Ah ben si je m'attendais à ça : un groupe de Metal provenant de l'Alberta (province canadienne de l'Ouest n'ayant aucune dette, pétrole oblige !), qui plus est, une entité Black satanique! Ah non, ça se peut pas. Le fiel du Diable s'est rendu jusque là ? Merde, c'est vrai que le Metal touche tous les coins de notre belle petite Planète bleue… C'est quand même un honneur pour moi, même s'ils parlent anglais, de leur consacrer mes oreilles et ma plume, question de twister un peu sur place pour démantibuler un disque qui n'aurait jamais dû venir embêter mes oreilles. Eh oui, c'est l'heure de la chronique légèrement méchante, donc qui sera probablement conspuée par une horde de défendeurs cornus, bière à la main et splif au coin du bec.

« WEAPON n'invente rien, il est même peu original », lis-je un peu partout sur le web. Les critiques ajoutent : « Mais merde que cette simplicité est bonne ». Heu… Quel est l'intérêt, dites-moi, de chier du vieux Black démentiel qui sonne le fond de marmite en 2009 ? Ah, c'est cool d'être old school et vilipender les productions nickel des grands studios ? Je savais pas. C'est in de bûcher sur des tambours comme un ours, gratter à qui mieux-mieux et beugler comme une bête mal domptée dans le micro ? Mais me suis-je trompé sur toute la ligne en détestant cette galette ? Suis-je mûr pour la fournaise ? Dire que plusieurs prient leur Dieu agenouillés sur cet album… Merde, elle est où l'entorse ?

Je vous le confirme : mes compatriotes sataniques ne réinventent rien. Ils sont même vachement ennuyeux. Ah oui, WEAPON est old school. Pour ça… Vous vous croirez aux débuts du Black Metal, celui croisé avec le Death et même le Thrash… Du gros son inquiétant, des "Rooooooooaaaaarrrrr" en quantité industrielle, des gros riffs disjonctés et gras comme Dionysus, une batterie clinquante, bref, des zicos épileptiques qui tentent avec ce premier album de repousser les limites de l'impiété en martelant nos oreilles de son brut et malfaisant. Les irréductibles adoreront, surtout que la prod' aurait pu être pire, alors ça se déglutit et ça se garde suffisamment dans l'œsophage pour être mangeable. À moins que cette "Cacophony" vous foute un mal de bloc intense et vous pousse à renvoyer ces mecs dans leur patelin enseveli dans les sables bitumineux.

Encore aurait-il fallu une gueule sympathique à ces types, un quelconque charme. Une lueur d'espoir qui nous aurait forcés à croire en leur potentiel de labourer longtemps les jardins boueux de mon maître. Mais non. Au moment où j'écris ces lignes, la batterie trop claire me fout les tympans en lambeaux, alors je me sens encore plus en rogne qu'au début… Et je me demande qui a réalisé ce mix pourri… et ce fade out infâme sur "Archana" (entre autres !). Et qui a, bon dieu, concocté ces effets de voix dévastateurs pour mes pauvres organes auditifs ?! C'est rire de moi, là…

C'est triste de commencer mon année 2010 en chroniquant un tel brûlot suceur de sang et mangeur de bonne humeur, un BEHERIT pour les pauvres. Oh si, les parties plus aérées, acoustiques et Heavy/Thrash sont amusantes, elles permettent de se dire que WEAPON ne pratique peut-être pas le bon style métallique, mais ça, ils s'en rendront peut-être compte un jour… Ce qui est moins cool par contre sont ces back vocals crétins ("Serpentine Ayat") et ces effets synthétiques débiles que le groupe se fait un malin plaisir de collectionner.

Bon, ceci étant dit, je m'attends à ce que les Canadiens drainent beaucoup d'enthousiasme chez les fans du Black à la VOÏVOD du début. Ils reconnaîtront cette fougue indéniable du loup assoiffé de sang qui n'a pas encore fondé son clan, qui erre à la recherche de la prochaine morsure et qui est même prêt à signer un pacte avec vous-savez-qui. Celui qui est placardé partout sur cette rondelle de chair brûlée, mortelle pour les boyaux peu habitués à une telle démonstration de plongeon dans le pétrole le plus brut de la Terre.

C'est ce qu'on appelle « primitif » je suppose. Cette forme embryonnaire de l'évolution, cette multiplication de cellules vidées de toute nuance. Tant mieux pour ceux qui aiment, moi le Neanderthal, je l'assomme à coups de défense de mammouth.

2/5 pour l'effort à « démoniser » le skeud, "Remnants Of A Burnt Mosque" et, disons-le même si c'est leur talon d'Achille, le clin d'œil aux patriarches.