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DEMONIC RESURRECTION - The Return To Darkness (2010)
Par MEFISTO le 14 Décembre 2010          Consultée 2908 fois

DEMONIC RESURRECTION est le groupe le plus connu de l'Inde. Bon, là vous direz que c'est aussi sûrement le seul, sauf que vous avez tout faux ; 90 d'entre eux essaient « tant bien que mal » (expression galvaudée qui prend tout son sens ici) de se faire connaître même si leur pays est plus fan de cari et de « Bâtard millionnaire » qu'autre chose. Mais cela ne veut pas dire qu'ils ne méritent pas qu'on parle d'eux. En avide chasseur de tête universel que je suis, je redonne ainsi une chance à ce groupe, dont le deuxième album, "A Darkness Descends" (#24 des chroniques les moins lues de NiME – avouez que je suis un saint de poursuivre mon analyse après avoir écrit ce chiffre), m'avait laissé sur ma faim.

Vous connaissez la chanson : les groupes issus de pays émergents ont des dizaines d'années de retard sur les leaders de la scène métallique. Et ce, dans tous les styles. C'est le principe de l'élève et du maître à presque tous les coups. Et avec DEMONIC RESURRECTION, on est en plein dans le stéréotype. Son Black/Death Sympho a déjà été entendu des milliers de fois. Enfin, celui de 2005. D'ailleurs, il n'y a pas grand-chose de nouveau sous le soleil depuis ce temps chez le quintette, sinon un guitariste et un batteur différents, une production plus claire et la venue de Candlelight, qui s'associe au réalisateur, chanteur et guitariste, "Demonstealer", pour payer les frais. Le reste est inchangé et ressemble à ce que "A Darkness Descends" (décidément, la noirceur…) offrait.

Mais… en cinq ans, DEMONIC RESURRECTION a modifié son approche un peu. Le groupe savait qu'il n'avait pas pesé à fond sur la pédale, donc il se devait de mettre toute la gomme pour essayer de s'éloigner des standards devenus, ma foi, pharaoniques. Il a donc gardé ses bons vieux outils (voix death, samples et claviers à profusion), mais a affiné le son en plus de lorgner vers le Heavy épique un brin. La formation prétend aussi être progressive, ce qui n'est pas faux, mais pas entièrement vrai non plus. Le côté raw des premiers albums est de moins en moins présent, ça oui, mais pour aspirer à une carrière prog', les Hindous devront s'y prendre mieux que d'imposer une longue pièce de 11 minutes ("Lord Of Pestilence") et des passages à la sèche doublés de clavier et bruits bizarres !

Surtout que vous remarquerez que ça défonce encore pas mal ; la facette death mélodique de DEMONIC RESURRECTION, amenée par le clavier, les riffs fédérateurs et la voix claire ("A Tragedy Befallen", "Bound By Blood, Fire And Stone", "Dismembering The Fallen"), ainsi que les ombres black sympho, se partagent équitablement la tarte. Je ne sais pas si c'est progressif, mais on peut dire que ça « progresse » vers une musique plus accessible, moins brutale et primitive. Si "The Return To Darkness" devait être félicité, ce serait pour ce point.

Mais comme la médaille a deux versants, c'est aussi sa principale tare ; en tirant dans plusieurs sens comme ça, on risque de s'enrouler dans les bandelettes. Et c'est exactement ce que "The Return To Darkness" fait : le résultat est un brin anecdotique. Tantôt super brut, le Black/Death bonbon du groupe se matérialise en avalanche de soli heavy cabotins et d'atmosphères ne tenant qu'à un fil. On en vient presqu'à oublier qu'on écoute du Metal extrême ! Je trouve ça dommage, car ce n'est pas comme ça que DEMONIC RESURRECTION se démarquera des pivots du genre. Il baisse sa garde et mise sur l'efficacité plutôt que la profondeur. Ah, les claviers sont encore pas mal, on ferme les yeux de bonheur parfois, les ambiances sont souvent fantastiques et les samples dépaysants, mais la pauvre production trop « dans ta face » tranche désagréablement avec "A Darkness Descends". Pour ceux qui n'aurait ni le cœur ni l'envie de comparer, vous passerez sans doute un très bon moment en compagnie des Hindous.

"The Return To Darkness" est une métaphore qui ne se prête pas au contenu musical de ce disque. Pour saisir le sens de ce titre, il faudra aller sentir les paroles, toujours valeureuses et sombres, car DEMONIC RESURRECTION ne retourne pas à la noirceur de ses premières armes. Il éclaircit et modernise ses compos, s'ouvre davantage au Metal populaire et doit sûrement espérer franchir plus facilement les frontières grâce à ce pari. Je lui souhaite sincèrement.

L'opus possède les défauts de ses qualités et les points forts de ce "The Return To Darkness" annulent ses points faibles, qui sont un peu le contraire des ratés et réussites de "A Darkness Descends". Ce dernier avait obtenu trois étoiles, ce qui sera aussi la note de ce nouvel album. Merci à une plus grande concision et des mélodies plus marquantes. La prochaine tentative de la bande à "Demonstealer" sera sans doute la bonne.

Top : "The Warriors Return" et "Dismembering The Fallen".

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   MEFISTO

 
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- Sahil 'the Demonstealer' Makhija (chant, guitare)
- Daniel Rego (guitare)
- Hussain Bandukwala (basse)
- Mephisto (synthé)
- Viru (batterie)


1. Between Infinity And Oblivion
2. Where Dreams And Darkness Unite
3. The Warriors Return
4. A Tragedy Befallen
5. The Unrelenting Surge Of Vengeance
6. Bound By Blood, Fire And Stone
7. Lord Of Pestilence
8. Dismembering The Fallen
9. The Final Stand
10. Omega, I



             



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