Recherche avancée       Liste groupes



      
HARDCORE  |  STUDIO

Commentaires (1)
Lexique hardcore
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : Orakle

KICKBACK - Cornered (1995)
Par DEADCOM le 10 Mars 2010          Consultée 3898 fois

Entrons dans le vif du sujet et merde à la déontologie.

Encore une fois, un groupe se retrouvera dans le collimateur des critiques, s'improvisant expert, en portant un regard hautain (et peu crédible) sur le Hardcore. Or le Hardcore n'est pas de la mélodie, ni du Metal au sens large, mais une éructation d'un désir manifeste de tout foutre par terre. Le Hardcore c'est vif et couillu, point barre. C'est l'art abstrait dessiné sur les murs froids des blocs urbains, c'est le sang qui bouillonne, c'est la sueur qui inonde le corps, c'est un putain de défouloir pour apprentis barbares de tous poils. Dès lors, ça parle comme des mongols, ça s'agite comme des pantins et ça se ridiculise sans s'en rendre compte (comme un bon gros Kévin des familles qui joue la "caillera"). Cette forme de non-culture devient mode. Du genre, Jamey Jasta et son Headbangers Ball sur MTV2 ou encore Evan Seinfeld avec sa pute siliconée, pour le plus navrant des exemples d'une scène flétrie, malgré un passé glorieux. Néanmoins, KICKBACK n'a rien à voir avec tout ça.

"Cornered"

Sorti en 95 sur Labels (de Virgin France), KICKBACK nous frappe en pleine poitrine, au surin. Un coup de genou bien placé dans les dents. Le truc qui fait mal, qui nous fait boiter comme des chiens, un soir de concert trop furieux. Comme faire son entrée dans cette salle obscure et hostile où vrombissements et cris incessants deviennent de plus en plus persistants. Ça s'échauffe backstage, ça se tripote, ça s'énerve, ça se bagarre. La troupe de guerriers coiffés de capuches sombres entrent en scène. Non, ce n'est pas du Black Metal, ni du Drone d'ailleurs. La lourdeur des accords dévoile quelque chose de plus de bien plus dangereux. Les décibels explosent, les mecs font les cents pas sur scène, s'organise alors une ronde où le pitbull Bessac enchaîné au micro, arroge littéralement le public, ses ripostes fusent de toutes parts. KICKBACK c'est "Hardcore" jusqu'au bout. C'est pour ça qu'il est le vilain petit canard du milieu. Personne ne l'aime, ou si peu. Devant la fausse colère d'un public à mille bornes de la réalité, le groupe rend la monnaie et sa réponse est sans équivoque : Allez tous vous faire foutre.

Bien… Pourtant, ce disque est loin d'être mauvais, bien au contraire. De ce côté-là, c'est de la bonne came, de la pure de chez pure avec le gros son qui va avec. Guitares saturées à bloc, arrondies et grossies, par le doigté de Jamie Locke (en direct de Paname), pour rendre honneur au travail percutant et carré du quatuor parisien. Le tout masterisé par Howie Weinberg du Masterdisk (New-York), car pour faire du Hardcore, du vrai, il faut "ze son" celui des States bien naturellement et pour aimer "Cornered", il suffit de se laisser aller un moment vers un primitivisme refoulé. C'est linéaire ? Oui, c'est linéaire. C'est très violent et les pains sont légions (mastodonte sur "Resurrect", supra énorme sur "Be My Guest"), ceux que l'on prend comme un direct en pleine poire ("Down"). Quelle violence tout de même. Oui, le Grindcore est plus parlant comme style, et puis on ne comprend pas les paroles, alors on s'en fout, on remue la tête et puis c'est tout. Mais la hargne et la haine dominent toute la rondelle. Vocalises plus que chants, cris et déchirements en guise de porte-voix, pour scander des textes aussi cons que la mort (en gros, le monde est pourri), en dix titres et une bonne demi-heure pour boucler la boucle de cette musculation typée US. D'une inspiration proche de LEEWAY, de celui qui nous a fait headbanger sans que l'on pense à la Vierge de fer pour autant, parce que les années 80, c'était aussi le Hardcore, vendue sous l'étiquette bâtarde "Crossover". Mais ici, c'est le gros truc de démolisseur qui prime, du genre MADBALL pour la virulence et 25 TA LIFE pour l'impact général, plutôt brutal.

Mais comme d'habitude, un regard morne se portera sur ces quelques lignes, car le jour où le Hardcore aura du succès sur NIME, les poules auront des dents. Ah oui, il y a HATEBREED, j'oubliais. Comme d'habitude, on restera sur nos gardes, ce mec chelou à la gueule cassée, qui plombera la soirée de sa présence, "putain qu'est ce qu'il vient foutre là, lui !" Comme d'habitude, on préféra les mélodies car le Hardcore est aussi mélodique, non ? Comme d'habitude, KICKBACK n'aura pas de franches empoignades, hormis celles d'une dague plantée dans le dos par de pleutres bobos… Enculés. Comme d'habitude les coups fuseront sur la tête de la gueule moche, rendue coupable d'assumer ses propres instincts, tandis que d'autres se pavanent comme des cons sur de la musique dite "musicale". Et comme d'habitude, KICKBACK aura ce qui l'a semé, autrement dit, tout le mépris du troupeau de mouton armé de faux prétextes, histoire de dire que l'on n'est pas du même monde que cette racaille-là.


4/5 (ouais mon pote).

A lire aussi en HARDCORE :


RED MOURNING
Pregnant With Promises (2010)
Des promesses, des promesses!!!




KNOCKED LOOSE
A Different Shade Of Blue (2019)
Bêtes et méchants (et diablement bons)


Marquez et partagez




 
   DEADCOM

 
  N/A



- Pascal Pastore (basse)
- Fabrice Fortin (batterie)
- Boussad Lacheb (guitare)
- Patrick Vandewalle (guitare)
- Stephen Bessac (chant)


1. Resurrect
2. Count Me Out
3. Struggling
4. Start Of The End
5. Bumrush
6. Pull Your Card
7. Against The World
8. Be My Guest
9. Down
10. Cornered



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod