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ROCK / METAL ALTERNATIF  |  STUDIO

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JANE'S ADDICTION - Ritual De Lo Habitual (1990)
Par KARL VON KARL le 25 Février 2010          Consultée 5182 fois

LOS ANGELES 15 juin 1990, journal de P.F.

Jane est une amie, elle m’a dit : « Je peins et toi Perry, tu composes la musique de mes toiles. »
C’est vrai qu’on se connaît bien, elle est ma colocataire depuis 1986. Sa mère était immigrante espagnole et à sa mort, Jane n’avait que sept ans. La petite n’a jamais connu son père, un gitan. Elle te lira l’avenir dans les lignes de tes mains. Méfies-toi. Elle apprécie toutes ces choses et aussi ces poupées de danseuses ringardes que l’on pose sur le téléviseur et qui prennent la poussière. C’est une artiste-peintre et une musicienne, elle force un peu sur la défonce pour l’inspiration. On loge à Venice dans un vieux loft, voilà notre nid.

Un jour, j’avais piqué un 45 de JOY DIVISION dans un drugstore, j’étais un petit con pas bien méchant. Quand je voulais un truc, je ne voulais pas le payer, c’était comme ça.

Le patron avait un rottweiler, putain ! C’est là que je l’ai vu, elle était plantée dans un rayon avec des tiges d’encens dans les mains. Elle était magnétique avec ses longs cheveux noirs ondulés tombant sur ses épaules dénudées. Ses yeux de jais me transperçaient et en me souriant, elle planqua le disque sous les dentelles de sa robe et l’on a décampé.

Ce fut notre première rencontre. On peut dire qu’on l’a usé jusqu'à la corde ce vinyle, un vrai trophée de chasse.

Aujourd’hui elle a disposé ses peintures sur le sol, elle prépare une expo.
J’étais venu voir son travail, entre-temps je passe les nuits au studio.



Jane est libre et de cette liberté naît une musique sans aucune autre pareille. Elle compose avec un instinct tout personnel. Tapie au fin fond de ses entrailles, tel un animal farouche qui semble échapper à toute domestication. Cet esprit vibrant est la clé de toute notre vénération. Ses mains sont celles d’un sculpteur qui, d’un geste précis, manie son ciseau à la perfection en creusant la chair du bois le plus noble.

D’autres auront-ils par la suite ce courage ? Et c’est tous les instruments qui s’ébranlent et se cabrent comme un seul. Les sons vous porteront, ils seront vos compagnons, vos confidents les plus secrets.
L’imprévisible Farrell restera ce rebelle génial à la voix adolescente et pourtant capable de nous faire partager un univers d’une rare sensibilité. Comment ne pas ressentir un véritable élan artistique à la vue de cette somptueuse pochette réalisée encore une fois par le chanteur lui-même ? Ce dernier signe des textes poétiques dont la pertinence ne peut laisser indifférent.

"Stop!" n’est pas seulement ce punk acide qui tient autant de l’exploit que d’un sens acéré du riff. Les enragés "No One’s Leaving" et "Ain’t No Right", aussi inventifs qu’entêtants, ferment une première partie d’album placée sous le signe de l’urgence. De l’étrange "Obvious", son piano hypnotique, ses cassures et ses rebondissements, à l’entraînant "Been Caught Stealing", tout n’est que richesse et profusion d’idées lumineuses. De quoi alimenter l’imaginaire de milliers d’âmes pendant des décennies. Une force invisible a guidé leurs pas. Pendant qu’Avery joue avec les astres, Perkins applique une rythmique passionnante et d’une finesse d’exécution céleste.

"Three Days", quelle leçon. Si Jane devait se résumer à un seul titre, sans doute serait-ce cette musique d’une redoutable intensité. Ces trois jours se vivent. Ce souvenir exaltant et exalté accompagnera votre existence et vous deviendrez non plus auditeur mais acteur de ces instants.

Cette guitare tellement humaine touchera des sentiments qui dormaient au plus profond de vous. Ici, le charisme de Navarro dépasse l’entendement. L’homme donne naissance à des soli dont la valeur devient rapidement inestimable, évidemment. Et si cela ne finissait jamais ? Pourtant le morceau s’achève et de quelle manière !

On pourrait faire la remarque identique concernant l’émouvant "Then She Did", que l’on qualifiera de symphonique. "Kashmir" du ZEPPELIN n’est pas loin, le rapprochement serait aisé. On touche encore les cieux, les riffs se font et se défont pendant que les sommets mélodiques sont atteints. Le titre est lui aussi tout en progression et cette montée en puissance de l’ensemble des instruments est absolument jouissive.

"Of Course » demeurera cette complainte tzigane qui, grâce à son violon virevoltant et son tambour que l’on croirait bouddhiste, nous emporte dans une danse initiatique. Un rite de passage inoubliable du monde de l’enfance à celui des adultes. Cette flamme lyrique retombera à peine avec le dernier bijou, "Classic Girl", sublime ballade intimiste et universelle.

Jane est une amie, vous le savez. Ce rituel essentiel contient des mélodies qui vous suivront durant toute votre vie. Un témoignage fameux du talent insolent de ses géniteurs. Alors que "Nothing’s Shocking" illumine encore nos nuits et réveille nos hivers, la charge émotionnelle de ce "Ritual De Lo Habitual" reste incroyablement puissante et son inspiration semble irradiée toujours plus.

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   KARL VON KARL

 
  N/A



- Perry Farrell (chant)
- David Navarro (guitare)
- Eric Avery (basse)
- Stephen Perkins (batterie)


1. Stop !
2. No One's Leaving
3. Ain't No Right
4. Obvious
5. Been Caught Stealing
6. Three Days
7. Then She Did...
8. Of Course
9. Classic Girl



             



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