C’est en 1995 que DOWN fournit son premier effort studio. Il n’est alors qu’un All Star Band quelconque. L’album "Nola" est réalisé avec passion à la Nouvelle Orléans et l’association n’a alors pas la vocation de durer dans le temps. Chaque membre profitant d’une pause dans l’emploi du temps de son groupe respectif. Le buzz se forme, l’album devient culte. Chacun regagne ses pénates. En 2002, la fine équipe remet le couvert avec "A Bustle In Your Hedgerow… ". Todd Strange (CROWBAR) cède la basse à Rex (PANTERA). L’album divise déjà et c’est bon signe, il ne laisse pas indifférent, la population metal éprouve le besoin d’en causer. L’affaire, gorgée d’affect, n’est pas simple du tout. Depuis 1996 et son overdose d’héroïne, la planète PANTERA ne tourne plus rond. Anselmo est en boucle en plus de ses problèmes de dos. Les potes de DOWN reviennent à la rescousse et forgent ce second disque, œuvre charnière et salvatrice. Qui n’empêchera pas les autres drames et coups du sort de continuer à s’acharner. Ainsi donc, l’année 2006 voit DOWN quitter le bayou de Louisiane pour effectuer une tournée estivale européenne. Le groupe insiste bien à l’époque sur le fait que tout les shows de la tournée sont enregistrés et que, forcement, le public peut s’attendre à un futur témoignage version numérique de l'événement. Puisque c’en est un.

Mainte fois repoussé à tel point que personne n’y croyais plus, "Diary Of A Mad Band Europe In The Year Of VI" déboule de façon quasi anonyme. Lors de son dernier passage en France avec CROWBAR, Kirk avait rassuré son monde en annonçant l’arrivée quasi imminente des galettes. Au nombre de trois, deux cd audio et un dvd. Témoignage live de leur tournée 2006, effectuée presque en "loucedé" sans effet d’annonce promotionnel tonitruant. Le tracklisting des concerts ne compte donc que des titres des deux premiers albums précités puisque "Over The Under" ne verra le jour qu’en 2007. Ce qui évite au passage d’en dire du mal.

L’histoire a révélée des Arlésiennes pire que celle orchestré par DOWN et son "DOAMBEITYOIV", la satisfaction de tenir enfin l’objet dans les mains influence donc positivement tout à priori. Le DVD, filmé à la "roots" rend hommage à chacune des dates effectuées par le groupe sur cette tournée. Avec en point d’orgue "Lies" joué à l’Elysée Montmartre. Date française sentant bon la sueur et la couille. Oui, oui, on peut s’en étonner mais quand on voit la belle brochette de gonzesses qui headbangue par exemple sur les dates anglaises, il y a de quoi être jaloux. Chaque titre est entrecoupé de tranche de vie "On The Road". On constatera que le montage n’est pas toujours raccord en ce qui concerne les parties live, puisque chacun des titres censés représenté une date, voit les membres du groupe habillés différent. Nous ne crieront pas à la manipulation, mais faute d’une armada technique et pour le plus grand plaisir du spectateur, mieux vaut ce genre de bidouillage que de longs plans fixes. Caméra à l’épaule, chaque titre est entrecoupé de moments de déconnes. Le dernier titre du DVD, "Bury Me In Smoke" comme pour donner le sentiment (mitigé !!!) de se clore en apothéose, est filmé dans le cadre du Download Festival. Loin d’avoir des griefs contre ce festival, DOWN n’est jamais plus admirable et sincère qu’en bouffant de l’asphalte et en picolant dans les pires bouges.

Le petit film hautement sympathique diffusé avant le show de DOWN, remplaçant la première partie est absent de ce témoignage. Dommage que celui reste dans les cartons du groupe. On y voyait les références assumées de l’équipée sauvage, de BLACK SABBATH à ZZ TOP ainsi que des scènes de grand n’importe quoi. Accompagné par Zakk Wylde, Mike Bordin et Roberto Trujillo, dans ce qu’on imagine un "after show", le groupe dévaste une chambre d’hôtel. Blindés comme des cantines, Zakk défenestre une pauvre chaise dans le canal courant quelques étages plus bas. Kirk se prépare à balancer un gros pot de fleur mais se ravise à l’arrivée de la maréchaussée. Moment unique mais absent du DVD ou de son unique bonus "Tirades And Shenanigans". Amusant et non sous titré mais ne dépassant le grand "nawak" de la scène précitée. On y découvre cependant Kirk passant au gel les cheveux de Dave "Snake" Sabo, guitariste de SKID ROW et manager de DOWN. Par contre, le vrai beau cadeau, c’est le double cd du sobre coffret. Seize titres, au son parfois douteux mais jouissif enregistrés à l’Astoria (Londres) en 2006.

Pour résumer, DOWN, c’est meilleur quand c’est un peu pourri. Il y a des groupes pour lesquels nous réclamons la perfection. Pour DOWN, on se contente qu’ils ne soient pas trop bourrés pour que la magie fonctionne. C’est un coup de pile ou face, et pour le coup, elle fonctionne. A l’état de nature et sans overdubs.