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FOLK METAL EXTRÊME  |  STUDIO

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DIE APOKALYPTISCHEN REITER - Moral & Wahnsinn (2011)
Par CANARD WC le 10 Avril 2011          Consultée 5549 fois

Prologue :

J’étais en train d’écouter "Moral & Wanhsinn" dans mon bureau et j’avais pas trop envie de rigoler, rapport au fait que j’étais dégoutté que le nouveau DIE APOKALYPTHISCHEN REITER (164 points au Scrabble) était pas terrible. Mon collègue fait irruption, il se fige devant mon PC pour percevoir quelques secondes de la mélopée qui s’échapasse des enceintes.

« Ah mais t’écoutes RAMMSTEIN ! » s’exclame t’il.

Il se met alors à faire des tas de gestes désarticulés en se dandinant dans mon bureau. Puis, il hurle tous les mots allemands qui lui passent par la tête : « ICH BIN EINE GROSSE CHEISE FESTEN DAS ZUR KUCHEN MICH ».

« T’entends un mec qui gueule en allemand en roulant ses « rrrr » et c’est forcément RAMMSTEIN ? Je me demande ce que ça fait d’avoir une vision aussi limitée des choses »

Il ne moufte pas, il n’en a rien à cirer cette espèce de con. Il continue de danser la « foumoilà » dans mon bureau en criant n’importe quoi. Et tout d’un coup, je contemple ce type – ce sale fan des KINGS OF LEON – et j’ai mal pour lui. Je me dis que si ça se trouve, ce pauvre hère n’a peut être jamais écouté MANOWAR de toute sa misérable vie, ou pire ne connait même pas "Defenders Of The Faith"…

« Tu connais JUDAS PRIEST ? »
« Ah, c’est le nom de l’album ? » me répond-il.

Mauvaise réponse. Dramatique mauvaise réponse. Horrifiante réponse.

Saisi de vertiges, sentant mes tempes battre la mesure, un rideau rouge sang tombe devant mes yeux. Je saisis mes ciseaux de bureau et lui plante entre les deux yeux, tant il est vrai qu’on rigole pas avec JUDAS PRIEST.



Faut dire que j’étais de mauvaise humeur. Mes premières écoutes de "Moral & Wahnsinn" m’ont déçu. DIE APOKALYPTISCHEN REITER – que nous appellerons DAR parce que j’en ai marre d’écrire ça en entier – a décidé de s’enliser dans ce qui me semblait être une voie de garage et ça m’a fait mal à mon petit cœur sensible. Du coup, après je suis obligé de tuer des gens pour me calmer. Personnellement, j’aime le DAR dingue et furieux de "Reitermania", le DAR complètement halluciné de "Gone". J’aime pas le DAR qui baisse de régime, qui donne dans le décousu et remplit comme il peut sa galette pour faire comme si c’était un vrai album.

L’évolution entrevue sur "Riders of the Storm" m’avait quelque peu déçu (j’en confesse), mais comme la qualité était là, j’avais trop rien dit, j’avais douté en silence en me repassant l’album. Puis "Licht" avait chié dans la colle : c’était médiocre et ça sentait le sapin (ou la merde, c’est selon). Et là – boum – "Moral & Wahnsinn" qui pousse le bouchon plus loin dans le n’importe quoi, cohérence zéro. Je doute pour de bon. La violence délicieuse du DAR originelle laisse la place à du piano qui pue pour un rendu « rammsteinien » mollasson (en ce sens mon collègue décédé était excusable). Donc j’ai pas compris. Mais j’ai forcé, ne me demandez pas pourquoi (1). Bref, méthode Coué ou pas, mon avis a commencé à fléchir. On est passé progressivement d’un « nul à chier » à du « correct » (2).

Je m'explique.

En y regardant de plus près ou en prenant de la hauteur (je sais pas trop), DAR continue de « surprendre » quoiqu’on en dise. En variant ses registres, en passant d’une cavalcade furieuse à une instrumentale pacifique (je pense à l’enchainement "Erwache" sur "Heimker"), le groupe continue de faire ce qu’il faisait comme avant, sauf que les registres sont seulement différents. Est-ce un mal ? Quand on voit que les titres les plus violents de "Moral" sont également les moins réussis (comme le très pénible "Hört Auf"), on peut en douter. Ce nouveau DAR est juste moins sauvage, moins taré. Ce que l’on perd en intensité laisse la place à un regain d’émotions et de sensibilités qui - s’ils m’ont laissé pantois dans un premier temps – ont fini par me gagner doucement, tendrement comme cette chanson d’amour ("Ein Liebes Lied") qui clôt l’album joliment. Sur une note douce amère. Enfin moi, ça m’a touché.

