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ABIGAIL WILLIAMS - In The Shadow Of A Thousand Suns (2008)
Par MEFISTO le 5 Novembre 2010          Consultée 5062 fois

N'est pas CRADLE OF FILTH qui veut. Oh que non. Un groupe-phare, on peut s'en inspirer, mais le copier où lui arriver à la cheville, c'est une autre paire de manches. Je ne sais trop si c'était l'intention des Américains d'ABIGAIL WILLIAMS avec ce "In The Shadow Of A Thousand Suns", premier de deux albums accrocheurs, mais fort différents…

Black Sympho avant tout, cet album est mené par le leader Ken Sorceron et est appuyé aux claviers par la nouvelle membre de la bande à Dani Filth (coïncidence avec l'intro ?), Ashley Ellyllon. Oh si, une femme derrière les claviers, ne riez pas, elle se débrouille vachement bien, comme bien d'autres demoiselles aux doigts de fée d'ailleurs. Dani ne l'a pas recrutée pour rien dans sa chapelle. On retrouve aussi Trym Torson, celui de EMPEROR, vous avez deviné, qui a bûché un peu en studio.

Si la symphonie démoniaque colorée que propose ABIGAIL WILLIAMS sur cette carte de visite vous plaît, ne vous y habituez pas, car le groupe a délaissé la grosse production moderne et surtout, les éléments symphos, pour son deuxième album. Donc, faites de bonnes réserves avec "In The Shadow Of A Thousand Suns", c'est pas le matériel qui manque !

ABIGAIL WILLIAMS n'est pas qu'un autre combo de Black Sympho accessible, il a vraiment du talent. Enfin, peut-être devrais-je parler au passé, car la nouvelle orientation du groupe mise surtout sur les trémolos et les riffs mélodiques que les mélodies surmontées de clavier martial. La perte d'Ashley se fait sentir, car l'air vampirique d'"Acolytes", l'atmosphère fantomatique de "A Thousand Suns" et ses chœurs simulés ainsi que les touches sirupeuses de "Floods" ou "The Departure", donnent à bouffer.

Or, il faut admettre que le réel génie de la formation est son chef, Ken Sorceron. Ses grattes supersoniques offrent d'excellents moments, autant en lead qu'en rythmique. On a parfois l'impression d'avoir déjà entendu ce genre de riff, de mélodie, tant ils sont fédérateurs (pour du Black) et immersifs. Que ce soit les plaisantes "The World Beyond", "Into The Ashes", "Smoke And Mirrors" ou "Floods", ce côté pompeux que tant d'amateurs détestent dans le Black Sympho vous sautera à la gorge et vous forcera à plonger dans cet orchestre maléfique où les soli auraient pu se faire moins discrets... Et inutile de préciser que les blastbeats de Trym confèrent à ces compos très léchées une dimension agressive assez agréable merci. Le mec ne vieillit pas et demeure un exemple de furie, même en tant que « contractuel », haha.

Qui dit Black Sympho dit quasi inévitablement voix criarde ; on en a déjà une imposante collection, alors où se situe Sorceron dans le lot ? Quand il hurle, dans le milieu du peloton, mais on lui refilera quelques gommettes supplémentaires pour ses trop rares interventions en chant clair, ce qui casse le rythme à merveille à chaque fois. Je pense notamment à "A Thousand Suns", qui débute ainsi après les deux brûlots de départ dénués de percées ensoleillées.

On a aussi droit à l'intro classique, très courte, et à l'intermezzo gothique-mielleux-clair de lune, ce qui nous laisse en tout huit morceaux bien charpentés et limite angoissants, une moyenne acceptable quand la musique est solide. Et elle l'est, en tout cas faut-il aimer le genre de vomi orchestral lardé de grosses guitares tournoyantes (pour vérifier, "The World Beyond" et "Empyrean: Into The Cold" sont toutes désignées). Mais ABIGAIL WILLIAMS gardait aussi quelques cartes dans sa manche pour l'assaut final avec l'éclatante "The Departure". Annoncée par "Floods", déjà pas mal séduisante avec ses bridges éthérés, "The Departure" pose le point final de curieuse façon à un album de qualité. Sorte de mélange de Power Metal et de Black, il présente de puissantes et délicates parties, dont une sur laquelle Ashley glisse quelques mots. Une dernière pièce digne par définition, avec une sortie en douceur, comme toutes les dernières pièces devraient être.

On se dit par la suite encore une fois que n'est pas CRADLE OF FILTH qui veut. Sauf qu'on laisse les préjugés au placard et on se dit qu'ABIGAIL WILLIAMS a tenu bien haut son propre sceptre symphonique le temps d'un album… Avant de l'enfermer dans son étui jusqu'à nouvel ordre.

***

Pour ceux que ça intéresse, Abigail Williams était une jeune fille impliquée dans la célèbre chasse aux sorcières de Salem, en Nouvelle-Angleterre en 1692, aberration qui a mené à la pendaison de dizaines de villageois accusés de sorcellerie et de possession. Un tel événement sordide nous prouve qu'à quelque part, l'humain peut évoluer...

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   MEFISTO

 
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- Ken Sorceron (chant, guitare, basse, claviers, programmation)
- Thomas G. Plaguehammer (basse)
- Sam 'samus' Paulicelli (batterie)
- Ashley Ellyllon (claviers, piano, chant, orchestrations)


1. I
2. The World Beyond
3. Acolytes
4. A Thousand Suns
5. Into The Ashes
6. Smoke And Mirrors
7. A Semblance Of Life
8. Empyrean: Into The Cold
9. Floods
10. The Departure



             



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