Je n'en peux plus… *soupirs*.

« Hey, Emil, AMON vient de sortir tel riff, ça fonctionne grave en concert, on devrait peut-être… »

« Hey, oh, ça va pas le casque ?! Tu trouves pas qu'on s'est assez fait taxer de copieurs, de tricheurs ou de lécheurs de cul la dernière fois ? Ça t'a pas assez sonné les cloches de te faire traiter de mioche ayant tété trop de lait AMON AMARTHien ? »

« Bah, je me dis qu'une influence, c'est une influence. Pourquoi s'en formaliser, quand en plus c'est vrai ? »

« Bon… c'était quoi déjà ce riff ? »

« Accrocheur ». S'il suffisait de ça pour qu'un groupe de Death Mélo épique déguisé en Viking se distingue du lot… le hic, c'est qu'ils le sont tous. Ils crient tous plus fort les uns que les autres, laissent leur pilosité prendre le contrôle de leur corps et nous convient à les suivre dans leur « barbaric odyssey ». Après un tour de navire avec WULFGAR, je n'ai plus besoin de barbituriques et de rester sur le quai pendant de longues heures, avec les seuls bruits des goélands comme trame sonore. Eux me font réagir au moins… ils m'agacent et me chient dessus, mais c'est déjà une stimulation !

Le problème avec WULFGAR est sa propension à en faire trop. Même les patriarches du genre n'oseraient pas enregistrer avec les manettes au fond comme ça. Et outre la ressemblance déroutante avec leurs confrères suédois cités plus haut pour la centième fois, le chanteur, Emil de son prénom, est tout bonnement abominable (j'avais envie d'une allitération pour chasser mon malheur). Non seulement son timbre est-il agressant car croisé entre un écorché et une corneille, mais je soupçonne qu'il y ait eu modifications à la réalisation. Il y a bien quelques petites voix glissées ici et là pour remplir, ça ne me surprendrait pas.

Bon, "Midgardian Metal" n'est pas ennuyeux du début à la fin. Il y a bien "Nifelheim" et "The Death Of Yggdrasil" de plaisantes, mais merde, ce n'est pas avec les bancales et pourries "Norsemen Of Steel" et "The Three Norns", où des riffs déjà entendus il y a plusieurs années de ça (la première moitié de l'album) que WULFGAR va se démarquer. Désolé, ça ne passe pas d'un cil. C'est sympa, oui, mais emmerdant comme une croisade sans cadavre. Et c'est là son deuxième principal défaut. Divertissement : 0.

« Hey Emil, t'es sûr que ça pourra fonctionner ? »

« Quoi ? »

« Ben… l'album. »

« Mais si, pourquoi pas ? T'as un doute ? »

Je ne comprends pas comment on peut encore sortir des albums tels que "Midgardian Metal". N'a-t-on pas assez causé des runes, de la mytho scandinave ? Ah si, je peux aisément saisir que pour ces groupes, c'est leur histoire et que ça leur tient à cœur, sauf qu'avant de se lancer heaume baissé dans une mêlée déjà passablement saturée, on regarde ce qui a été accompli et on tente de boucher les trous si on n'a pas le talent de réinventer le coup de hache 360 degrés.

WULFGAR est limité côté talent, alors il aurait été utile pour le quintette d'asseoir son cul sur une chaise d'école plus longtemps. Ah si, c'est de l'art, pas de la théorie ni de la science. Sauf qu'à l'instar des scientos, les zicos sont sujets aux erreurs.

Je suis dur, je suis frustré, je laisse tomber le glaive aux endroits névralgiques.

« Emil ? On continue ? »

Je peux répondre ?