C’est pas sympa de se moquer de moi alors que je vous montre mes sentiments.

Donc au début, "Moral & Wanshinn" : on comprend rien. On a envie de râler, voire même de planter ses ciseaux entre les yeux de ses collègues. Mais étrangement, on appuie sur « repeat » pour être sûr de détester. Le travail de sape que fait l’album est à l’image de ce "Dr Pest" - pénible de prime abord mais inédit - qu’on écoute en se disant « mais c’est quoi ce bordel », un titre qui se gagne avec le temps. En oubliant que c’est DAR à la manœuvre. Tout l’album est à l’image de ce morceau : il vous demande de lever le voile de vos a priori, il est désarçonnant, exigeant, demande des efforts, va vous surprendre, vous demander de percer l’épaisse couche qui l’entoure. Il vous faudra approfondir, déceler derrière ce qui semble être un album « bizarre », une mini révolution stylistique d’un groupe qui ne manque pas d’audace.

En ce sens, les deux ouvertures que sont "Die Boten" suivi de "Gib Dich Hin" font presque figure de commémoration d’une époque désormais révolue. Une époque où un titre pouvait démarrer à 200 à l’heure pour se conclure sur un bout d’arpège hispanisant("Die Boten"), où on se retrouve à secouer la tête en sifflant des lignes de chant furieuses ("Gib Dich Hin"). Un trompe l’oreille en quelque sorte pour vous laisser croire que DAR continue de faire du DAR. Toute la force et la faiblesse de cet album.

Au final, reste une certitude : DAR continue à faire ce qui lui plait. Et vous feriez mieux d’apprécier cette liberté, liberté chérie que le groupe s’octroie au lieu de râler.


Note : 3/5 (bien tassé).

Morceaux préférés : "Die Boten", "Gib Dich Hin", "Dr Pest", "Heimkher".


(1) Sans doute parce que l’actualité Metal est tellement merdique que je suis obligé d’écouter des trucs nuls.
(2) Pire, vu comment le millésime 2011 est parti, il y a fort à parier que cet album figurera dans mon Top 10 de l’année, ce qui me donne quelque part envie de pleurer.


...

Epilogue :

« Alors je résume – Monsieur Canard – dans l’après midi du 27 brumaire aux alentours de 15 heures précise au siège social de votre entreprise – vous reconnaissez avoir planté entre les yeux de votre collègue une paire de ciseaux. Le motif invoqué est à ce jour à définir. En l’état actuel de la déclaration, les raisons de ce geste serait que la victime, appartenant à la tribu des Rois de Léon – aurait confondu - je cite - le "troupeau de moutons" avec "la chose apocalyptique" (?). Il s’en serait suivi ensuite une discussion ésotérique, durant laquelle réalisant que la victime n'était pas un adorateur des prêtres de Judas, vous auriez décidé d’exécuter sans sommation la victime ».

L’inspecteur Barnaby avait les yeux qui piquent et il puait de la gueule à force de répéter sans cesse les mêmes choses. Le Canard – impassible – toisait du regard le fonctionnaire de l’état. Tout indiquait qu’on était encore loin du round final.

« Mais dites moi, Monsieur Canard, c’est quoi exactement ces prêtres de Judas ? »

Un voile rouge sang passa devant les yeux du prévenu, d’un geste brusque, il se saisit du stylo placé devant lui et sauta au visage de l’inspecteur Barnaby….

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   CANARD WC

 
   GEGERS

 
   (2 chroniques)



- Fuchs (chant)
- Ady (guitare)
- Dr Pest (claviers)
- Volk-man (basse)
- Sir G. (batterie)


1. Die Boten
2. Gib Dich Hin
3. Hammer Oder Amboß
4. Die Gehört Nichts
5. Dr Pest
6. Moral & Wahnsinn
7. Erwache
8. Heimkehr
9. Wir Reiten
10. Hört Auf
11. Ein Liebes Lied



             



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