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HEAVY METAL  |  VHS/DVD/BLURAY

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2009 1 The Devil You Know

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2010 1 Neon Nights • 30 Years Of H...
 

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- Style + Membre : Black Sabbath, Dio, Iommi

HEAVEN & HELL - Neon Nights • 30 Years Of Heaven & Hell • Live At Wacken (2010)
Par ALANKAZAME le 14 Février 2011          Consultée 5134 fois

Le décès aussi tragique que brutal de Ronnie James Dio aura fait des dommages collatéraux. Il aura entraîné la dissolution du groupe DIO, qui travaillait sur un nouvel album qui ne verra finalement jamais le jour, et surtout celle de HEAVEN & HELL, le dernier avatar de BLACK SABBATH qui, comble de la frustration, prévoyait le plus sérieusement du monde d’entrer en studio pour concevoir un successeur à "The Devil You Know". Cette saloperie de cancer aura finalement eu le dernier mot en fauchant Ronnie en l’espace de six petits mois (du diagnostique au dernier souffle). Et nous, on a plus que nos yeux pour pleurer...

HEAVEN & HELL a été unanimement salué par la communauté musicale et par les fans de BLACK SABBATH (hormis les Osbourniens les plus sectaires qui sont décidément toujours aussi cons et fermés d’esprit même après plusieurs décennies) comme l’une des reformations les plus efficaces de l’Histoire du Heavy Metal. Rien que ça ! Et ça n’est pas pour rien : en l’espace de quatre ans, le groupe composé du génialissime guitariste Tony Iommi, de l’égérie de la basse Geezer Butler, du redoutable homme-batterie Vinnie Appice et bien entendu de Ronnie James Dio, LA voix du Metal, aura pondu un double Live, une compilation comprenant trois inédits et un album (ce qui n’était pas arrivé avec SABBATH depuis 1995) et enchaîné les tournées internationales rameutant plusieurs milliers de personnes dans les salles de concert et devant les grandes scènes des plus prestigieux festivals européens (souvenez-vous, le Hellfest de 2009). HEAVEN & HELL, en se concentrant sur le répertoire issu des seules années Dio du Sabbath noir, aura même réussi à faire oublier Ozzy Osbourne, qui a tant fait preuve de mauvaise volonté dans la reformation finalement piteusement avortée du line-up original initiée à la fin des années 90.

Mais voila, toutes les bonnes choses ont une fin et le sort a voulu que l’aventure HEAVEN & HELL s’arrête presque aussi vite qu’elle avait commencé. Les fans ont pleuré la mort d’un grand chanteur et d’un artiste généreux unanimement salué par la communauté metalleuse, et par là même la fin prématurée d’un groupe majeur de l’Histoire du Metal. La dissolution, à laquelle se sont résolus les trois musiciens survivants, aura pris fin sous forme d’envolée finale avec un concert exceptionnel interprété au High Voltage Festival de Londres (avec Glenn Hughes et Jorn Lande au chant). Pour rendre un hommage posthume – qui ne sera certainement pas le dernier – Wendy Dio, la veuve de Ronnie, a également entrepris de commercialiser un enregistrement d’un des derniers concerts interprétés par H&H. C'est l'objet de ce "Neon Nights" (fiou, le jeu de mots quoi).

Le lieu choisi est hautement symbolique puisqu’il s’agit du Wacken Open Air, le grand festival teuton que je ne vous ferait pas l'offense de vous présenter. La boîte du DVD fait mention d’un groupe en pleine forme. Effectivement les trois sexagénaires et leur jeune acolyte adepte des baguettes (Vinnie est de quinze ans le cadet de Ronnie) débordent d’enthousiasme. Ils m’ont même paru plus en forme encore que sur l’enregistrement du Radio City Music Hall. Doté d’une setlist un peu rabougrie (festival oblige), le groupe démarre sur les chapeaux de roue avec un "The Mob Rules" de haute volée débouchant sur plusieurs classiques de la première période ponctués par deux extraits de "Dehumanizer" et trois titres issus de "The Devil You Know".

