"Bon bordel, tu viens ?... Mais merde, tu vas te magner un peu ?..."

Dans le genre "attaquer une disco pour la boucler rapido", je peux aller me rhabiller fissa...
DIABLO officie officiellement dans mon créneau fétiche, à savoir le Death Mélo. Et pourtant, j'ai beau en bouffer du dessmelo au p'tit dèj' avec mes tartines, et ce depuis un paquet d'années, je n'arrive pas véritablement à m'enthousiasmer, à accrocher à ce groupe. Non pas que je fasse une réaction de rejet ou d'allergie, non, juste que rien dans tout cela ne me foute ne serait-ce qu'une demi-molle... Mais il ne fait pas déconner, il serait temps de se sortir les doigts du cul pour arriver à vous parler en direct live leur actualité, le cas échéant...

Jusqu'alors, nos Finlandais avaient eu le mérite d'être des élèves appliqués et relativement scolaires. Leur dernier opus était sympathique, difficilement attaquable.
"Eternium" est dans la même veine. Il fait preuve d'une maturité grandissante. La musicalité s'installe davantage : "Queen Of Entity" est un morceau typique du groupe, mais il est sublimé par la présence de Jytt du groupe PRONORPHANS, dont la voix envoûtante donne une dimension nouvelle au groupe...

Après les premières écoutes nonchalantes de cette livraison, j'étais encore parti pour vous ressasser mon histoire de redondance et autre blabla autour du manque d'originalité du groupe... Je vous avoue devoir en reparler du bout des lèvres : vous reconnaîtrez dès les premiers instants la patte du groupe avec des riffs lead aigus qui accompagnent refrains et intro quasi systématiquement. On doit finir par si faire !

Mais le son évolue tout de même : on est désormais proche d'un NEVERMORE qui copulerait avec un PANTERA période "Vulgar Display..." et un MACHINE HEAD !

Rainer, dont la voix était vraiment plaisante, poursuit son travail de modulation et sort de cette taciture unique : "Read My Scars" l'illustre en chant clair sur le couplet avant un refrain avec ce timbre désormais si classique. ("Faceless" propose également des passages clairs, mais de là à penser à la participation d'une tierce personne... Je ne pourrais en jurer...)

Côté musical, on peut rapidement faire le lien avec un combo comme ARCH ENEMY à ses débuts ; entendez par là "Période Liiv" ("The Preacher", "Faceless", ou encore le break de "Black Swan", ce qui encore une fois est un gage de qualité certain. A ce titre, DIABLO nous offre un titre instru ("Omerta") en guise de ballade. Un exercice relativement casse-gueule mais correctement négocié par le groupe : rien de transcendant, mais la mélodicité du produit n'est pas à remettre en cause.

Nos gratteux de service poussent enfin leur exercice dans des retranchements que le genre exige ("In Flesh"), lâchant les chevaux (enfin serait-on tenter de dire) sur un "Shape Shifters" sans pour autant constituer le fond de commerce du quartette (Nygard demeure toujours la vraie satisfaction ici).

Doucement mais sûrement, DIABLO poursuit son aventure, à son rythme mais en élève appliqué, intégrant et digérant les différentes expériences l'entourant. En évoluant timidement certes, mais systématiquement, cette association de malfaiteurs mérite qu'on s'attarde sur son cas...

Verdict : 3/5.

To be continued...