dit que ce genre de projets conceptuels, ça peut aussi bien être jouissif que se vautrer dans le ridicule inaudible lamentablement. Ben là, en fonction de qui vous êtes, les deux partis peuvent être illustrés.

Pourtant l'emballage est relativement sympa. Une pochette bancale, mais un livret sympathique avec des jolis Homo Sapiens dessinés aux crayons de couleur.
Ah, et un concept aussi. Un truc avec des hommes de Neanderthal zombifiés qui reviennent dézinguer les autres ou un truc dans le genre. C'est juste naze, c'est les clichés habituels du genre (gore-violence-tripaille), sauf que ça se démarque, parce que ce sont des hommes préhistoriques. Merci, super, bravo, au revoir.

On met la rondelle dans le réceptacle de la chaîne hi-fi. Le doigt tout tremblant, on appuie sur le bouton Play. Et là, c'est le drame. Ou pas. Enfin, en tout cas, c'est forcément quelque chose.
Je disais qu'il n'y avait pas de guitare, ben y'a quand même une basse, et elle en fait du bordel.
Y'a aussi une batterie, et du chant. Ben putain, pfiou, ça fait 3 choses à analyser.
Bon, y'a un truc cool, c'est que quand y'a que 3 instruments, le mix est pas difficile à faire. Tu mets la basse en avant, la batterie un peu derrière, le chant par dessus, et basta, pas de problèmes de basse inaudible ni de sur-mixage des guitares inhérent au style pratiqué.
Le style pratiqué, il est temps d'en parler. Vous voyez DISGORGE ? "Cranial Impalement" ? Ben c'est quasi pareil, mais avec seulement une basse, et en encore plus foutoiresque.
La basse ne sort pas des riffs, elle balance des successions de notes. On a l'impression d'assister à de l'impro en grande vitesse, et la batterie c'est exactement la même chose, à savoir que si certains geeks seront à genoux devant la «débauche technique, lol, merde il a combien de bras ?», tout le reste pensera qu'on est pas loin de l'improvisation en studio pour aller avec les lignes de basse.
Et le chant? Je parlais de DISGORGE, ben qui dit DISGORGE dit Matti Way, et on a vraiment l'impression que c'est lui par moments. Et vu que c'est un des meilleurs vocalistes brutaux de tous les temps, je vais pas m'en plaindre. Glaireux, puissant, varié (non, pas de chant lyrique, juste différents glaires), cradingue et imposant. Monsieur Pohlak, prochain chanteur de PATHOLOGY ?

Alors, vous en êtes arrivés à ce point de la chronique, et je suppose que vous avez pas du tout envie de vous fader un album bordélique primitif et dégueulasse. Alors, ben c'est pas vrai. C'est même faux. Enfin, vous avez pas raison quoi.
Déjà, l'album a rien à voir avec quoi que ce soit qui se soit fait dans le monde de la musique (sauf DISGORGE, mais chut !). Okay, c'est cool mais une merde bariolée reste une merde.
Eh ben, si globalement c'est un merdier infernal, les moments de bravoure marquants sont suffisamment nombreux pour que l'album trouve grâce aux yeux d'un grand nombre de dégénérés.

Ouais, c'est en grande partie du over-brutal primitif des cavernes. Un peu comme si un homme de Cromagnon tapait sur des cordes pendant que derrière y'a son pote qui martèle du bois débité en tronçons à la hache. Les premières secondes du morceau-titre ouvrant l'album sont d'abord troublantes vu l'absence totale de repères. Ça martèle, ça arrache, ça part n'importe où sans jamais arriver nulle part. Aie. Faut vraiment s'accrocher, mais s'accrocher à quoi ? C'est pas comme si les lignes de chant étaient catchy, on peine à croire qu'il y ait des paroles vu le débit limite aléatoire et arythmique.
Mais, vers la fin du morceau, après avoir été remué et ballotté par la quatre-cordes tellurique et épileptique, un passage en son clair fait son apparition. Sauvé ? Non, désolé mais c'est juste ce que l'album recèle de pire tant ces sortes d'harmoniques sont laides et ternes. Mais alors, la moshpart qui vient juste après, ouargh ! A s'en arracher les cervicales avec la langue alors pendante et pleine de bave.
Et chaque morceau ou presque recèle un passage qui vous fera relever la tête, ou vous l'enfoncera dans le mur. "Defleshing The Cadaver Before The Burial" a la bonne idée de développer un vrai riff après sa deuxième minute, et dans cet océan de brutalité aléatoire ça le fait grave. "Neo-Neandertals Travelling through Consumed Continents" comporte un ralentissement doomesque gras à mi-chemin entre la slam part et le funeral apocalyptique.
Et que dire des fins à capella de "Spawning Of Species" et "Brooding Over A Dead Breed" ? La dernière servant également d'outro à l'album et montrant l'étendue du talent de Pohlak pour ce qui est des imitations animales. Homme-ours-porc violé à la bûche recouverte de papier de vert, crapaud mutant en rut, infrasons dignes d'un pot d'échappement, y'a pas à dire, c'est aussi jouissif pour un débile comme moi que totalement ridicule pour 99,5% de la population de ce monde.

Et donc, en gros, faut y mettre une note. Alors, c'est le bordel assumé, c'est primitif, à l'antithèse des idées qu'on se fait de la musique, en clair si les hommes préhistoriques devaient faire du Brutal Death, ça ressemblerait à peu près à ça.
Et c'est bien ? Objectivement, c'est assez mauvais, et si un bon nombre de passages de l'album sont assez terribles, ça mérite pas plus que 1,5/5. Mais je trouve à cet album un charme réel en plus d'un puissance hors normes et une véritable personnalité, et honnêtement il tourne pas mal, alors si la note devait sortir du fond du cœur, çà serait 4,5/5 tout en assumant ma sur-notation excessivement abusée.
Alors je vais pas m'emmerder, 3/5 c'est pile au milieu, comme ça strictement personne est content et du coup c'est la fête.

Verdict : hautement recommandable tout en étant fortement déconseillé.

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   DARK MORUE

 
  N/A



- Rain Pohlak (basse, chant)
- Roland Seer (batterie)


1. Tracklist:
2. Neanderthals Were Master Butchers
3. Defleshing The Cadaver Before Burial
4. Sliced By Man
5. The Mysterious Demise
6. Rebirth Of An Ancient Menace
7. Spawning Of Species
8. Abolition
9. Neo-neanderthals Travelling Through Consumed Conti
10. Brooding Over A Dead Breed



             



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