Techniquement parlant, la performance est irréprochable. DIO, soixante-sept ans au compteur, court encore partout et chante très bien, quoi qu’avec moins de maîtrise et moins de spontanéité (routine oblige) qu’au Radio City Music Hall. Iommi balance toujours ses riffs assassins et ses soli de taré sans la moindre fausse note et avec la même assurance déconcertante, et Butler et Appice restent fidèles à eux-mêmes en proposant une session rythmique indubitablement efficace. Pourtant dès le premier visionnage on a quelques reproches à faire à ce DVD. Certes, la commercialisation de cet enregistrement n’était initialement pas prévue et on ne peut que se réjouir de voir les quatre interprètes assurer leur job avec plus de spontanéité que sur l’enregistrement de 2007 (même si cette absence de pression semble avoir conduit Ronnie à faire carrément n'importe quoi sur l'intro de "Falling Off The Edge Of The World"). Mais dans le fond, c’est globalement inférieur à ce qui a été extrait du show donné au Radio City Music Hall. Déjà le son est moins bon, ce qui peut se comprendre vu le contexte, mais tout de même. Niveau visuel aussi on tombe de haut : les prises de vue sont moins nombreuses, moins fines, et l’image beaucoup moins détaillée. Ensuite le programme change peu par rapport aux tournées précédentes : hormis "Time Machine" (Wayne’s Wooooorld !!) et les trois extraits de "The Devil You Know", rien de nouveau. On pourrait également signaler la première minute de "Country Girl" jouée en introduction de "Neon Knights", mais on aurait sans doute préféré le titre en entier (quel riff, putain).

Ensuite, certains choix artistiques du groupe sont discutables. Était-il vraiment pertinent de proposer une version aussi longue de "Heaven And Hell" (20 min), au risque de raccourcir d’autant la setlist, tout ça pour un bœuf au mieux distrayant ? Et qu’est ce que c’est que ces samples omniprésentes ? Avant cette tournée les interventions du clavériste Scott Warren en backstage [1] étaient plutôt discrètes. Là, il en fait trop. Ses chœurs en playback sur "Fear" (pourtant tellement brillamment interprétée que cette version en devient plus convaincante que l’enregistrement studio), "Children Of The Sea" et "I" sont insupportables et inutiles. Et ces nappes de synthé tonitruantes plombent l’ambiance, surtout sur "Heaven And Hell" (quelle idée de jouer par-dessus le riff principal, et surtout quelle connerie de couvrir les chants du public). On surprend aussi régulièrement une espèce de seconde guitare, dont on ne sait pas trop si elle vient encore de Warren ou d’un intermittent en coulisses. Bref beaucoup d’artifices de forme qui ne servent strictement à rien : le quartette a largement assez de talent et de caractère pour se suffire à lui-même. Dommage, vraiment dommage…

Finalement le concert, globalement bon mais tout de même décevant pour le fan que je suis, aurait presque tendance à se faire voler la vedette par les interviews. Avant d’aborder cette phase de la chronique j’aimerais quand-même briser un fantasme : non, Ronnie James Dio n’a pas interprété ce concert au Wacken dans la douleur comme certains ont pu le supputer dans la presse spécialisée. Son cancer n’a été diagnostiqué qu’en novembre (le Wacken a lieu en juin), et il n’a commencé à ressentir des douleurs que pendant la tournée nord-américaine qui a succédé à la tournée estivale des festivals européens. Oui, c’est vrai, Ronnie s’est forcé à monter sur scène plusieurs fois malgré d’atroces douleurs à l’estomac. Mais le Wacken ne faisait pas partie de cet épisode de la vie du lutin chantant.

