Formé sur les cendres de Sanctuary par le chanteur Warrel Dane et le bassiste Jim Sheppard, Nevermore sort avec "Dreaming neon black" son troisième album, après l'auto-intitulé "nevermore" en 1995 et la claque "the politics of ectasy" en 1996. Basée à Seattle, bien avant que le grunge et ses dépressifs chroniques n'envahissent l'Amérique, le groupe délivre sans céder aux modes, un heavy power metal sombre et torturé, qui exerce un pouvoir hypnotique certain sur les fans acquis à sa cause. Bref, c'est ce que l'on appelle un groupe culte.

Dreaming Neon Black débute sur le monstrueux "beyond within", où l'amalgame entre mélodie et lourdeur rythmique est parfaitement réussi. Les vocaux de Warrel Dane sont sublimes, toujours en rupture, tantôt apaisés, parfois menaçants, souvent angoissants. Les textes sont riches, intelligents, abordant souvent des thèmes de société ("decontruction", "poison godmachine"). Mais l'album est surtout dominé par un titre: l'exceptionnel "Dreaming neon Black", couplets accoustiques où l'on doit presque retenir ses larmes, et explosion saturée lors du refrain grandiose. Tout est dit sur ce titre et l'on comprend d'un seul coup pourquoi le pouvoir d'attraction de Nevermore est si fort.

Un metal ambitieux, pas forcément à la portée de toutes les oreilles, qui pourra en rebuter plus d'un mais pour les autres, quel bonheur une fois qu'on est happée par la magie de Nevermore. Et dire que son successeur ("dead heart in a dead world") sera encore un niveau au-dessus !!