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PHLEBOTOMIZED - Skycontact (1997)
Par MOX le 1er Juillet 2010          Consultée 2322 fois

Pochade des plus grotesques que j’ai entendues d’un groupe au nom des plus improbables qui soient, le premier album de PHLEBOTOMIZED (ah non, pas moyen, rien que le lire dans ma tête ça me cisaille le cœur) ne fait certainement pas partie des navets du septième art, telles les œuvres de Max Pécas ou encore Mega Shark Vs Giant Octopus. Pour autant, il ne s’adresse qu’aux possesseurs d’un détecteur de second degré et aux fatigués de la musique sérieuse. Maintenant qu’on a établi le contexte et que l’audience a baissé d’environ 70%, posons-nous une question : qu’advient-il d’un groupe volontairement cramé s’il cherche à composer une suite ? Devient-il plus débile encore, proche de la parodie ? Rentre-t-il dans un rang, soudainement conscient de la puérilité de ses gestes ? Eh bien, le groupe s’étire maintenant entre ces deux extrêmes, et cette solution mixte masque une indécision à l’origine de leur split, peu après la sortie de ce "Skycontact".

On peut facilement contourner la question posée plus haut en délivrant quelque chose de mieux produit. Échappatoire refusée, le son de cet album étant à peu de choses près aussi minable qu’avant. Les guitares s’en sortent à peine mieux et saturent davantage. Et… c’est tout en fait. Trois ans se sont écoulés, et non, le groupe semble ravi de sa batterie cartonnée, sa basse reconnue que lorsqu’elle joue seule, ses chants death fatigué et clair obscur. A l’évidence, l’intérêt se situe sur un autre terrain. Quittons donc l’analyse du son après avoir remarqué que le synthé est aussi lamentable qu’en 1994. On est en 1997. Bah, SUMMONING faisait guère mieux.

Ce mélange kitsch volontairement concocté est le principal soutien de l’ambiance de l’album. Voilà la légère innovation : plus de cohérence autour d’un thème. Un thème spatial. Ou vaguement spatial. Voyage aérien pour fumés du citron est plus pertinent. La pochette presque géniale tant elle est hideuse illustre bien ce concept, qu’on retrouve en musique sous forme de nappes de clavier généreuses (très généreuses) d’une part et d’abandon des accélérations bordéliques du premier album d’autre part. On rétrécit la zone Death Metal et on augmente la région gothico-clavier, moi je lis ça je me demande si je suis pas en train de parler de NIGHTWISH. Heureusement non, nenni nenni ; même si le groupe crée désormais des mélodies très simples, la construction hasardeuse des morceaux, les changements de rythme placés n’importe comment, les instruments jouant souvent dans leur coin et accaparant l’espace sonore dans un tel désordre ; tout ceci montre bien que PHLEBOTOMIZED compose sous substances psychotropes. Ils sont devenus plus gentils avec le temps, voilà tout.

A vrai dire, il n’y a rien de nouveau dans ce qu’ils font : un violon qui s’insère au hasard, des ralentissements incompréhensibles, du synthé zigouigoui alors que les grattes s’échinent derrière, on a bien vu ça ailleurs. Mais tout ensemble ? Peut-être pas. Et puis, la musique débile, on en a pour des mois à explorer Youtube (je vous donne deux pistes : Damien Jean et Star Wars français), qui donne une merde comme disent les Américains ? L’amateur de parodie tout d’abord, celui qui piaffe de plaisir à voir tout un pan du Metal mélodique tristouno-dark égratigné avec classe et même intelligence. Car c’est bien la touche personnelle absurde des Néerlandais ("I Lost My Cookies In The Disco" : qu’est-ce que c’est que ce titre ??), cette caricature sous une large couche d’aberrance qui le captive, l’amateur de parodies. Qui l’interroge même, parfois : pouvait-on, en fait, parodier ce genre en 1997 ? Ne serait-ce qu’une évolution naturelle vers la mélodie au sein d’une musique restée à l’ouest ? AMORPHIS, dont on retrouve ici les sonorités de leurs premiers albums, a bien changé son gruau en glace à la vanille ; pourquoi pas eux finalement ?

Inséré d’incertitude et circoncis de circonspection, je reste bouche bée face à ma propre question car incapable de trancher entre le côté réel et l’invraisemblable de "Skycontact". Mais n’avons-nous pas le cul bordé de nouilles, car "Reload" sort la même année ; on est donc bien servi niveau parodie. Et pendant que l’auditeur réfléchit à cette comparaison audacieuse, j’en profite pour glisser une justification de la note qui ne reflète pas mon discours jusqu’à présent élogieux : la deuxième partie d’album se concentre autour d’une mélodie que le groupe déforme à l’envi. Cette ultime idée est à oublier : au lieu de se révéler ingénieuse elle greffe, que dis-je, elle encastre la chanson dans la tête. A vie. Erreur monumentale et terminant bien tristement l’histoire d’un groupe sans succès. Ce qui n’est pas plus mal ainsi. Comme les pêcheurs relâchent les goujons, les chasseurs les lièvres et les retraités leur sphincter, l’archéologue rempote ce qu’il a ici déterré.

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- Dennis Geestman (chant)
- Peter Verhoef (guitare)
- Ivar Vennekens (basse)
- Ben Quak (claviers)
- Lawrence Payne (batterie)
- Maarten Post (violon)


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