THE MEADS OF ASPHODEL confond désordre et avant-gardisme. Et ne confondez pas à votre tour désordre et complexité, ou désordre et sophistication. Car MEADS OF ASPHODEL n'est bon que lorsqu'on ne le prend pas entièrement au sérieux. En vérité, sa principale qualité est de faire un bras d'honneur dirigé à on ne sait pas qui dans on ne sait pas quel but. A part une satire amusante de Jésus et un concept peut-être mieux développé que chez beaucoup de groupes (je vous renvoie aux explications passionnantes du site officiel), on a du mal à entrer entièrement dans le délire.

Rien chez les britanniques ne semble vraiment acquérir une cohérence d'ensemble. Tout joue sur l'effet de surprise où groove, punk, musiques de manèges, chorales, black symphonique se passent le relais sans se donner la main, tous alternés dans un délire illisible et jamais brillamment composé.

C'est une histoire où on passe du coq à l'âne et où l'un encule l'autre puis se retire pour juter sur l'avorton de Dieu. Ça s'écoute une fois avec intérêt, on a quelques frissons et on est surpris. Les fois d'après, on est déjà dans l'attente des quelques parties sympa, et au fond on trouve ça encore trop singulièrement black.

Pas très crédible au départ, pas tellement crédible à l'arrivée non plus, "The Murder Of Jesus The Jew" a ses bons moments mais ne profite jamais de son chaos apparent pour faire quoi que ce soit d'intéressant. Il se relègue tout seul au rang de "curiosité".