"Deformation Of Humanity" était un bien bel album en plus d’être un beau retour pour la formation néerlandaise PHLEBOTOMIZED. Je l’avais chroniqué et qualifié de Death Progressif, sauf que voilà, avec le temps, après avoir réécouté moult fois la discographie pleine de bizarrerie musicale du groupe, j’aimerais profiter de cette chronique pour revenir un peu sur ces paroles et cet étiquetage maladroit. Parce que tout comme ses prédécesseurs, "Clouds Of Confusion" n’est pas un album de Death Prog, mais ce n’est pas non plus un album de pur Death Metal. Enfin voilà, quoi, on est sur un truc un minimum original. Sinon à première vue, comme ça sans écouter une seule seconde de l’album, il y a un truc à pointer du doigt : la pochette, super belle et qui tranche vraiment avec les autres sorties du groupe (hormis celle de l’EP "Pain, Resistance Suffering" de 2021 qui en avait une belle aussi), déjà ça c’est un changement bienvenu. Niveau line-up, on retrouve la même équipe que sur l’album précédent avec en plus l’arrivée du guitariste Thijs Van Der Suijs et musicalement parlant, on retrouve plus où moins le PHLEBOTOMIZED que l’on connaît.

Dès l’intro de l’album on est en terrain connu : du piano doux et des synthés aériens accompagnant un Death Metal lourd et pesant. "Bury My Heart" montre ainsi en deux minutes tout ce que vous aller avoir dans ce "Clouds Of Confusion" et si c’est efficace, et ben… c’est tout ? Et ouais c’est tout, en fait, PHLEBOTOMIZED avec cet album met de côté sa bizarrerie et certaine de ses singularités (où est le violon bordel ? J’ai toujours trouvé que le violon était super bien foutu dans ce groupe) au profit d’une musique certes toujours marquée par une identité assez forte et reconnaissable mais bien plus directe et moins alambiquée. Alors bien sûr on est pas sur du Death Metal bien débilos pour stomper, même si parfois le groupe bourrine un peu connement comme sur "Destined To Be Killed" qui ne devient subtil que pour son solo, mais le groupe ne va pas forcément chercher à nous surprendre avec quelques extravagances. On a bien sûr certain moment un peu incongru comme ce break assez génial sur "Pillar Of Fire" mettant le piano en avant sur un rythme presque dansant avant de ralentir sur un sublime plan Doom Death pour ensuite repartir de plus belle, ça c’est cool, c’est mémorable (d’ailleurs mon moment favori de l’album), et vraiment, je rêve d’un album qui ne fait que ce genre de dinguerie. Mais on sera plus sur des morceaux très accrocheurs et plutôt faciles d'écoute, mais blindés de petites trouvailles, par exemple "Dawn Of Simplicity" est un morceau qui démarre avec un riff mélodique super chouette et va partir sur des mélodies de synthé ultra chiadées et globalement des riffs de tueurs, c'est le meilleur morceau de l'album d'ailleurs.

Non vraiment, l’album est très très bien, et si vous cherchez un peu de Death Metal qui change un peu de ce que vous avez l’habitude, vous aller avoir une mixture à la fois planante et fricotant avec le Doom Death, blindée de piano et de synthé toujours pertinents et apportant une chouette ambiance, et remplie de mélodies vraiment belles. Donc vraiment, c’est super top, faut juste ingérer le début d’album découpé bizarrement avec ces morceaux super courts genre "Lachrimae", on à l’impression que c’est l’introduction à "Desolate Wasteland" qui semble être l’introduction de "Destined To Be Killed", voilà c’est bizarre et j’arrive pas trop à voir où PHLEBOTOMIZED veux aller avec ça. Mais une fois "Pillar Of Fire" lancée, alors là, quel pied que cet album.

Je pourrais aller plus loin dans mon analyse, pointer les bonnes idées qui ressortent de chaque morceau et continuer de louer les bonnes choses que font ces Hollandais après avoir plus parlé de mon grief envers l’album, mais non. "Clouds Of Confusion", et la discographie de PHLEBOTOMIZED en général est le genre d’œuvre qui se découvre le mieux à l’aveugle, comme une bonne montagne russe dont les tournants et les bosses ne seraient visibles qu’une fois installé dans le wagon et dont le plaisir se bonifie au fil des passages, au fur et à mesure que l’on découvre tout les petits détails qui en font le sel.