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BLACK/ROCK BIZARROÏDE  |  STUDIO

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2005 Damascus Steel
2010 1 The Murder Of Jesus The Jew

The MEADS OF ASPHODEL - The Murder Of Jesus The Jew (2010)
Par MEFISTO le 3 Janvier 2011          Consultée 6634 fois

Avouez que c'est un des titres les plus jouissifs, dans le sens grosse provocation sale, que vous ayez vu depuis longtemps… en tout cas, provenant de potes des Japonais de SIGH, ça ne surprend guère. Aussi irrévérent et cirquesque, le combo anglais est une des plus grandes bizarreries du monde de la musique extrême que je connaisse. Appelez ça du Black avant-gardiste croisé avec du Rock ou une grosse foire sans queue ni tête, THE MEADS OF ASPHODEL est quelque chose à entendre…

J'avoue que même après de maintes écoutes, je ne saisis pas ses intentions. Les paroles, premièrement, sont d'une violence et d'une vulgarité sans borne. On ne lésine pas sur les blasphèmes et on associe à qui mieux-mieux le sexe, la religion et un langage direct et cru qu'emploie sans filet le Jésus de cette histoire. On y suit notamment les bonnes vieilles rengaines liées à la mort du crucifié. Tout passe au tordeur, les guerroyeurs qu'étaient les Anglais dans le passé utilisent maintenant leur fléau pour fracasser le dur bois de la Sainte Croix. Et ça fesse, ça « varge », comme on dit au Québec.

Mais merde, rarement ressent-on toute l'hostilité enfermée dans ces textes farfelus car la musique crasseuse (autant les notes que la production) de THE MEADS OF ASPHODEL est culottée, planante et festive. Comme si on était invité à une grosse partouze soulignant les imbuvables mythes de la chrétienté, comme si on préférait en rire avec empoisonnés sarcasmes que d'en pleurer ou pire, s'égosiller dessus. C'est cette grande folie qui rend le groupe irrésistible et son quatrième album, magique.

On a droit à un barbecue ultra varié, il va s'en dire. D'un riff épique incontournable qui donne envie de "moshpiter" illico à un somptueux bridge à voix féminine sur "My Psychotic Sand Deity" (cette pièce est incroyable, un must), on change radicalement le rythme avec la dansante "Apocalypse Of Lazarus" (ce côté party du groupe sera réentendu sur la folk et amusante (malgré son début très sombre) "Stiller Of Tempests", ainsi que sur de nombreux duos guitare sèche/samples) et on atteint des sommets de drôlerie sur "Addicted To God" morceau complètement fou avec une panoplie d'influences, du Black Sympho à la comédie musicale, en passant par du vieux Progressif et du Rock cassant. Débile, hilarant, déstabilisant et surtout divertissant, ce mélange de voix, de tempo, de couleurs… On ne sait vraiment pas où donner de la tête, alors on lâche prise et on se laisse dominer par cette marionnette sans fil.

Que resterait-il donc à attendre après ce méli-mélo de cordes et claviers ? Ben du Punk, pardi ! Et c'est exactement ce que l'impétueuse et thrashisante "Man From Kerioth" (putain, ces chœurs fantomatiques derrière ces guitares possédées !) nous envoie dans la gueule. Vous suivez toujours ? Si ça vous emmerde d'essayer de deviner, comme moi je me suis forcé à faire avec "The Murder Of Jesus The Jew", je vous conseille de vous coller à cet univers complètement déjanté des Anglais. Ça vaut son pesant d'or si on est du genre à sortir des sentiers mainstream.

Le groupe officie aussi dans un registre plus calme, évidemment, ça ne devrait étonner personne… "Dark Gethsemane" sert ici de soufflet afin de bien aérer les deux premiers tiers d'un skeud déjà fourni. Et je vous avertis, sans vous raconter la suite, vous serez encore servis, à commencer par l'inquiétante "Jew Killer" et la longuette et pas moins excentrique "Genesis Of Death". Même agrégat de sons vintage, de folkeries arabiques absurdes, de barbarismes suintants, de mélodies marquantes et de punkeries déplacées.

Un gros ramassis de trucs épars emboîté dans un coffre, voilà ce qu'est ce "The Murder Of Jesus The Jew". Jamais vous n'aurez entendu le tragique destin de « Yézousse » de cette manière. THE MEADS OF ASPHODEL expérimente, ça oui, mais n'arrive pas à coucher sur le papier une formule qui sera suivie et perfectionnée par d'autres entités extraterrestres comme lui. Et c'est tant mieux, car de nous offrir en quelques minutes l'alpha et l'oméga, la tendresse et la violence gratuite, il faut le faire. Oser. Persister et signer. Les Anglais l'ont fait. Et le referont, je l'espère.

Certes, j'ai reconnu mon chouchou SIGH, mais THE MEADS, c'est encore pire. Sans trop de cuivres ou de trapézistes, le quatuor arrive à dresser son chapiteau à l'aide de matériel rafraîchissant qui vous fera hausser les sourcils et crier au scandale. Parfois, les puzzles, c'est long à compléter, mais la patience qu'ils nécessitent forgent l'esprit du plus girouette.

"The Murder Of Jesus The Jew", ce titre claquant, vous est suggéré si vous êtes du genre à aimer vous fracasser la cervelle durant des heures sur une forteresse impénétrable où, derrière des murs multicolores, des junkies sobres pactisent pour vous envoyer au plancher. Vous comprenez pas cette phrase ? Blâmez THE MEADS, je n'y suis pour rien.

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   (2 chroniques)



- Metatron (chant)
- James Tait (guitare, synthé)
- Alan Davey (basse)
- Urakbaramel (batterie)


1. Boiled In Hell Broth And Grave Dust (intro)
2. My Psychotic Sand Deity
3. Apocalypse Of Lazarus
4. Addicted To God
5. Stiller Of Tempests
6. Man From Kerioth
7. Dark Gethsemane
8. Jew Killer
9. Genesis Of Death
10. From Eagle To Cross
11. Apostle Of The Uncircumcised
12. A Canticle For The Lost Amputees



             



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