Or donc, les interviews. Premier bon point : il y a des sous-titres en français ! C’est suffisamment rare pour être souligné. On a dans un premier temps droit à des entretiens individuels accordés peu après la sortie de "The Devil You Know". Celle de Ronnie est assez déconcertante, en ce sens que s’il manifeste clairement sa satisfaction par rapport à la réunion entamée en 2006, il revient aussi avec une certaine froideur sur les évènements passés, laissant échapper d’amers ressentiments à l’égard des périodes entourant les albums "Mob Rules" et "Dehumanizer". À voir pour les amateurs d’anecdotes. Vinnie, le brave gars de la bande, est plus nuancé dans ses impressions et surprend même en exprimant sa préférence pour la période "Dehumanizer", au cours de laquelle le groupe jouait dans de plus petites salles. Il nous fout aussi carrément les boules en révélant que le groupe n’était pas pleinement satisfait du travail effectué sur "The Devil You Know" et que le prochain album allait être beaucoup plus ambitieux… Merci le crabe. Geezer, plus mal à l’aise que les autres et peu bavard, se contente de vagues impressions et des habituelles banalités, et Iommi, qui garde son humour décalé habituel, fait encore preuve de langue de bois sur les questions importantes. Toutefois j’ai adoré le récit de sa rencontre avec Vinnie, là aussi les fans apprécieront.

Les trois derniers entretiens sont des hommages posthumes à Ronnie de la part de Tony, Vinnie et Geezer (dans l’ordre). Tony, visiblement encore sous le choc, bafouille et exprime avec toute la douleur que cela implique sa frustration et son impuissance (« On a passé des moments formidables ensemble, on s’entendait à merveille… Eh bien voilà, c’était trop beau pour durer »). Vinnie évoque ce mentor qui l’a « placé sous son aile » et qu’il a toujours perçu avec les yeux d’un fan (« des fois en plein concert je me disais : Wah, je joue avec lui, c’est génial »). Le point final, totalement bouleversant, est apporté par Geezer, la gorge serrée, qui évoque la perte d’« un de ses meilleurs amis ». Le même Geezer, fidèle parmi les fidèles, était allé veiller Ronnie à l’hôpital jusqu’à son dernier jour. L’amitié, comme le rappelle DIO lors de son entretien, sera restée jusqu’au bout le principal moteur d’HEAVEN & HELL.

On a au final droit à un hommage posthume en demi-teinte. Le concert est bon sans être exceptionnel, les interviews valent pour leur sincérité et plairont sans doute aux fans, auxquels cet ultime DVD semble s’adresser en priorité. On regrettera la démarche du management du groupe qui a eu l’idée saugrenue de commercialiser ce Live à la fois en DVD et en CD, ce dernier coupant la moitié des dialogues de Ronnie avec la foule, le solo de batterie et "Country Girl". Le commerce de la mort reste décidément toujours aussi rentable (pas sûr, ceci dit, que ça marche autant avec H&H que ça n’a pu marcher avec QUEEN et NIRVANA). On regrettera aussi, forcément, la cruauté de la vie dont les aléas n’auront pas donné toute la chance qu’il méritait à l’uns des groupes parmi les plus fondamentaux du Heavy Metal. Mais que pouvons-nous donc faire contre ça ? Il nous incombera de faire vivre la légende une fois les commémorations achevées. « Cheers Ronald », comme dirait Geezer…


[1] Les plus attentifs remarqueront quelques discrètes apparitions de Warren dans les coulisses lors des gros plans sur Tony Iommi.

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La classe ultime.

(+ 1 kro-express)



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   ALANKAZAME

 
   METALINGUS

 
   (2 chroniques)



- Ronnie James Dio (chant)
- Tony Iommi (guitare)
- Geezer Butler (basse)
- Vinny Appice (batterie)
- Scott Warren (claviers)


1. E5150
2. Mob Rules
3. Children Of The Sea
4. I
5. Bible Black
6. Time Machine
7. Fear
8. Falling Off The Edge Of The World
9. Follow The Tears
10. Die Young
11. Heaven And Hell
12. Country Girl
13. Neon Knights



             



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